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Bargème,
l'église Saint Nicolas, la chapelle Notre-Dame des Sept Douleurs, aussi
appelée Notre-Dame d'Espaïme, la chapelle Saint Laurent, l'oratoire
Saint Joseph ; Trigance, la chapelle Saint Roch, " quand la peste est dans un lieu " ; Castellane, Notre-Dame du Roc. |
" On nous avait
parlé avec enthousiasme, dans toute la région, de cette église et
surtout d'un triptyque ancien qui aurait été l'objet d'offres
importantes de la part d'antiquaires américains ? " Il y avait aussi
ces cinq assassinats des seigneurs de Pontevès dont un dans l'église,
et pendant la messe en plus. Cela valait bien une chapelle ! Direction
donc ... |
BARGEME
" Barème V. Barrème BARGEME, au diocèse de Fréjus dans la viguerie de Draguignan, en latin Bargema, en langue vulgaire Bargémo, reconnaît pour titulaire de la paroisse St Nicolas le Prieur et Chamoine de Fréjus qui entretient dans le lieu un seul vicaire amovible. " (Géographie de la Provence du comté-Venaissin, de la principauté d'Orange, du comté de Nice etc ... M. Achard - Tome 1 - 1787 avec approbation et privilège du Roi). |
Ne manquez pas de visiter l'église Saint
Nicolas. " On nous avait parlé avec enthousiasme, dans
toute la région, de cette église et surtout d'un triptyque ancien qui
aurait été l'objet d'offres importantes de la part d'antiquaires
américains ? L'église, que certains auteurs donnent comme datant du XIe
siècle, est certainement beaucoup plus récente et présente peu
d'intérêt ; seule une petite crypte, taillée dans le rocher, pourrait
être de cette époque reculée. Quant au triptyque il est en parfait état de conservation. Le panneau du centre représente le martyre de Saint-Sébastien ; ceux des côtés, Saint-Antoine et Saint-Roch munis, chacun, de leur légendaire compagnon. Le cadre, formé de colonnes dorées, entourées d'une vigne chargée de grappes de raisin, est d'au moins deux siècles postérieur aux sculptures des panneaux, ceux-ci devant être l'œuvre d'un artiste de la fin du XVe siècle. (Annales de la Société d'histoire naturelle de Toulon, Emile Jahandiez, 1912). |
La porte d'entrée l'église est à gauche. Une
autre porte, aujourd'hui murée, ouvrait sur le mur opposé (à droite).
Elle laisse supposer que les seigneurs du château de Bargème
empruntaient ce
passage qui les conduisait à leur château situé juste après le porche. |
Oratoire Saint Joseph. C'est le patron des
charpentiers, menuisiers et
de tous les métiers du bois en général. Il est aussi le protecteur des
artisans et des ouvriers. On le fête deux fois par an le 19 mars et le
1er mai. A Bargème la Saint Joseph est célébrée le 19 mai. |
Arrêt contre le
curé de Bargème : " Les Curés, les Décimateurs, & autres
Bénéficiers sont soumis à la
Banalité qui dérive de l'acte d'inféodation ou de l'acte d'habitation
& l'on présume qu'elle n'a pas eu un autre principe lorsque le
titre constitutif ne parait pas, & que le dénombrement ou
reconnaissances générales ne font pas mention de ce même titre. "
Jurisprudence observée en Provence sur les matières féodales et les
droits seigneuriaux, Louis Ventre, 1756). |
Ci-dessus, la
Chapelle Notre-Dame des Sept Douleurs, aussi appelée Notre-Dame
d'Espaïme (mot provençal signifiant Frayeur, alarme, épouvante ...).
C'est ici que l'histoire des seigneurs de Pontevès
assassinés à Bargème rejoint le présent. En effet, en 1578, les habitants de Callas plient sous le joug du vieux comte tyrannique Jean-Baptiste de Pontevès qui les spolie sans aucun scrupule. Entre procès, usurpations, pillages et autres saccages de Callas, la rancune des villageois associés à ceux de Bargème ne pouvait être contenue bien longtemps. La famille de Pontevès allait payer cher ses exactions. Jean-Baptiste de Pontevès (père), est assassiné à Callas le 24 mai 1579. Il avait eut en deuxième épouse Françoise d'Agoult qui lui avait donné 12 enfants ! 4 de ses fils et un petit-fils seront assassinés à Bargème : Joseph et Jean-Baptiste en 1579 ; Balthazar en 1581 et enfin Fouques (fils de Joseph) alors qu'il assistait à la messe célébrée dans l'église de Bargème en 1595. Il allait bien falloir expier pour toutes ces atrocités ! |
L'expiation. En 1607, le
parlement régional condamne par contumace 3 auteurs des faits au
supplice de la roue, quelques bannissements et la perte de droits
pour la commune de Callas. Enfin, les habitants devront construire à
Bargème une chapelle, expiation des cinq crimes qui s'y sont déroulés.
Ainsi fu construite, la Chapelle Notre-Dame des Sept Douleurs en 1608.
|
La
Chapelle Saint Laurent sur le chemin qui descend au Moulin de Bargème.
Saint Laurent, martyr de l’Église, mort brûlé sur un gril (qui
l'accompagne souvent dans les représentations du Saint) en 258 ; il fut
le premier diacre du pape Sixte II. |
Ne
manquez pas de découvir Bargème et son château : ICI. |
Trigance, chapelle Saint Roch (avec un
"h") . |
Quand
la Peste est dans
un lieu, Chacun use de réserve ; Soudain on se dit adieu, On s'éloigne, on se conserve ; Et le pécheur tente Dieu, Puisqu'il veut qu'il lepréserve, Au milieu des plus grands dangers, Qu'il fait passer pour légers. (Cantiques de l'âme dévote - L. Durand - 1823) |
Nous
avions déjà "croisé" la peste du côté de Marseille (Grotte des
pestiférés), nous la retrouvons à
Trigance. En effet en 1629, la peste frappe de nouveau la Provence.
