Chemin privé !
9 - Cuers et Solliès Pont, 50 cm entre deux chapelles Sainte Christine !
Cuers, Notre-Dame de Santé
La Valette du Var, oratoire Saint Jean le Baptiste,
La Garde, église Notre-Dame, oratoire Saint-Maur
Oratoires et chapelle à Solliès-Ville, Belgentier et Châteauvert.

" Leur existence suscita au cours des siècles divers conflits entre les villageois des deux communes.
Ils prirent fin en juillet 1983 lors de la "grande réconciliation".



50 cm entre les deux chapelles Sainte Christine de Cuers et de Solliès Pont.
Atypique et cocasse : deux chapelles dédiées à la même Sainte - Christine - sont situées sur le territoire de deux communes - Cuers et Solliès-Pont - séparées par un tout petit espace large de 50 centimètres, c'est la frontière communale !

" La jeune Christine ne put échapper à l'influence mystérieuse qu'exerçait sur les âmes, encore pures de la souillure du siècle, la religion du Christ. Son père Urbain, gouverneur de Tyr en Toscane, était un zélé réprésentant de l'empire et du paganisme. Il ne comprenait pas qu'on pût adorer d'autres dieux que les siens, sans songer en même temps à comploter la ruine de la société et du trône. Son prétoire était dans son propre palais où tous les jours étaient traînés les néophytes, pour être jugés et condamnés. "

" C'est par l'interrogatoire qu'on leur faisait subir, que Christine, âgée de dix ans, dit la légende, apprit à connaître les préceptes de l'Evangile. Quelques daines chrétiennes instruites de ses sympathies pour la nouvelle doctrine, la firent baptiser à l'insu de son père. Elle poussa, dit-on, sa religieuse ardeur si loin, qu'elle brisa toutes les idoles d'argent, auxquelles son père attachait un grand prix. Le châtiment qu'il lui infligea, après de vaines exhortations, fut rigoureux. Le fouet, la prison, la roue, rien ne put ébranler sa foi, et son père exaspéré de ne pouvoir triompher de sa fermeté, succomba à une atteinte apoplectique. " (Bulletin de la Société d'études scientifiques et archéologiques de la ville de Draguignan - 1868).
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A gauche, la chapelle Sainte Christine prolongée par l'ermitage Saint Maur, tous deux situés sur la commune de Solliès Pont ; et à droite une deuxième la chapelle Sainte Christine, située elle, sur le territoire de la commune de Cuers.

" La garde de l'Ermitage fut toujours confiée à des Ermites, vivant du produit de leurs quêtes et de leur travail. En 1626, Jacques Fournis, natif de Besse, fut pris par des pirates : il avait fait voeu de vivre dans la solitude, s'il parvenait à racquérir sa liberté. Il acquitta son vœu en se faisant ermite de sainte Christine.

Aujourd'hui même nous avons trouvé là haut un ermite, du moins d'après ce qu'il a dit, et son extérieur le prouvait assez. Mais qu'y fait-il ? La plupart du temps il est absent, et quand il est à son poste, il n'a pas même la faculté de vous montrer la chapelle dont il dit ne pas avoir la clef. " (Bulletin de la Société d'études scientifiques et archéologiques de la ville de Draguignan - 1868)
chapelles sainte christine cuers sollies pont   chapelle cuers sollies pont   chapelle cuers sollies pont
Entre les deux 50 cm !

La commune de Solliès se rend processionnellement trois fois par an à la chapelle de sainte Christine : le 1er dimanche de mai, le 8 septembre, le 24 juillet. Il s'agit de remonter a l'origine de ces trois processions votives, c'est ce que nous allons essayer de faire.

" La première que l'on avait cru avoir été instituée pour rappeler l'inondation, qui menaça d'engloutir tout le territoire, le 8 septembre 1651, est évidemment antérieure à cette époque d'après un document qui mentionne celle de 1650 . Nous croyons pouvoir affirmer, sans crainte d'un démenti, qu'elle fut motivée par la peste de 1580, époque où le fléau sévissait tout autour, depuis Grasse jusqu'à Marseille et à Aix, à la suite de torrentielles pluies de printemps auxquelles succédèrent d'insupportable chaleurs. Les ravages de cette peste durèrent près de huit ans. La procession de septembre n'eut pas d'autre motif ni d'autre occasion. L'une rappelle le commencement de l'épidémie, l'autre en remémore sans doute la fin. "
chapelle sollies pont
La chapelle Sainte Christine de Solliès-Pont.

