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Chemin privé !
Les spectaculaires Demoiselles coiffées de Theus et les grès d'Annot.
" Mesdames, Messieurs. Etes-vous amateurs de pittoresque et d'imprévu ? La bienveillance avec laquelle vous accueillez, chaque  année, mes récits d'excursion ne me permet pas d'en douter. Alors, permettez-moi de vous tracer à grands traits un itinéraire qui, sans vous éloigner des Basses-Alpes, vous révèlera des paysages d'une singulière beauté. "


Pour le moins spectaculaires, les Demoiselles coiffées - ou cheminées de fées - de Théus (04)
Le bassin de réception du torrent de Théus présente, en grande quantité, des pyramides terreuses, souvent coiffées de blocs, dont le sommet indique l'ancien niveau de la surface du sol. Ce sont de véritables témoins de l'immense déblai pratiqué autour d'elles par l'action des eaux et du ravinement. " (Annuaire du Club Alpin, 1884).

Formation des Demoiselles Coiffées. Dans ces terrains morainiques hétérogènes (argiles et blocs), une cristallisation sous blocs, combinée au ruissellement des eaux de pluies qui arrache et emporte les éléments instables, entraîne l'apparition de ces demoiselles coiffées. Ces creusements récents (moins de 30000 ans) se poursuivent toujours et ces cheminées de fées grandissent au fur et à mesure que le sol s'abaisse autour d'elles.

Le ravin du Vallauria en 1892. Revégétalisation des versants : le Génie Biologique, par l'installation d'une végétation pionnière, tente de rétablir un état végétal capable de freiner les phénomènes érosifs et de tempérer le régime des eaux. Dans ce but, les forestiers mettent en œuvre deux techniques principales : les seuils grillagés ou en métal déployé ; le reboisement sur banquette en courbe de niveau.

" Par une délibération du 12 mars 1911, le Conseil municipal de cette commune a demandé la soumission au régime forestier des parcelles communales nos 35, 65 et 165, section A du cadastre, d'une contenance totale de 15 hectares, 66 ares, 80 centiares. Ces parcelles sont situées dans le haut du bassin du redoutable torrent de Vallauria. L'Administration forestière a émis un avis favorable. " (Rapport du Conseil Général, session d'août 1911).

Dans ces zones encore sensibles à l'érosion, la régénération de la forêt doit s'effectuer progressivement. Dans ce but, de petites trouées de 4 à 5 ares sont ouvertes et reboisées. On obtiendra à terme une structure irrégulière appelée "futée jardinée".


 
Des barrages de correction torrentielle se succèdent pour contenir les eaux de ruissellement qui se concentrent dans un torrent qui affouille, entrainant le glissement des berges. Le barrage permet un atterrissement en amont qui réduit la pente, évite l'écroulement du lit. Son objectif est de limiter l'ampleur des crues torrentielles dans les vallées situées à l'aval.

" Dans le ravin de Vallauria notamment, les « demoiselles » existent si nombreuses et si régulièrement disposées le long des berges, que cette partie du bassin de réception de Théus est connue, dans le pays, sous le nom de « salle de bal ». Rien n'est plus saisissant que l'aspect de cette, salle de bal pendant un gros orage. Soudainement illuminées par les éclairs qui jaillissent des ,nuages, les. têtes des demoiselles, dont le sommet est pointu, apparaissent, par intervalles, surmontées d'aigrettes étincelantes ; la grêle, la pluie et parfois la foudre détachent de leurs robes-terreuses quelques-unes des pierres qui on font l'ornement. " (Annuaire du Club Alpin, 1884).

" Un effet étrange de cet éclairage électrique, irrégulier et intermittent, l'illusion devient complète : la salle de bal s'anime, les demoiselles perdent leur immobilité, elles s'agitent et, au milieu des roulements du tonnerre, du bruit effrayant des eaux torrentielles, roulant avec fracas ". (Annuaire du Club Alpin, 1884).


Tout aussi impressionnant, les grès d'Annot.


On va passer dessous ... " A l'est de la Vésubie, il alterne avec des grès quartzeux, comme les grès de Menton, dont les éléments sont empruntés au massif cristallin des Alpes-Maritimes. Ces grès, devenus très puissants, prédominent dans les Basses-Alpes, où ils engendrent l'assise du grès d'Annot. " (Traité de Géologie par Y. de Lapparent - 1906)
Maintenant, il ne faut pas que ça tombe !
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