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3 - Autour de la grotte de la
Sainte Baume " Ici, tout est plein des genoux qui ployèrent sur les dalles, tout respire l'antiquité d'une vénération qui ne s'est jamais interrompue ..." H. D. Lacordaire, Sainte Marie Madeleine. |
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" Qu'on argumente tant qu'on voudra de l'obscurité de cette dévotion, de la superstition des, princes et des peuples, tout tombe en présence d'une telle persévérance et d'une semblable durée. Cette tradition, toute contestée qu'elle est, reçue et transmise d'une génération à l'autre, se perpétue d'âge en âge, à travers les haines qui murmurent, les passions qui s'agitent, les révolutions qui bouleversent, et une seule chose reste, la Foi. " (La Sainte Baume - Joseph d'Ortigue - éd 1834). |
La plaine au pied de la Sainte Baume (l'hôtellerie au centre). |
Le père Henri-Dominique Lacordaire redonna dès 1859 toute sa dimension au site après la période troublée de la Révolution. Pour ce faire, il racheta le couvent de Saint-Maximin, réinstalla les frères prêcheurs à la grotte le 22 juillet de la même année et fit construire l’hôtellerie dans la plaine de la Sainte-Baume. Voir sur Internet le site officiel de l'hôtellerie pour toutes les questions relatives à l'hébergement, la restauration, les pèlerinages ... |
Quatre
personnages emblématiques ayant œuvré à la préservation du site et
célébrés en 2010 pour les 150 ans du rétablissement de l'ordre des
Dominicains à la Sainte Baume.
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4,80 m, la grande croix en pin d'Orégon de la prairie de l'hôtellerie a été installée le 13 octobre 2010. Elle a été offerte par l'Association de Soutien à la Tradition des Saint de Provence fondée en avril 1986 par Joseph PEY. Elle est l'œuvre de M. Sauveur AMMAR, menuisier du Plan d’Aups et remplace une vieille croix ruinée par les intempéries. |
Mars 2012, tiens un
nouvel oratoire installé en janvier 2012 sur le chemin de Saint Giniez
! Peu d'information sur les initiateurs mais il semble que cette construction n'ait pas fait l'objet d'une concertation optimale. Il s'agit très vraisemblablement d'une commémoration du pèlerinage de Saint Louis, de passage à la Sainte Baume à son retour de Croisade en 1254. On y voit le roi tenant la couronne d'épines portée par le Christ ; couronne acquise par Saint Louis auprès de marchands vénitiens en 1238 puis confiée au frère dominicain André de Longjumeau qui la ramène en France. Le roi décide alors la construction de la Sainte Chapelle pour accueillir la relique qui sera rejointe en 1241 par un morceau de la Sainte Croix. Le blason à 3 fleurs de Lys, dénommé "France moderne" est celui du Royaume de France après le XIVe siècle. Le roi " plaça ses armes à l'entrée de la forêt (de la Sainte Baume) avec ses bâtons royaux ... un écu aux armes de France, posé sur deux bâtons de commandement, couvert de fleurs de lys, avec cette inscription autour "Sauvegarde du Roi" (extrait de "Monuments inédits sur l'apostolat de Sainte Marie-Madeleine en Provence", M. Faillon, ed. 1859). Cette formule rappelle la protection accordée au site par les rois de France. Outre les rentes, cette sauvegarde s'étendait à la forêt, objet de toutes les convoitises et victime de coupes sauvages. Par lettres de 1564, Henri II, qui s'était rendu à la grotte avec son père Francois 1er, ordonne de " laisser intacte la forêt de la Sainte Baume ". |
La source de Saint Zacharie. |
Encore un nouvel oratoire apparu en 2012. Sa facture ne laisse aucun doute sur sa parenté avec le précédent. |
Le
bas relief porte l'inscription, " Petrae scissae sunt dum Christum
crucifiscissent ". Les pierres se sont fendues à la crucifixion du
Christ ", car : " La croix était surmontée du Soleil de justice qui la
rendait brillante. Le monde voyant le Fils de Dieu crucifié, a frémi,
la terre a été ébranlée, les pierres se sont fendues ...". Jésus
crucifié sur le Golgotha (ou calvaire),
colline proche de Jérusalem, aujourd'hui intégré, avec le tombeau du
Christ, dans l'église du Saint-Sépulcre. On remarquera le soleil éclairant la Croix sur la gravure, l'échelle symbolisant la descente de la Croix étendue à l'échelle de Jacob qui associe Marie, mère de Jésus en qui s'est réalisée l'Incarnation. La Sainte Baume pouvant elle même être interprétée comme une pierre fendue. |
Le
chemin du Canapé.
