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Chemin privé !
7 - La chartreuse de la Verne à Collobrières, le monastère ND Clémence de La Verne, les chapelles St Pons et de la Malière ;
Pignans, Notre Dame des Anges ;
Grimaud, la chapelle des pénitents, la chapelle Saint Roch ;
Puget-Ville, la chapelle Sainte Philomène ; Notre Dame de la Vière à Carnoules ;
Bormes les Mimosas, Notre Dame de Constance et oratoires du chemin de croix ;
Des chapelles à La Crau, Hyères, Giens ...


Monastère Notre-Dame Clémence de La Verne - ancienne chartreuse de la Verne, Collobrières, massif des Maures
" Les ruines de la Chartreuse de Notre-Dame de La Verne sont situées sur une petite plateforme rocheuse de 415 mètres d'altitude, au milieu des collines des Maures, à 12 km kilomètres de Collobrières. De ce site sauvage, la vue s'étend jusqu'au golfe de Saint-Tropez et les Maures, découvrant un admirable panorama. Tout autour, des vallons couverts de châtaigniers, de chênes-liège, de pins, à travers lesquels court le ruisseau abondant de la Verne.

" Ce magnifique paysage tenta les moines au XIIème siècle, et ils y établirent leur Chartreuse. La prière leur paraissait plus douce et plus encline à prendre son vol, sous les châtaigniers bordant les abîmes, en face de la cime moutonnante des forêts bleues, de la mer émeraude ou lilas des montagnes toutes poudroyées d'argent et d'or. Malheureusement les Maures avaient fait école, et les seigneurs de Bormes étaient aussi friands de rapines que de beaux sites. ... " (Revue Mabillon : archives de la France monastique - 1931).
chartreuse la verne collobrieres
... " Les pauvres moines s'en aperçurent. Et, un certain matin de l'an de disgrâce 1416, tandis que le prieur Jean Nauge et le procureur Pierre Bœuf se promenaient innocemment sous les futaies, ils furent, comme un simple gibier, saisis par des chasseurs à la solde du sire de Bormes. Ni leur robe, ni leur capuchon, ni la menace du Dieu vengeur ne purent sauver les deux victimes injuriés, enchaînés, séquestrés dans une horrible geôle, ils y râlèrent plusieurs jours. Et peu après, découvrant enfin le secret d'échapper à la traîtrise des hommes, les deux moines moururent. »
 
L'histoire de cette maison est complètement inconnue ; tous les documents anciens, toutes ses archives ont péri dans la tourmente révolutionnaire ; peut-être quelque épave s'en retrouvera-t-elle un jour dans les rayons inexplorés d'une bibliothèque. "

Tels sont les termes qui accompagnent une notice sur cette Chartreuse, dans l'histoire des Maisons de l'Ordre des Chartreux, écrite par un religieux, en 1913. En effet, dans les archives civiles on ne trouve aucun document important concernant ce couvent. Heureusement qu'au XVIIe siècle, un érudit religieux de cet Ordre, D. Joseph Capus, profès de Villeneuve-lès-Avignon et prieur de Montrieux en 1665, a laissé un manuscrit dont le titre porte Fundationes et dispositiones Cartusiarum Provinciae, 1681, qui donne un inventaire raisonné de tous les titres, chartes, bulles, etc., qu'il avait vus et compulsés à la chartreuse de La Verne ; de sorte que si ces originaux n'existent plus aujourd'hui, on en possède la nomenclature et la copie complète de quelques-uns. "
chartreuse de la verne collobrieres
C'est vers 1170 que Pierre Isnard, évêque de Toulon et Frédol d’Anduze, évêque de Fréjus, décident de fonder un monastère pour le vocable de la Vierge et choisissent l’ordre des chartreux déjà présent à Montrieux, dans le diocèse de Marseille. La première église romane fut consacrée le 3 octobre 1174. Elle fut détruite par un incendie et reconstruite. De la période romane, il reste très peu d’éléments : le mur nord de l’église ainsi qu’une partie de l’abside (Source WIKIPEDIA).