" Un pèlerinage à la Chapelle Sainte Christine (Solliès Pont). Nous craindrions d'encourir le reproche d'une digression intempestive, si nous traitions, dans ses minutieux détails et ses plus subtils délinéamens, la topographie des quatre Solliès et des groupes des hameaux circonvoisins. Cependant, il nous paraît l'un des plus délicieux pays de la Provence, ce territoire de Solliès, dominé par de vieilles tours et de vieux clochers, et entouré par d'immenses jardins que, de toutes parts, décorent les ruisseaux, les prairies, les vergers et les élégantes familles des fleurs. ...

Vers la septième heure du matin, fut aperçue la procession qui, défilant le long de la grande route, se développait sur un espace d'une centaine de mètres. Elle se composait des vieillards, des jeunes gens des deux sexes ; des pénitents blancs et des pénitents bleus, bannière en tête ; de la compagnie des Suisses de la cité, heureux d'étaler leur rouge uniforme ; enfin, d'un détachement de Dragons indigènes précédé de leur tambour-major et d'un drapeau gigantesque. Les Dragons, coiffés d'un tricorne, décorés d'une épaulette en argent, d'un habit vert garni de parements, de retroussis et de boutons en étamine aurore, escortaient le dais empanaché de blanches houppes et illuminé par quatre candélabres. Sous ce dais cheminait le saint Ministre tenant une petite croix d'argent qui, figurait à ses pauvres ouailles le grand Consolateur des indigents et des affligés. La troupe des musiciens-amateurs alternait les psaumes de la liturgie par des mélodies graves et appropriées à la majesté de la cérémonie. "
(Bulletin de l'Académie du Var - 1841).
chapelles sainte christine cuers sollies pont
La chapelle de Cuers (à droite sur la photo) fut construite en 1554 et agrandie en 1628 ; celle de Solliès-Pont (à gauche sur la photo) fut édifiée au XIème siècle. Leur existence suscita au cours des siècles divers conflits entre les villageois des deux communes. Ces conflits prirent fin en juillet 1983 lors de la "grande réconciliation". Remarquez le clocher aujourd'hui disparu.

" La chapelle de sainte Christine est-elle une construction romaine ? Sur cette question nous n'avons aussi que des données très vagues, et de document point. Nous sommes pour l'affirmative, en considération de nos prémisses. Les Sarrasins se seraient-ils réfugiés sur cette colline s'ils n'y avaient trouvé un abri tout prêt ? Cet édifice est de modestes dimensions, si l'on ne veut pas y comprendre la bâtisse attenante à l'usage de l'ermite, etc. Il a une longueur de 8m 40°, et une largeur de 10m dans œuvre; sa hauteur peut être évaluée à 16 mètres. ...

Malheureusement ces édicules ont subi des changements qui ne permettent pas, à défaut de document authentique, de vider archéologiquement le débat. Aussi la façade de la chapelle de Cuers, longeant vers le nord celle de Solliès, accuse à peine le stylé du XVII° siècle, si toutefois elle n'est pas plus récente encore. Des pilastres toscans, cannelés, de calcaire magnésien, tiré évidemment' des environs,' encadrent la porte d'entrée tournée vers l'Orient. "
(Bulletin de la Société d'études scientifiques et archéologiques de la ville de Draguignan - 1868).
chapelle cuers christine
" En ce qui concerne l'histoire de la construction des chapelles dédiées à Ste Christine, nous ne possédons que peu d'éléments fiables : d'après le livre de René Jacob " Histoire chronologique de Cuers " réédité en 2006.