Tiens, pourquoi ce nom ? J'avais laissé cette question en suspens
jusqu'à ma rencontre avec le frère David Macaire, ancien gardien de la
Sainte
Baume qui m'expliqua : " le chemin tient son nom d'un rocher en forme
de canapé aujourd'hui très dégradé et peu reconnaissable ... ". Je me rappelais alors la proposition de Katia qui m'avait écrit : " c'est peut être à cause de la montée qui était difficile. Arriver en haut les gens s'asseyaient peut-être sur un canapé ? " Tout simplement. Alors, comme je pensais connaître l'endroit ... |
Et
voilà le Canapé. Effectivement l'interprétation n'était pas instinctive
! Mais le rapprochement avec l'ancienne carte postale est explicite et
la plaque du Club alpin français confirme que nous
sommes bien au bon endroit. Et s'il le fallait, "Le
monde voyant le Fils de Dieu crucifié, a frémi,
la terre a été ébranlée, les pierres se sont fendues..." Dépassez
l'oratoire qui rappelle cet évènement et sur votre droite, vous y
verrez la pierre fendue ! |
Le chemin du
Canapé
sous la neige.
" François 1er, ayant appris que malgré la sauvegarde royale accordée par ses prédécesseurs, plusieurs se donnaient la liberté débattre des arbres dans la forêt, défendit sous des peines sévères par son ordonnance du 24 octobre 4558 , à toute personne non-seulement d'y couper du bois et d'y conduire des bestiaux , mais même d'y entrer sans la permission des religieux. Henry II, fils de François 1er, par ses lettres du 26 mars 4554, renouvelle les privilèges de sauvegarde royale pour le bois de la Sainte-Baume. Le parlement, par arrêt du 20 février 4555, fait défense expresse de couper aucun arbre dans le bois. Charles XI, pendant son séjour à Arles, apprend que les capitaines, chargés de la construction de ses vaisseaux , ont fait abattre des arbres dans la forêt. Par son ordonnance du dernier jour de novembre 4564, il veut qu'on laisse intacte la forêt de la Sainte-Baume, pour la décoration de ce lieu où quantité de personnes , dit-il, se rendent par dévotion. Pour empêcher efficacement la destruction de ce bois, il défend, sous les peines les plus graves , aux capitaines de ses vaisseaux et généralement à tous d'y couper aucun arbre pour quelque cause et quelque occasion que ce soit. " (La Sainte Baume en Provence, ou Histoire de sainte Marie-Magdeleine : suivie d'un exposé sur la sainte grotte et les diverses particularités de ce désert, par M. l'abbé Maille, 1860). |
La Chapelle de Parisiens ou chapelle des Morts. Elle a été construite en 1629 à l'initiative du contrôleur général des décimes Esprit Blanc qui habitait Aix en Provence, une maison que des Parisiens avaient rendu célèbre. Il dota cette chapelle d'une pension annuelle de 30 Livres, à condition que 15 messes soient dites dans l'année, dont une célébrée pour la fête de la commémoration des morts, en l'honneur des ses parents, des amis et de ses ennemis. |
La Chapelle des Parisiens, à droite en avril 2007 et à gauche 46234€ plus loin en mai 2009. Les travaux ont consisté à reprendre la maçonnerie, remplacer la charpente, la couverture en bardeaux de châtaignier, et reconstituer la grille en bois qui fermait autrefois l'édifice, travaux réalisés avec la participation des "Compagnons du devoir", maison de Marseille et de la direction régionale de l'action culturelle et de l'architecture des bâtiments de France. |
Edifiée dans le style Louis XIII, la chapelle a été saccagée sous la Révolution. |
Le 6ème oratoire historique, après la chapelle des Parisiens, sur la montée au col du Saint Pilon ; Marie Madeleine auprès de Jésus ressuscité. |
Croix
au
col du Saint Pilon. Peut-être l'emplacement du 7ème oratoire ? Et bien
non... |
Sur la plaque : "
L'an
1957, le 7 du mois de septembre le chanoine Joseph Cathala âgé de 76
ans
mourut à la suite d'une chute après trois jours et 4 nuits d'agonie ".