" Les bâtiments monastiques, comme nous le montre une gravure conservée à la Grande Chartreuse (ci-dessous), étaient construits sur le plan adopté par l'Ordre. La haute porte en serpentine qui existe encore se compose de deux parties : celle du bas dont l'ouverture monumentale entre deux colonnes en bossage est de style Renaissance, et la partie haute, au fronton triangulaire, de style grec avec ses colonnes doriques, qui porte une grande niche vide dans laquelle devait se trouver la statue de la Vierge, patronne du couvent. Cette porte, qui constituait l'unique entrée de la Maison, était fixée dans un mur élevé et crénelé, flanqué de tours de défense à ses extrémités. Ce genre de construction était très répandu au Moyen-Age dans ces monastères isolés, afin de pouvoir se défendre contre les surprises des pillards ou des bandes armées des seigneurs voisins qui se montraient trop souvent. Une grande cour séparait cette porte de l'hôtellerie où les étrangers recevaient l'hospitalité. "

chartreuse de la Verne Collobrières
" Son territoire ne cessant de s'accroître, c'est par suite de ces libéralités que la Chartreuse de la Verne devint propriétaire d'une étendue considérable de terrains - plus de 3.000 hectares lui furent abandonnés par les seigneurs de Collobrières, de Bormes, de la Mole - dont la circonscription forma un domaine particulier ne dépendant d'aucune commune voisine, où elle exerça tous les droits féodaux et seigneuriaux, en vertu de grands privilèges qui lui furent accordés par Alphonse 1er, comte de Provence. " (Bulletin de l'Académie du Var -  Emmanuel Davin 1957).

" Pour le temporel, les Chartreux de La Verne s'occupaient principalement de l'élevage des troupeaux, qui, devenus trop importants et ne trouvant plus assez de pâturages dans le territoire de La Verne, devaient en franchir les limites, ce qui nécessita une demande de bornage par la communauté de Bormes en 1225, puis de celle de Collobrières en 1250.

De là surgissent de nombreux procès entre les Chartreux et ces communes et aussi avec tous les seigneurs voisins; procès qui en plusieurs circonstances amenèrent ces seigneurs à se livrer à des voies de fait sur les Chartreux et leur personnel. " Pour exemple ...
   
La chapelle entièrement restaurée et une cellule dédiée à la retraite spirituelle.

" En 1416, Dom Jacques Nauge, prieur, et Dom Pierre Bovis, procureur, sont surpris par quelques nobles qui les emmènent dans leur château et les détiennent en prison. Par menaces et molestations, ces nobles arrivent à extorquer de leurs prisonniers un écrit par lequel ils renoncent à un droit que la Chartreuse possédait dès sa fondation. La Communauté de la Verne ayant enfin appris la détention de son prieur et de son procureur, envoya son vicaire, Dom Pierre Rocelli, pour réclamer leur mise en liberté, ce qui se fit par acte notarié du 24 Mai 1416. Trois jours après, les prisonniers furent mis en liberté, mais ils moururent des suites de leur captivité dans les deux mois.

Le vicaire, devenu prieur, porta l'affaire devant le comte de Provence, roi de Sicile, Louis II. Le tout se termina par un arrangement conclu le 3 Octobre 1416, et par la restitution des biens extorqués, tant par les coupables que par leurs antécesseurs. "

 chartreuse de la verne cloitre      
Le grand cloître de la Solitude.

" A la Verne, les sépultures des serviteurs du monastère s'effectuaient au côté gauche de la croix, dans le petit cimetière de la Chartreuse. Mais les religieux de cette Maison n'étaient pas ensevelis obligatoirement dans leur cimetière. Ainsi, les registres paroissiaux de Bormes contiennent l'acte de décès du Frère Pierre Vergne, de l'Ordre des Chartreux de la Chartreuse de la Verne, décédé à la Verrerie le 13 Octobre 1760, âgé de 68 ans, et enseveli dans le cimetière de la paroisse de Bormes. Ceci s'explique par l'éloignement.

En 1271, un incendie occasionné par un feu de broussailles qui était allumé tout proche pour y semer ensuite du blé, selon la coutume du pays, détruisit le couvent ; mais les évêques de Fréjus, de Toulon et de Grasse, ne voulant pas voir s'éloigner les religieux, rebâtirent la Maison et recommandèrent leurs diocésains de contribuer à la réédification du couvent, leur accordant 40 jours d'indulgence s'ils le faisaient étant confessés. " (Revue Mabillon : archives de la France monastique - 1931). La Chartreuse fut incendiée en 1214, 1271 et 1318.

