" La
citadelle de
Saint-Tropez domine la ville depuis le début du XVIIe
siècle. Élément de défense le plus important entre Antibes et Toulon
durant des
siècles, elle demeure l’un des seuls monuments de cette ampleur sur la
côte varoise. " (saint-tropez.fr).
Donc, pour cette visite de la citadelle de Saint Tropez ... - C'est une très (très) bonne idée, Cruchot ! - Oui mon adjudant. - D'ailleurs, cela aurait pu être mon idée. - Ben oui mon adjudant. - D'ailleurs, c'est mon idée,Cruchot ! |
La Ville et
Citadelle de Saint-Tropés,
dessin (ed 1647) de M. François Blondel.
La citadelle abrita un musée naval entre 1958 et 2002, depuis juillet 2013, elle accueille un nouveau musée dédié à l’histoire maritime tropézienne, bien utile et très intéressant, car ... Qui se souvient qu'au XVIII siècle, Saint-Tropez était le troisième port français de Méditerranée? Qui se souvient que de nombreux marins tropéziens passaient la moitié de la vie dans l'empire ottoman ? Qui se souvient que les premiers tropéziens à passer le cap Horn partaient pêcher la baleine ? " (extrait du dossier de presse du musée de l'histoire maritime tropézienne). |
La
Provence devient française en 1481. Avant la Révolution, Saint-Tropez,
comme douze autres villes provençales est une terre adjacente. Elle
dépend directement du Roi et non du Parlement de Provence. Jusqu'en
1860, si l'on excepte le période révolutionnaire et impériale, la
frontière orientale de la Provence est fixée au fleuve Var. Sur le
littoral, il y a très peu de ports aménagés. Le donjon est le bâtiment les plus ancien de la place, tour hexagonale d'environ 14 mètres de haut, sa construction date de 1602-1607. Dernière zone de repli pour la garnison en cas d'attaque, le donjon est protégé par un chemin couvert flanqué de places d'armes et d'un fossé. |
"
La ville de Saint-Tropez, excellente position au fond d'une baie du
golfe de Grimaud, fut toujours estimée comme un mouillage commode et
une importante station maritime ... "A
l'époque de la Ligue, les Tropéziens, enrichis par le commerce, étaient
assez puissants pour aider Henri IV de leurs armes et de leur argent
contre les brigands du château de Cogolin et les ligueurs de
Ramatuelle. Le duc de Savoie, dont ils avaient gêné les attaques,
pendant le siège d'Antibes, voulut se venger en venant les assiéger
eux-mêmes. Ils le repoussèrent avec perte, le jour de la Pentecôte
1592. Henri IV les remercia de ce beau dévouement à sa cause, par deux
lettres flatteuses, dont, par malheur, le duc d'Épernon démentit les
protestations bienveillantes en surprenant la citadelle nouvellement
bâtie (1593). Les Tropéziens réclamèrent le secours du duc de Guise pour chasser cette garnison d'oppresseurs et raser la citadelle ; mais le duc s'imposa bientôt comme protecteur à Saint-Tropez et y fit reconstruire la citadelle, dont il se réserva la garde (1602). " Histoire des villes de France, avec une introduction générale pour chaque province - Volume 1, publié par Aristide Guilbert - 1845. |
Une
première fortification - un retranchement constitué d'une levée de
terre précédée d'un fossé - apparaît sur la colline ders moulins à la
fin de l'année
1589. L'enceinte côté mer garde aujourd'hui le souvenir de ce tracé. |
En
1598, l'Espagne reste menaçante. A Saint-Tropez, le conseil de la
communauté fait relever les fortifications de la cité et l'Etat décide
la construction de places fortes entre Antibes et Martigues. Les
Tropéziens voient arriver les ingénieurs du Roi en 1602. En 1607, une
puissante tour hexagonale domine la ville. Décriée par les Tropéziens qui avaient perdu leur colline des Moulins, la citadelle s'avère utile dès 1637 (Guerre de Trente Ans). Vingt et une galères espagnoles entrent dans le golfe. Les habitants descendent les canons de la citadelle vers les batteries de la ville et livrent bataille pendant trois heures. Cette fois-ci l'alliance de la garnison et des Tropéziens se fait dans de bonnes conditions ce qui ne sera pas toujours le cas. |
En
1648, éclate en France une révolte nobilaire - la Fronde - contre
l'impopularité de Mazarin. En 1652, Ardenty, commandant de la
citadelle, rejoint les Frondeurs qui tiennent notamment Toulon. Les
Tropéziens se préparent à un nouveau siège. Le 10 juillet, ils
repoussent une galère de Toulon venue ravitailler et renforcer la
garnison. Le 04 août, l'armée du Roi arrive à Saint-Tropez, l'assaut peut commencer. Ardenty sachant qu'il ne sera pas secouru remet la place au Roi. C'est la deuxième fois en l'espace de 60 ans que les Tropéziens prennent d'assaut la forteresse censée les protéger ! |
Puits de la
citadelle de Saint-Tropez. La
citadelle fut un temps le refuge des "Invalides". Associées à la
fondation de l'Hôtel des Invalides (1674) et de ses compagnies
détachées (1690), on construit dans la citadelle des casernes servant à
l'accueil des soldats blessés et agés. Le lieu est particulièrement
apprécié.
