Un four
et un moulin à plâtre, direction la Pointe Grenier à Saint-Cyr-sur-Mer
- 6 " La fabrication du plâtre est
simple. Elle consiste à calciner le gypse dans des fours très
élémentaires en raison de la hausse de la température nécessaire, puis,
à le broyer, à le bluter, et à l'ensacher. " Et c'est là que notre
moulin intervient : " Le broyage se fait au moyen de meules en fonte ou
en pierre. " (Causerie scientifique - Le
Plâtre. Sa fabrication présente-t-elle des dangers - 1911).
Simple, sûrement, Brignoles comptait par exemple 23 fours à plâtre en 1859 ; en 1846 à Claviers, Méounes, et partout ailleurs, on était autorisé " à construire un four à plâtre " - et plus généralement n'importe quel four ... - à condition de " de s'engager à le démolir s'il devenait nuisible au sol forestier " (Bulletin des lois de la République française - 1846). |
La baie de la Ciotat avec à
droite, la Pointe Grenier. La présence d'un gisement de gypse sur la
pointe Grenier a permis l'installation sur ce site d'une fabrique de
plâtre à la fin du XIXème siècle : la qualité du gypse, l'abondance du
bois de chauffage alentour, la proximité du littoral pour
l'embarquement des sacs de plâtre ont constitué autant d'atouts pour le
développement de cette activité industrielle. En 1910, la mine
s'effondre et la production s'arrête. |
AVIS
Sur l'établissement d'un four à plâtre à Aix-en-Provence en 1832. " Vu la pétition présentée à M. Le Sous-Préfet de l'arrondissment d'Aix par M. Tempier, Négociant, tendante à obtenir l'autorisation d'établir dans sa propriété ... un four à cuire le plâtre, qu'il se propose d'extraire de la mine située sur les lieux ... Prévenons les habitants de cette commune et de toutes celles situées à 5 kilomètres de rayon, qui auraient des moyens à faire valoir pour former d'opposition à l'établissment projeté par M. Tempier, qu'ils seront admis à présenter dans les délais voulus par la loi. Fait à Aix, en l'Hôtel de Ville, le 30 juillet 1832. CHAMBAUD, Maire." |
Laissez votre
souris un instant sur l'image et ... Une restitution,
l'orientation du moulin n'est pas correcte puisque le toboggan devrait
se situer sur le gros rocher à demi-immergé tout à droite. " Le gypse ou pierre à plâtre (chaux sulfatée) est du sulfate de calcium hydraté, qui, d'après la formule CaS04 +2 H²0, se compose de 32,56% de chaux ; 46,51% d'acide sulfurique (18,60% Soufre - 27,91% Oxygène) et 20,93% d'eau. Il fait partie des corps minéraux les plus répandus et il forme, soit seul, soit avec l' anhydrite (karsténite, CaSO4) des couches et des amas et même quelquefois des masses entières de terrains. Les couches et les amas de gypse appartiennent surtout aux terrains secondaires et à certaines formations tertiaires." (Nouveau traité de chimie industrielle : à l'usage des chimistes, des ingénieurs, des industries. Léopold Gautier - 1878-1879). |
Les fours, dans lesquels les
blocs de gypse étaient chauffés à plus de 150 degrés, température à
partir de laquelle celui-ci évapore l'eau et se transforme en plâtre.
Le temps de cuisson et de refroidissement prenait 3 à 5 jours. " Dans les expériences exécutées en grand par Payen sur la cuisson du plâtre, ce chimiste est arrivé aux résultats suivants : |
A gauche " un four à
plâtre ordinaire. " " Une forme de four à plâtre très-simple, mais très employée ; ce four se compose de quatre murs épais A, qui supérieurement soutiennent une voûte percée de plusieurs trous 'a', - Dans deux murs opposés se trouvent les embrasures de chauffe servant pour l'entretien du feu. Dans le four lui-même, on construit de petites voûtes avec les pierres à plâtre les plus grosses, on met par-dessus le reste du plâtre et on entretient dans les embrasures un petit feu de bois de bouleau ; Les ouvertures pour charger et décharger le four sont fermées pendant la cuisson. " |
A l'étage, " Cette machine est une espèce de Moulin
propre à corroder et façonner le Plâtre ; il sera mis en action par un
seul moteur, qui sera un cheval de moyenne force ; ce cheval sera
attelé au bout d'un levier passé horizontalement dans un cabestan
vertical : au-dessous du bras du levier se trouve passé parallèlement
un axe de fer qui mène trois cylindres de différents diamètres et de
différentes coupes et épaisseurs relativement aux diverses, actions que
chaque cylindre doit opérer fur le Plâtre, et relativement à la coupe
de Paire qu'ils doivent parcourir en écrasant le Plâtre qui se trouvera
répandu sur leur passage. " (Réflexions sur la mauvaise qualité du
plâtre et sur sa cause, et moyens pour parvenir à une meilleure
fabrication. - M. Ferroussat de Castelbon - 1776). " Pulvérisation du plâtre. Aussitôt que le plâtre est cuit, on le pulvérise, s'il n'a pas été soumis à la cuisson à l'état pulvérulent. La pulvérisation n'offre aucune difficulté, parce que le plâtre est si mou et si friable, qu'il est presque possible de l'écraser entre les doigts. En petit, on écrase le plâtre avec des maillets de bois et ensuite on le tamise. " (Nouveau traité de chimie industrielle : à l'usage des chimistes, des ingénieurs, des industries. Léopold Gautier - 1878-1879). Oui mais ... |
Les meules de basalte (de la
Courtine ?), derniers vestiges de la plâtrière.
Oui mais ... " Cette opération entraîne de graves inconvénients ; elle fatigue extrêmement l'homme qui la pratique : en l'exposant continuellement à la poussière du plâtre, elle lui fait contracter des affections de poitrine souvent très dangereuses ; enfin, elle est très coûteuse. Un homme fort ne peut battre que 20 à 25 boisseaux par jour, tandis qu'avec différentes machines, on a 40, 50, 80 et même 200 à 300 boisseaux de plâtre battu, dans le même espace de temps. " (Nouveau manuel complet du mouleur... - M. Lebrun - 1850). " En grand, l'opération s'effectue dans un moulin à pilons, ou dans un moulin à cylindres, ou bien dans un moulin ordinaire avec meules horizontales, qui est disposé comme un moulin à farine, mais qui toutefois n'a pas de blutoir ; le plâtre moulu tombe immédiatement du fond de l'archure qui entoure les meules dans des tonneaux placés par-dessous - pendant ces opérations, la partie la plus délicate du plâtre ne se perd pas en poussière, comme cela arrive lorsqu'il est battu. Après la pulvérisation ou le tamisage, on tasse le plâtre dans des tonneaux secs et on le conserve à l'abri de l'humidité. " (Nouveau traité de chimie industrielle : à l'usage des chimistes, des ingénieurs, des industries. Léopold Gautier - 1878-1879). |
Le quai de chargement, véritable
toboggan sculpté dans le rocher (tout à gauche), d'où étaient chargés
les
sacs de plâtre sur des tartanes (bateaux à voile) ou autres
embarcations. |
Un impluvium (restauré) assurait l'alimentation en eau du site. |
Donc, une mine pour le gypse, des fours pour la
cuisson provoquant l'évaporation de l'eau contenue dans le minerai, le
plâtre comme appareil, un moulin pour sa pulvérisation, puis
l'ensachage, et enfin le toboggan et la Tartane pour la livraison. |
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