En 1792 " La Chartreuse était en pleine prospérité spirituelle, mais non temporelle ; elle comptait 16 religieux qui ne furent pas expulsés, comme cela eut lieu presque partout ailleurs. On se contenta de les dépouiller de tout l'argent qu'ils possédaient, et tous les biens furent mis sous séquestre, ne leur laissant que la maigre pension que l'Assemblée Nationale avait accordée à chaque religieux, insuffisante pour leur permettre de vivre. "
        
" L'inventaire, qui avait été fait du mobilier, comprenait les objets en argent à l'usage du culte ou de la table du couvent, qui furent transportés à l'Hôtel de la Monnaie de Marseille. Environ quarante tableaux décorant les diverses pièces du monastère, quelques-uns de grande valeur ; les livres de la bibliothèque et un médaillier qui contenait une collection de 1.300 pièces, tout cela fut livré aux enchères. Le bel autel en marbre, déjà cité, et attribué à Puget, alla d'abord à l'église de Collobrières.

Les bâtiments inoccupés furent démolis ou s'écroulèrent ; il ne reste que ceux dont nous avons parlé au début de cette étude, que les propriétaires actuels entretiennent. Ils servent à abriter, au moment de la récolte des châtaignes, si abondantes dans cette région, les ouvriers employés à la cueillette, quelquefois au nombre d'une cinquantaine, qui viennent camper dans les salles abandonnées de ces vastes ruines. Puis un garde ... un garde et les nombreux chasseurs qui se réunissent pour la chasse aux sangliers ; ils oublient vite, grâce à
leur hôte obligeant, que cette Maison fut autrefois une Maison de jeûne et d'abstinence. " (Bulletin de l'Académie du Var - Emmanuel Davin 1957).

Les ruines de l'ancienne Chartreuse de la Verne ont été classées par décret du 18 janvier 1921 et arrêté du 22 octobre 1976. Le 1er mars 1961, le service des Eaux et Forêts devenait affectataire des lieux et contribuait aux premiers travaux de restauration.

" Les bâtiments actuels sont essentiellement de la fin du XVIIe et du XVIIIe siècle. On employa pour cette restauration, notamment pour les parties monumentales (portails, frontons, arcatures...) la serpentine des Maures, pierre dure de couleur verte mettant en valeur les encadrements des ouvertures. "
 
Une restauration particulièrement importante. " Précédée d'une étude préalable, réalisée par Dominique Larpin architecte en chef des monuments historiques, puis un repérage précis, effectué d'une part par l'association des Amis de la Verne créée en août 1968 et qui était devenue locataire le 15 janvier 1968, et d'autre part du Groupement "R.E.M.P.ART" de toutes les pierres découvertes dans les ruines environnantes, et enfin une maîtrise d'œuvre réalisée par Francesco Flavigny, architecte en chef des monuments historiques, ont permis une restauration de grande qualité. " (WIKIPEDIA).
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" Le nom de Laverne ou La Verne. Cette Chartreuse prit le nom de Laverne ou La Verne de celui de la montagne sur laquelle elle était bâtie ; mais d'où venait ce nom à la montagne ? M. Henri Vienne, ancien archiviste de la ville de Toulon, essaye de nous renseigner à ce sujet : "Le champ est ouvert aux conjectures, nous dit-il. Etait-ce de ce que, suivant la tradition, un petit temple, Sacellum, y a été érigé en l'honneur de la déesse des voleurs ? D'après Alphonse Denis, on suppose qu'il existait en cet endroit un temple dédié à Diane, déesse des forêts, dont le culte avait remplacé celui de la divinité barbare Laverna.

... Les Chartreux donnaient, dit-on, une étymologie plus simple au surnom de leur Maison en l'appelant Cartusia verna. Verna était, selon eux, une épithète qui se rapportait à la douceur du climat. C'est, en effet, à la Verne que la Grande Chartreuse envoyait les Pères et les Frères fatigués par les rigueurs du climat dauphinois. Il en était de même à la Chartreuse de Montrieux.
 