La légende veut que la création de cette chapelle - il est ici question en théorie de celle de Cuers mais en réalité, c'est celle de Solliès qui a été édifiée vers le milieu du XI°s  - soit due à Irénée, Prince d'Achaïe qui, au XI° s fut pris dans une forte tempête près des côtes provençales, promit alors à Ste Christine de Tyr, de lui construire un sanctuaire sur le premier lieu aperçu par lui sur la dite côte. Il semble que depuis sa fondation et ce jusqu'à la fin du XIX° s, un ermite demeurait et officiait en la chapelle et que, toutes les années à l'occasion de la fête de la Sainte (24 juillet) il se faisait un pèlerinage avec fifres et tambours. "
sollies pont chapelle oratoire
" En 1707, à la fin du mois de juillet, la chapelle fut pillée de fond en comble par les troupes du duc de Savoie et du Prince Eugène. A part cela, on peut dire qu'à l'époque médiévale, les fiefs étaient d'une part celui de Solliès-Ville, d'autre part, celui de Cuers et que nous sommes certains de l'antériorité de la chapelle de Solliès - normalement rattachée à son fief. La chapelle de Cuers a été édifiée bien plus tard, fin XVI° ou début XVII° s et le pèlerinage de Cuers à "sa chapelle" n'a donc pas pu commencer avant. Le bourg de Solliès-Pont date lui aussi de cette époque avec la construction du nouveau château puisque l'ancien a été détruit à la fin de l'époque médiévale. Donc, il y a certainement eu une rivalité après le XV° s entre les deux bourg, avec une sorte de jalousie des habitants de Cuers qui ont eux aussi voulu leur chapelle.

J'espère avoir répondu à votre attente. Au plaisir de vous voir un jour peut-être dans notre petite cité ". Merci à Danielle de l'OT de Cuers qui m'a gentiment transmis ces informations.

Cuers, Notre-Dame de Santé
Extrait de la " Gazette hebdomadaire de médecine et de chirurgie " du 27 octobre 1865 : Le Choléra ...
  • Marseille. Le 17 octobre 1865, 7 décès cholériques; le 18 : 5 - le 19 : 5 - le 20 : 7 - le 21 : 8 - le 22 : 4 - le 23 : 10.
  • Toulon. Le 16 octobre, 7 décès cholériques ; le 17, 6 ; le 18, 6 ; le 19, 8 ; le 20, 8 ; le 21, 5 ; le 22, 7. Du 26 août (premier cas) jusqu'au 22 octobre, il y a eu 1282 décès cholériques.
  • La Seyne. Encore quelques cas.
  • Vaucluse. Le choléra a disparu. On sait que la petite commune de Thor a eu 25 décès.
  • Nîmes. Le 18 octobre, 7 décès cholériques ; le 19, 7 -, le 20, 3; le 21, 3; le 22, 1; le 23, 0.
  • Aix. 3 ou 4 décès par jour, quelquefois 0.
  • Arles. Du 8 au 15 octobre, 31 cholériques (il y en avait eu 37 dans la semaine précédente).
  • Le choléra est à Saint-Chamas et à Cuers.
notre dame de sante cuers
La chapelle Notre-Dame de Santé à Cuers, 1876-1878, édifiée à la suite de l'épidémie de choléra de 1865. L’église primitive dédiée à Notre-Dame était située sous le château ; il en restait encore quelques vestiges au début du XXème siècle. Cette église devait être détruite pendant les guerres de religion. (http://www.diocese-frejus-toulon.com).

" En 1865, pendant l'une des plus cruelles épidémies de choléra qu'ait subies Toulon, trois mois durant, M. de X..., rentré dans la vie civile, vivait à la campagne, avec sa famille. Une nuit, il se sent pris tout à coup de coliques intenses avec déjections par haut et par bas. Pendant toute la précédente journée, il s'était fatigué au soleil, dans la poussière, pour rendre les derniers devoirs à l'enfant d'un de ses amis, voisin de campagne, mort du choléra.

Un instant, M. de X... se rassure, en songeant qu'il ne s'agit peut-être que d'une simple indigestion facilitée par les fatigues de la veille. Mais voilà que des crampes se montrent, et bientôt le corps se refroidit et la voix se casse. Plus de doute, c'est bien une attaque de choléra, légère peut-être, mais assurément caractéristique. M. de X... se lève alors, malgré sa fatigue, marche et s'agite malgré sa faiblesse, et parvient par une énergique résistance de sa volonté à arrêter et enrayer le mal. " (Bulletin de l'Académie du Var - 1884).
notre dame de sante cuers
Statue de la Vierge à l'enfant Jésus, 1865.

" On était ici paysan ou bourgeois. Parfois les deux. Les oliveraies, les vignes, les vergers contribuant au développement économique d'un chef-lieu de canton à 21 kilomètres de Toulon. Certaines années, pourtant, laissaient d'amers souvenirs. 1835, avec le retour du choléra, qui avait endeuillé 18 familles. Et 1847, marquée par l'effondrement des récoltes. La municipalité avait fait procéder à des distributions gratuites de pain, Cuers comptant de nouveaux pauvres.  " (Bulletin de l'Académie du Var - 2001).