Notez que le chapitre du diocèse de Fréjus signale un décès le 6 et
pas le 7, il était né en 1876 et avait donc 81 ans. |
Il
manquait à ses frères, et à tous les amoureux de la Sainte Baume, le
septième et dernier oratoire historique.
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Sur la plaque au pied de l'oratoire : "Association Chemin
des
Roys", Nans les Pins, Plan d'Aups Sainte baume, Riboux ; Maître
d'ouvrage délégué. Oratoire numéro N°7 reconstitué sur l'emplacement
d'origine en octobre 2022. Travaux réalisés par l'Atelier de la pierre d'angle à Brignoles, avec le concours financier de Conseil départemental, de l'Agglomération Provence verte, de la commune de Plan d'Aups Sainte Baume, de la Fondation du patrimoine, de la Fondation du Crédit agricole, de l'Association du chemin des Roys, et de quelques mécènes." |
Saluons donc ici tous ceux qui ont œuvré à cette entreprise
et ont ainsi redonné tout son sens à l'histoire ; arrêtez vous,
regardez... |
Ceux qui connaissent l'endroit reconnaîtront au centre de la
photo le chemin nord aboutissant au col du Pilon, et si vous avez de
bons yeux, notre septième oratoire. |
La chapelle du Saint-Pilon, Sainte
Baume
![]() Début du XIX s, " Il ne reste que des ruines de la chapelle fondée en 1647 par Ebronie de Bergues, épouse de Fréderic Maurice de Latour-d'Auvergne, prince de Sedan. " (La sainte Baume, Volume 1, Joseph d'Ortigues, 1834). Ruines de la chapelle du Saint Pilon en 1848. Monuments
inédits sur l'apostolat de
Sainte Marie-Madeleine en Provence. Etienne Michel Faillon. |
La
chapelle du Saint-Pilon surplombe la grotte de Marie Madeleine à
l'emplacement d'un pilier qui supportait une statue de Sainte Marie
Madeleine portée par des Anges. Ce " pilier " donnera son nom au "Saint
Pilon " . |
La chapelle a été régulièrement restaurée, notamment en 1795, 1835 et 2015. |
La
chapelle est située sur territoire de la commune de Riboux sur la crête
du massif de la Sainte Baume à 994m d'altitude, entre le "Joug de
l'Aigle", sommet de la Sainte Baume, 1148m, à l'est, et le Pic de
Bertagne, 1042 m, à l'ouest. " Les actes les plus anciens, que l'on croit extraits de ceux composés par Saint-Maximin, citent les paroles mêmes de Magdeleine, qui racontent avec ferveur : « les anges venaient dans ma grotte et m'élevaient sept fois par jour au couronnement de mon rocher. J'avais le bonheur d'entendre leur mélodies céleste et les actions de grâces qu'ils adressaient au roi éternel qui était leur félicité. Après ces moments de délices, les anges me transportaient de nouveau dans ma grotte ». " (La Sainte Baume en Provence ou, Histoire de Sainte Marie Magdeleine - Abbé Maille - 1860). |
Intérieur de la
chapelle. A gauche avant la restauration de 2015 ; à droite, après.
En octobre 2017, après deux périodes estivales de
travaux,
plus de 60 tonnes de matériels héliportés, et grâce à la passion de
nombreuses personnes dont Suzane Arnaud, maire de Riboux, Monseigneur
Rey, évêque du diocèse de Fréjus-Toulon, a célébré la
restauration de la chapelle en souhaitant " Que ce soit un lieu de
paix,
un lieu d'intériorité, d'émerveillement, et de rencontre avec le
Seigneur ".La nouvelle statue, en marbre de Carrare, est l'œuvre du sculpteur José Silva da Fonséca. Myriam Boisauvert, compagne de l'architecte et mécène marseillais Rudy Ricciotti a servi de modèle à la statue de Marie-Madeleine (ça ne vous rappelle rien ?) ! Elle fut malheureusement saccagée quelques temps après et l'ancienne statue retrouva alors sa place. Sur la face de l'autel, une représentation du massif de la chaine Sainte Baume vue du ciel. |
" Quel tableau plus touchant, mon cher ami, qu'un pèlerinage
à la Sainte-Baume, quand on y va avec un cœur disposé à se laisser
émouvoir par les grands effets de la Religion et de la nature réunis
ensemble ; c'est sous ce double rapport que je vous ai entretenu de la
Sainte-Baume. " (Notice sur la Chapelle royale de la
Sainte-Baume. Msgr François-Joseph Villeneuve, évêque de Verdun, 1823). |
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