... Mais nous préférons à tout cela l'étymologie vernus relative au printemps et qui, comme le dit Henri Vienne, baptiserait mieux la douceur de ce site, délicieux de la montagne des Maures, dont le nom, montem mauram, montagne de couleur noire, existait bien avant l'arrivée des Maures dans dette région. "
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" Enfin, en botanique, verne ou vergne est le nom vulgaire de l'aulne. Faut-il croire que cet arbre, tout au moins l'aulne blanchâtre, croisssait dans dette région des Maures ? Comme nous le conseille très justement notre érudit confrérie ! M. Louis Honoré, ouvrons, à la portée de notre main, le magistral Trésor du Félibrige de Frédéric Mistral : « Verno, av&rno (Var), vèrni (limousin) vergno (périgourdin), bergno (gascon), bergne (bordelais), verne (forézien), (roman, verna, vernha ; bas latin, vergna, vernia ; latin, verna arbor, arbits: printanier), s.f. Verne, aulne, arbre qui croît au bord des eaux, voir vèr, vergne ; marécage, en Rouergue, voir palun ; La Verne, La Vergne, La vergne, Laverhne, Laverny, lies Vernes, Les Vergnes, de la Vergne, Delaverhne, Verne, Vergne, Vernhe, noms de lieux let de famille fréquents en Auvergne, Limousin, Périgord, Gascogne et Rouergue....

La Verno est un nom de lieu humide (palun) très fréquent dans le Midi, où croissent l'aulne et le peuplier. Est-ce là l'origine de la Verne ? Mon ami, M. l'abbé Marès, le croit. "

chartreuse de la verne collobrieres
" Ce beau site des Maures de Provence a été amoureusement décrit par Paul Arène, Jean Aicard et, plus près de nous, par Louis Henseling, le commandant de Civrieux et M. Paul Vialar.

« L'homme qui a construit cette retraite devait être un désespéré », disait Guy de Maupassant, avec cette impression de tristesse exagérée qui le caractérise. L'auteur de Sur l'Eau, ajoute M. Donnadieu, oubliait que l'âme des moines s'épanouissait devant ce paysage qui glorifiait la Providence, et ceci mieux qu'une oraison. La prière montait de leurs lèvres ardentes et ils emportaient dans leurs cellules cette émotion très douce, très apaisante qu'avait fait naître l'œuvre de Dieu.

Non, le fondateur de la Chartreuse de la Verne ne pouvait être un désespéré. "
(Bulletin de l'Académie du Var - Emmanuel Davin 1957).

Toutes les informations sur la vie religieuse et les horaires de visite sur le site internet du diocèse de Fréjus.

Ruines de la chapelle Saint Pons
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Au X siècle, la région était sous la férule de seigneurs qui avaient reçu ces terres en récompense. A l'endroit du vieux village, les seigneurs de Pierrefeu édifièrent un château sur un éperon rocheux dominant le Réal Collobrier. Une église paroissiale baptisée Saint-Pons, en hommage à son généreux donateur Pontius, fut élevée à la place de la chapelle (Source OT Collobrières).

En 1060, le seigneur Pontius de Vicino Castro fit don de la chapelle du château à l'Abbaye de Saint-Victor à Marseille au profit de la population. Elle servit longtemps de paroisse comme l'indique la bulle d'Innocent II : « Ecclesia parrochialis Sancti Pontii de Çolubrera ». Elle fut abandonnée et remplacée, en 1878, par une autre, construite sur l'emplacement de la chapelle Saint-Jean.

Chapelle de la Malière
  chapelle de la maliere collobrieres
L'étonnante chapelle gothique de la Malière est privée.

Notre-Dame des Anges, Pignans, massif des Maures.
" Une chapelle, bâtie par la piété au sommet pointu de ce gigantesque tumulus, se détache, comme une arche blanche, du massif des Maures qui bornent l'horizon. « C'est une belle idée qu'avaient les anciens, dit M. de Staël, de placer les temples au sommet des lieux élevés, ils dominaient sur la campagne comme les idées religieuses sur toute autre pensée. Ils inspiraient plus d'enthousiasme pour la nature, en annonçant la divinité dont elle émane et l'éternelle reconnaissance des générations successives envers elle. » (Statistique du département du Var - N. Noyon - 1846).
notre dame des anges
" Un berger qui surveillait ses troupeaux fut attiré par les agissements de son chien qui, au lieu de s’occuper des bêtes, les abandonnait régulièrement, s’échappait en courant et s’asseyait sur une crête qui dominait la forêt. L’endroit résonnait durant des heures des aboiements bizarres de l’animal et là, dans les broussailles, au pied du rocher, le berger découvrit une statue "mains jointes et le visage rayonnant de joie en même temps que de douce majesté", Notre-Dame resta là.