Trigance s'est retranché dans ses murs et prends des mesures
nécessaires à sa protection : on garde l'entrée du village et nettoie
les rues du village ; seuls les porteurs de "bilhetes" peuvent entrer
ou sortir ; ceux qui ont de "petits chiens non nécessaires" doivent les
faire mourir à cause des putréfactions et vilainies que pourront manger
qui pourraient par après donner l'infection ; le médecin de Trigance ne
doit pas dépasser les limites de la commune - les consuls décide de "le
priver d'aller traiter ou panser aucun malade" des villages voisins ... Mais l'épidémie s'étend ... On décide dans l'urgence la construction d'une chapelle dédiée à Saint Roch. Car selon les médecins, la plupart des remèdes sont sans efficacité. La chapelle voit le jour rapidement et la peste épargne Trigance. En 1643, la construction du clocher achève l'édifice. La cloche, apportée de Lyon est aussitôt installée ; achetée 16 Sous la livre et pesant 78,750 Kg, elle porte l'inscription " Si Dieu est pour nous, qui est contre nous ? " En 1771, la commune impose l'interdiction de travailler le 16 août, jour de Saint-Roch, sous peine d'une amende de six sous. (Site Trigance.fr et salle d'exposition du village). |
" Pendant ce temps, l'ange qui n'abandonna
jamais saint Roch lui apparut et lui dit : « Le moment est venu où tu
dois recevoir la récompense de tes vertus, ta place est marquée dans le
ciel ; mais le Seigneur tout-puissant, voulant te récompenser même dans
ce monde, si tu as quelque chose à désirer, pour toi ou pour d'autres,
demande le avant de quitter cette vie, et Dieu te l'accordera. » Jean Roch, pénétré de reconnaissance, s'écria aussitôt : « O Père miséricordieux ! qui ne rejette jamais celui qui met en toi sa confiance et son espoir, daigne préserver de la cruelle peste ceux qui te le demanderont en mon nom, non à cause de mes faibles mérites, mais par la grandeur de ta clémence et de ton infinie miséricorde ! » " (Saint Roch - Paul Coffinières - 1855) |
" C'est, Messieurs, parce que Saint Roch a été frappé de la peste : c'est parce qu'il a servi et guéri pendant sa vie les pestiférés ; c'est enfin parce qu'après sa mort il en a guéri un grand nombre, qu'on a recours aujourd'hui dans tous les pays catholiques à son intercession pour être délivré ou préservé de la contagion. " (Discours sur saint Roch, à l'occasion de l'année séculaire de la peste de 1720, G. Martin ; 1820). |
Castellane, en haut du rocher,
Notre-Dame du Roc (sans le "h").
" ... à défaut du passé, le présent
seul parle assez clairement. Il n'y a
peut-être pas à Castellane une famille qui ne se reconnaisse redevable
à Notre-Dame du Roc, tantôt de la guérison de plusieurs malades, tantôt
de conversions extraordinaires ou de vocations religieuses obtenues ;
et chaque année, la reconnaissance y amène de nombreux visiteurs. " (ND de France, M. le curé de Saint-Sulpice,
André Jean Marie Hamon, 1861/1866).
|
"
En 1559, les Huguenots vinrent a bout de la renverser. En 1590, dès que
la paix fut rétablie, les habitants se hâtèrent de la relever dans la
même forme, mais non avec la même solidité ; de sorte qu'environ un
siècle après elle s'écroula. En 1703, ils la relevèrent encore ; mais
cette fois avec plus de solidité. Non contents de reconstruire leur
église, chaque fois qu'elle éprouvait quelque désastre dans son
mobilier, ils s'empressaient de le réparer. Pillée par les Huguenots en
1559, par les voleurs en 1773, par les Révolutionnaires en 93, par
d'autres voleurs en 1856, celle n'en est pas moins demeurée, grâce à
leur inépuisable générosité, une des plus riches de la contrée en
argenterie, en ornements et objets précieux. A défaut du passé, le présent seul parle assez clairement. Il n'y a peut-être pas à Castellane une famille qui ne se reconnaisse redevable à Notre-Dame du Roc, tantôt de la guérison de plusieurs malades, tantôt de conversions extraordinaires ou de vocations religieuses obtenues ; et chaque année, la reconnaissance y amène de nombreux visiteurs. " (ND de France, ou Histoire du culte de la sainte Vierge en France depuis l'origine du christianisme jusqu'à nos jours, M. le curé de Saint-Sulpice, André Jean Marie Hamon, éd 1861-1866). |
" En
1559, les Huguenots vinrent a bout de la renverser. En 1590, dès que
la paix fut rétablie, les habitants se hâtèrent de la relever dans la
même forme, mais non avec la même solidité ; de sorte qu'environ un
siècle après elle s'écroula. En 1703, ils la relevèrent encore ; mais
cette fois avec plus de solidité. Non contents de reconstruire leur
église, chaque fois qu'elle éprouvait quelque désastre dans son
mobilier, ils s'empressaient de le réparer. Pillée par les Huguenots en 1559, par les voleurs en 1773, par les Révolutionnaires en 93, par d'autres voleurs en 1856, celle n'en est pas moins demeurée, grâce à leur inépuisable générosité, une des plus riches de la contrée en argenterie, en ornements et objets précieux." (Notre-Dame de France, ou Histoire du culte de la sainte Vierge en France depuis l'origine du christianisme jusqu'à nos jours, M. le curé de Saint-Sulpice, André Jean Marie Hamon, éd 1861-1866). |
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