En 1865, méconnaissance tragique " Maintenant pour me résumer, voilà mes dernières réflexions : 1° Le choléra n'est pas contagieux ... " (Le Choléra est-il contagieux ? Mémoire lu à la Société des médecins des hôpitaux de Paris, le 22 novembre 1865, par le Dr Stanski).
notre dame de sante cuers
" Ils m'ont établie leur gardienne (Cant. des Cant. 1.V.5.). Les habitants de Cuers à Marie Reconnaissants Sainte Mère de Dieu priez pour nous. Choléra de 1865. Bénie soit la Ste et Immaculée Conception de la B.V. Marie. Indulg. de 100 jours chaque fois. "

Ce monument don de la piété des fidèles a été élevé sur le terrain donné par Mademoiselle Louise Rouvier à la Fabrique de Cuers Mgr Jordany étant évêque de Fréjus et Toulon et Mr le Che. Descosse curé doyen de la paroisse.

La clairvoyance empirique de certains : " En parcourant l'histoire des diverses épidémies cholériques, on reconnaît qu'elles tendent à diminuer de gravité. Cet amoindrissement successif de gravité comparative est dû à l'assainissement des pays habités, à la vulgarisation de l'hygiène, et la cause qui agit le plus en ce sens, c'est l'amélioration toujours bien lente, mais cependant notable, dans l'état des classes nécessiteuses. Docteur A. DIDIOT. " (Choléra épidémique de 1865. Rapports sur l'origine du choléra à Marseille en 1865 ; Pierre-Augustin Didiot - 1866).
oratoire cuers
Trois oratoires entre Cuers et le site des chapelles Sainte Christine.
oratoire cuers oratoire sainte christine

La Garde
chapelle nd la garde var
Ancienne église Notre-Dame, XIIème siècle. D'architecture romane de transition, elle s'intégrait parfaitement dans le système défensif du village. Anciennement église paroissiale Notre-Dame jusqu'en 1782 et lieu de sépulture des seigneurs de La Garde, elle fut agrandie en 1480, par la chapelle Saint Jean-Baptiste, au nord, (aujourd'hui disparue) et la chapelle ogivale Notre-Dame de l'Annonciade, au sud, où Elizabeth de Forbin fonda une chapellenie en 1537.
  chapelle nd la garde var
Elle était à l'origine surmontée d'un lourd clocher que le curé Martin fit abattre au cours de sa restauration en 1866, car il menaçait de tomber. Elle a été entièrement dévastée, en 1793, lors du siège de Toulon. Le poète Jean Aicard la sauva du pic des carriers en la faisant monument historique en 1916. Elle fut restaurée de 1983 à 1989 et sauvée une nouvelle fois grâce à la mobilisation de la population, de la municipalité, des associations gardéennes, après un décrochement de plusieurs tonnes de rocher.
oratoire st maur la garde
La Garde, Oratoire Saint Maur - fin XVIIe. Il était situé à l'origine au début de l’avenue Abel Gancesur, ancienne route de Toulon, avant d'être transporté en 1981 sur le chemin d'accès à la chapelle Notre-Dame. La population s’y rendait en procession pour les rogations. Remarquez deux amours tenant une guirlande de fleurs et feuillage au sommet de l'arc.

La Valette du Var
oratoire saint jean le baptiste la valette du var
Oratoire Saint Jean le Baptiste à La Valette du Var, consacré par Monseigneur Dominique Rey, évèque de Fréjus Toulon, le 21/10/06.
chapelle de baudouvin conservatoire olivier la valette du var la valette du var
Chapelle de Baudouvin, La Valette du Var.
oratoire domaine de beaudoubin la valette du var saint cecile
Singulier, un oratoire au bout d'un mur, ou l'oratoire le plus long du monde ! Situé dans le domaine de Baudouvin à La Valette du Var, la niche abrite normalement une statue de Sainte Cécile, une des patronnes de la ville.

Sollies-Ville, oratoires et Notre-Dame du Deffens (également appelée N.D. de Consolation).
ND du Deffens Sollies Ville ND de Consolation notre dame du defens sollies ville nd de consolation ND du Deffesn Sollies Ville ND de Consolation
Oratoires à Solliès-Ville.
oratoire solliex ville

Oratoires à Belgentier et à Châteauvert.
belgentier chateauvert

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