Puis, tous les gens vinrent, intrigués par la découverte, afin d’enlever la statue et de l’apporter dans l’église du village. Hélas, la Bonne Vierge voulut repartir et le jour suivant on la retrouva sur la montagne au pied du même rocher. Face à cette volonté évidente, les villageois décidèrent de construire une chapelle pour abriter la statue à l’endroit même où on l’avait trouvée " ND était née (Information extraite du site du diocèse de Fréjus).
notre dame des anges pignans
Un second évènement extraordinaire. Peu après la construction de la chapelle, la Bonne mère se manifesta de nouveau sur la sainte colline. Trois jeunes personnes de la région en pèlerinage furent incapables de trouver la Bonne Mère ; elles cherchèrent partout et finalement la rencontrèrent trempée. " Bonne Mère d'où venez-vous donc ? " Je reviens de bien loin sur la mer où un vaisseau était en train de couler. J'ai sauvé l'équipage. "

En 1600, Clément VIII, pape, accorde les indulgences plénières à tous ceux qui visiteront la chapelle. En 1720, première descente de la statue de Notre-Dame à Pignans alors que la peste ravage toute la Provence. Pignans sous la protection de ND fut sauvé. La ville reconnaissante fit le voeu de venir chaque année le lundi de Pentecôte honorer sa protectrice dans son sanctuaire. En 1753, Notre-Dame des anges mit fin à une sècheresse alors que les pèlerins avaient décidé la descente de sa statue au village. Les sceptiques qui le matin ricanaient au départ du cortège le rejoignirent en pleurant le soir.
nd dame des anges pignan
Et maintenat partons en pèlerinage à Notre Dame des Anges. " Certes ! à ouïr le monstrueux crescendo de ces voix qui, à mesure qui à l'approche du jour, parviennent en nombre de 1500 ou 3000, ce réveillon devait avoir un grand air de parenté avec les festins des héros d'Homère. Mais vers 3 heures, à la blanche et vague lueur de l'aube, le village prend un aspect fantastique. On croirait voir un pandémonium des rois Lear s'écriant tous ensemble avec une légère variante : un âne, un âne, mon village pour un âne ! ...

Ce sont d'abord d'immenses vignobles qui s'étendent, à perte de vue, à droite et à gauche, comme une mer de verdure qui recouvre bien des trésors. Puis, quand on arrive au pied de la montagne, l'oeil reconnaît, à leurs beaux panaches blancs, les sentinelles avancées de l'armée des châtaigniers gigantesques qui gardent les avenues de Notre-Dame-des-Anges. " (Pèlerinage à Notre Dame de Pignans - Académie du Var - 1847).
notre dame des anges exvoto     notre dame des anges pignans
De très - trop - nombreux pèlerins assistèrent à l'inauguration de l'autel le 5 juillet 1853 ; un agrandissement de la chapelle fut donc décidé. Le coût des travaux dépassa rapidement les moyens de la paroisse et empêcha alors l'achèvement. La voûte qui menaçait de s'effondrer fut démolie et seuls les murs extérieurs furent conservés. Vous comprenez maintenant pourquoi cette étrange entrée ...

" Le sommet en question est atteint, et le point de vue est magique. Là-bas, la mer,-cette solitude austère où l'oeil voit poindre, au loin, quelque voile blanche, comme un papillon perdu dans le désert. Autour de vous, la multitude agitée et bruyante ; toute la richesse de contraste d'une toile de Martin avec un tableau de Piranèse. Et comme digne intermédiaire entre, ces deux ravissantes positions, une magnificence de paysage qui se déroule jusqu'à la mer, par des dégradations pleines de vague lumière et de coquetteries infinies.

Cependant les jeunes gens s'occupent d'attacher, les moutures aux troncs des chênes verts ; les femmes et les vieillards vont à la chapelle de Notre-Dame des Anges entendre l'office divin et prier pour les marins absents. Je les suivis, pour me reposer un peu, dans le calme de leur prière et dans la fraîcheur de leur foi, des fatigues ardentes de la route. "
(Pèlerinage à Notre Dame de Pignans - Académie du Var - 1847)
notre dame des anges
" La chapelle de Notre-Dame-des-Anges est pauvre de matière et d'ornements, mais elle est riche d'ex-voto. Or les ex-voto étant la plus pure expression de la foi candide que demande le Christ, m'a toujours paru la plus grande richesse d'une église vraiment chrétienne ; et je t'avoue que je me défie fort de l'esprit de ceux qui font de l'esprit à l'endroit de ces images dont la naïveté me charme et m'attendrit. Cette vierge Marie qui se montre invariablement sur un nuage savoneux, en robe de taffetas écarlate ou indigo, me fait de plus doux songes que ces belles madones auxquelles une courtisane servit de modèle, en tuant celui qui les peignit. Il est vrai qu'un charme tout particulier s'exhalait pour moi de ces images grossières.

J'y cherchais, avec une curiosité d'enfant, l'un des premiers essais en peinture de notre ami Lauret, ce pauvre et spirituel enfant de Pignans, peintre comme toi, comme toi, voyageur loin de son bord natal, et qui, dans ce moment, promène, sous les brouillards de la Bretagne, sa palette étincelante des rayons de son ciel méridional. Il y a quelque chose de mystérieux et d'attendrissant dans ces premiers jeux de l'enfance des artistes, dans les bons hommes dont Ribéra barbouillait au charbon les quatre murs nus de sa cellule, dans cet ex-voto oublié par Lauret au fond d'une chapelle inconnue. "
(Pèlerinage à Notre Dame de Pignans - Académie du Var - 1847)
notre dame des anges crocodile    notre dame des anges
Crocodile au plafond ou Tartarin de Pignans. Cet étonnant ex-voto suspendu au plafond de la chapelle fut offert par Jules Gérard (1817-1864), habitant de Pignans. Ancien Spahis d'Algérie, il aimait raconter avoir tué 27 lions et fut ainsi surnommé le « tueur de lions ». Il publia trois livres dont certaines éditions mentionnent " par Jules Gérard, le tueur de lions" et aurait ainsi inspiré Alphonse Daudet pour son célèbre "Tartarin de Tarascon".
notre dame des anges
Fontaine restaurée par les prieurs M. Bastianelli, V. Castel, A. Polozec, A Hay, 2002 - 2004
notre dame des anges
" ... pendant  que nous louvoyions de groupe en groupe. Partout c'étaient de nouvelles invitations, des cris de bienvenue, des enthousiasmes d'hospitalité, qui se résumaient invariablement en quelque nouvelle imputation. Je faillis mourir à force de santés. Heureusement qu'en compagnie de si bons vivants, on ne peut que se prendre à vivre, et l'air de Notre-Dame-des-Anges est aussi digestif qu'apéritif. " (Pèlerinage à Notre Dame de Pignans - Académie du Var - 1847).

Grimaud
crimaud chapelle penitents
La chapelle des Pénitents. Les premières mentions de la chapelle datent de la fin du XVe siècle sous le patronyme "Notre-Dame de l'Annonciade". L'inscription en chiffres romains de caratère gothique dans la pierre de lave, au dessus de l'entrée, indique sa construction : 1482. Au début de XVIIe siècle elle porte le patronyme de Notre-Dame du Coulet, diminutif de l'ancien Provençal colo signifiant "colline".

Les Pénitents Blanc y officiaient. Cette confrérie venait en aide aux indigents du village. Durant la période révolutionnaire, la chapelle abrita les premiers conseils municipaux en 1790.  Sur l'élévation latérale, se trouve l'inscription en caractère gothique : "Monseigneur de Fréjus donna 40 jours de pardon".

A l'intérieur se trouvent les reliques de St Théodore apportés sur la commune dans les années 1850, la statue représentant Saint-Roch et son chien. Elle est inscrite aux monuments historiques depuis 1976 (source OT Grimaud).
grimaud chapelle st roch 
A gauche, la chapelle Saint-Roch. Saint Roch est évoqué en protection des maladies contagieuses dont la peste. À l'intérieur, se trouve les peintures de la vie du saint datant de 1937 ainsi qu'une pierre d'autel médiévale en basalte.

A droite en arrière plan, l'église Saint-Michel.

Chapelle Sainte Magdeleine à La Môle
chapelle sainte madeleine la mole
Comme à Rougiers, Carnoules, Puget, l'ancien village de La Môle n'était pas situé dans la plaine mais en haut d'une colline. Sur celle de Ste Madeleine on découvre les vestiges de l'ancien village, le castrum et la chapelle Sainte Magdeleine. "Longue de 17,5 m pour une largeur de 7m, elle se composait à l’origine d’une abside à chevet plat et d’une nef à deux travées couverte par une voûte renforcée par des arcs doubleaux. " (Information extraite du site : Henriribot83).

Chapelle Saintte Philomène, Puget-Ville
Le nom de la commune « Puget » vient du celtique puech qui signifie « pic, puy, colline » , d'où le diminutif puechet « petit pic, petite colline. D'ailleurs le mot « puget » signifiant « tertre, monticule » a existé dans le langage roman antérieur au xvi° siècle.

La commune s'appelait autrefois Puget-Ténois, Puget-lez-Toulon, Puget-de-Cuers. Depuis 1867 elle s'appelle Puget-Ville en souvenir de l'ancien village aujourd'hui en ruines, et connu encore sous le nom de « ville ». Elle était formée par l'agglomération de plusieurs hameaux dont la plupart existent encore, savoir : l'ancien village ou ville, sur un mamelon, à mi-côte des hauteurs ; il est resté le chef-lieu de la communauté jusque vers le milieu du XVIIe siècle. Il est depuis longtemps abandonné. Il n'y reste plus que l'ancienne paroisse Saint-Jacques devenue un ermitage dédié à sainte Philomène.

chapelle sainte philomene puget ville
« En Tolonensi episcopatu, ecclesiam Sancti Sidonii, Sancte-Marie de Deicesa et Sancti-Laurentii de « Pugeth. » Les chartes contenues dans le cartulaire de l'abbaye Saint-Victor de Marseille constatent l'ancienneté du Puget ...  Elles nous apprennent qu'il existait autrefois trois églises au Puget : Sancta-Maria de Deicesa ou Descensa ou Desexa, Sanctus-Laurentius et Sanctus-Sidonius. ...

L'église Sainte-Marie ; les souvenirs locaux se taisent à cet égard, et le cartulaire ne donne aucune explication. Il est possible, toutefois, que ce soit là l'église primitive, bâtie près du château à l'ancien village. Plus tard trouvée trop exiguë, elle aura été reconstruite et consacrée alors sous le vocable Saint-Jacques-le-Mineur.
Elle appartient aujourd'hui à la fabrique, et est dédiée à sainte Philomène.

La chapelle construite en pierre calcaire des environs est bien conservée. L'édifice a été plusieurs fois remanié et réparé. Sans  ornementation, les fenêtres ou les voûtes présentent tantôt l'ogive gothique, tantôt le plein cintre roman. L'intérieur est à deux nefs ; la porte est sur le côté vers l'extrémité orientale, au-dessus d'elle est un petit clocher carré.
chapelle sainte philomene puget ville  chapelle sainte philomene puget ville
Puget-Ville, le clocher St Sidoine
Bulletin de l'Académie du Var - Docteur Henri Grégoire, maire de Puget-Ville - 1853. " L'église Saint-Sidoine, près du hameau des Grottes, est restée jusqu'en 1858 l'église paroissiale avant d'être démolie ... Elle était située au milieu des champs, en raison de l'éparpillement des habitants dans divers hameaux. Elle était bâtie près du cimetière, et sur une petite hauteur d'où elle dominait la plaine.

Dès 1753 le conseil se préoccupait vivement d'un projet qui ne devait être réalisé que cent ans plus tard. En effet, le 8 décembre de cette année, les consuls communiquèrent une lettre de M. de Gapris, subdélégué de l'intendant à Cuers, qui transmettait un mémoire du curé, adressé à l'intendant, par lequel le transfert de l'église paroissiale était demandé. Il y était dit : « Que cette transférence fait l'objet des voeux de tous les bons paroissiens et véritables chrétiens, Msr l'évoque dans sa dernière visite s'étant fort recrié sur ce qu'on a si longtemps laissé subsister cette église sans prendre aucun arrangement. L'église est éloignée de plus de 100 pas du présent bourg ; elle a été deux fois volée de mémoire d'homme ; la première fois du temps de messire Sérénon et l'autre du temps de messire Roberty, où il est arrivé de grandes profanations, enlevé le ciboire, profané les saintes hosties, emporté reliques, linges, etc. Il faut toujours quelqu'un pour garder l'église ; la population souffre de la chaleur ou du froid pour y aller ; elle n'est que la moitié de ce qu'elle devrait être pour contenir tous les habitants ; il y a longtemps que la communauté a pris des mesures pour l'agrandissement d'une nef. »

La nouvelle église construite dans le village, sous l'administration de M. Pessonneaux du Puget, a été solennellement consacrée le 24 novembre 1859, par Mr Jordany, évèque de Fréjus et Toulon. " La démolition de l'ancienne église en 1874 ne laissa aucun regret. Sauf ...
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" Depuis longtemps le conseil avait le projet de construire un clocher à l'église Saint-Sidoine pour y loger les cloches que l'on avait enlevées de la vieille église Saint-Jacques. Le devis du clocher fut adopté le 20 novembre 1761. On mit immédiatement la main à l'oeuvre. Dans le courant de l'année suivante l'édifice était terminé, et les travaux reçus le 6 mai 1763. Ce clocher existe encore et, il a été conservé comme souvenir du passé." C'est lui !
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Notre Dame de la Vière à Carnoules
chapelle carnoules
Jadis Carnoules ; fief d'église, avait nom « Château-Royal » et se trouvait situé sur une colline à l'Ouest du village actuel : il y subsiste quelques ruines autour d'une chapelle connue sous le nom de Notre-Dame de la Vière, connue aussi sous le nom de Notre-Dame-de-Bon-Secours.

chapelle nd de la viere carnoules


ND de Constance à Bormes les Mimosas, chemin de croix.
bormes les mimosas chapelle
Tradition oblige, nous suivons le chemin balisé d'oratoires avant d'atteindre Notre Dame de Constance. A 324 mètres d'altitude, la chapelle domine Bormes les Mimosas depuis le 13ème siècle.
Bormes les Mimosas, Notre-Dame de Constance
Oratoires du chemin de croix de ND de Constance.
bormes les mimosas  chapelle saint frfançois de paule
Chapelle Saint François de Paule.
bormes les mimosas eglise ste trophyme  bormes mimosas eglise ste trophyme
Chapelle (privée) Saint Georges de Léoube à Bormes les Mimosas
chapelle leoube


Chapelle du Fenouillet à La Crau
chapelle fenouillet hyeres
Notre Dame de Bons Secours, la chapelle du Fenouillet est située sur la commune de la Crau alors que la croix toute proche (ci-dessous) est sur la commune de Hyères. Elle accueille un des plus anciens pèlerinages de la région puisque dès le XIIème siècle, Sanche, comtesse de Provence y installe un couvent de Béguines et une chapelle alors nommée "chapelle de Notre-Dame des Sept Douleurs". Comme la plupart des lieux saints, elle souffre de la période révolutionnaire ; le lieu est abandonné est tombe alors en ruines. Il faut attendre l'initiative du curé Martel pour reconstruire une chapelle qui sera bénite en 1857 ; malheureusement incendiée elle sera remplacée en 1880.

Croix du Fenouillet à Hyères
croix fenouillet  hyeres
En 1857, le curé MARTEL fait dresser une croix au sommet du Fenouillet (291 m). Une tempête la brise en 1923, remplacée, les soldats allemands la détruise en 1943 avant qu'elle ne retrouve sa place en 1947.
Eglise et chapelle de l'hôpital René Sabran à Giens
giens eglise  chapelle hopital rene sabran giens
Chapelle St Nicolas à Port Pothuau, les Vieux Salins d'Hyères
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Chapelle privée, Notre-Dame du Figuier à Gonfaron
notre dame du figuier

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