Ses nombreuses ressources offrent aux Invalides l'opportunité de
trouver un travail. Près de 200 d'entre eux terminent ainsi leurs jours
à Saint-Tropez. |
Chaque
place forte possédait un lieu de culte afin d'éviter aux soldats de se
déplacer en ville pour les offices. Initialement la chapelle se
trouvait dans une tourelle du donjon. Ci-dessus, plans de la façade en
1774. |
En 1730, l'aumônier de la citadelle consacra une nouvelle chapelle à Sainte Geneviève, plus vaste, remplacée à sont tour en 1774 par un nouvel édifice. A l'Est de l'édifice, une petite sacristie de plan carré communiquait avec la nef. En 1817 le bâtiment fut transformé en caserne par la supression du clocheton et l'ajout d'un étage. |
A l'origine
les pentes
entourant la citadelle formaient un « glacis » dépourvues de toute
végétation d'où l'on
pouvait «cannoner» les vaisseaux ennemis s'approchant trop près des
murs de la cité. |
Le
rôle stratégique de la citadelle est modifié après le désenclavement
routier du golfe de Saint-Tropez dans les années 1820-1830. La
forteresse dont la principale fonction était de protégér le port et la
ville, doit dorénavant pouvoir résister à une armée d'invasion. Une
nouvelle entrée est établie en même temps qu'un magasin à poudre. Le
retranchement intérieur de 1747 est entièrement remanié, un puits est
creusé et le fossé extérieurs sont améliorés. La citadelle ne connaîtra
plus, après ces travaux, de nouvelles modifications majeures. |
4
canons espagnols surveillent toujours l'ouvert du golfe de
Saint-Tropez.
La citadelle est armée de cannons de différents calibres : 4 et 6 pour les plus petits et 36 pour les plus importants. Ce chiffre indique le poids des boulets en livre (une livre = 500 g). Il ne fallait pas moins de 15 hommes pour manoeuvrer un canon de 36 qui pèse à lui seul 4 tonnes. On estime que des canonniers bien entraînés pouvaient effectuer un tir de 36 toutes les 8 minutes environ. |
Un
des canons forgé en 1651. La citadelle ouvrit le feu à plusieurs
reprises : en 1637 contre les Espagnols, en 1744 et durant le 1er
Empire contre les Anglais. |
En
1793 l'activité du port décline avec la reprise de la guerre contre
l'Angleterre. Le port de Saint-Tropez reste toutefois un excellent
refuge pour les navires pourchassés par les Anglais. Des batteries sont
élevées sur chaque cap. Sous l'empire une compagnie de canonniers
gardes côtes a en charge l'ensemble des fortifications. La citadelle,
malgré une garnison assez faible, dissuade les Anglais de tenter une
action sur Saint-Tropez. Une fois la pais revenue en 1815, les
canonniers sont remplacés par une compagnie d'infanterie. |
Si l'évolution des armes est telle que la citadelle perd son intérêt stratégique à la fin du XIX siècle, il n'en reste pas moins que durant la première moitié du XXième siècle elle joue encore un rôle militaire. Durant le premier conflit mondial, elle accueille les prisonniers de la Triple Alliance. Pendant la seconde guerre mondiale, elle est occupée par les Italiens puis les Allemands. |
Une
porte
rectangulaire à encadrement en serpentine, située sur la face nord,
constitue le seul accès au donjon de la citadelle. Cette entrée était
protégée
par une bretèche (porte en briques, matériaux amortissant les tirs de
boulets - au dessus de la porte), un double pont-levis, ainsi que les
huit embrasures de tirs placées dans le couloir d'accès à la tour. Le
tout complété par une herse aujourd'hui disparue. |
L'intérieur du
donjon
abrite une citerne en son centre. |
Devant la
maquette, un
coati naturalisé,
don de la famille Ducos-Bérard. L'animal a probablement été ramené de
Guyane, il est le héros
d'une histoire pour le moins cocasse. Le capitaine Bérard avait demandé
à un marin de lui ramener un fourmilier qui serait chargé de
débarrasser son jardin-potager des insectes néfastes pour les fruits et
les légumes. Le marin était sans doute bon marin, mais peu au fait de
la faune exotique. En guise de fourmilier, il lui ramena un coati,
animal omnivore qui se régalait de la production du jardin ! Il devint
l'animal de compagnie de la famille du capitaine Bérard qui le fit
naturaliser à son décès. Il s'appelait Gribouille. |
Au XVIIIème
siècle, les chantiers tropéziens sont renommés pour la qualité des
navires qu'ils construisent. Les chantiers comptent parmi les plus
important du littoral français de Méditerranée avec plus de 3000 unités
construites, depuis le bateau de pêche au grand trois-mâts de plus de
40 mètres de long. Les chantiers déclinent durant le Second Empire avec
le vote de lois ouvrant le marché de la construction à la concurrence
internationale. Après 1866, les constructeurs français ne peuvent
rivaliser avec les chantiers concurrents italiens et canadiens. |
La photo est trompeuse, il faut imaginer la scène verticalement. |
Connaissez-vous la légende de Saint-Tropez ? Elle raconte que tout commence avec le chevalier Tropes, intendant du palais de l'empereur Néron, supplicié sur les ordres de ce dernier pour avoir refusé d'abjurer la foi chrétienne. Après avoir été décapité, son corps mis dans une barque avec un coq et un chien est emporté par les courants marins pour venir s'échouer sur les rivages du lieu qui va devenir Saint-Tropez. |
Une maquette
de Tartane
(XXème siècle, collection du musée, Don Robert Bonnefoi). __________ Depuis les plages de la presqu'île de Saint-Tropez, les lesteurs chargaient (légalement ou pas) du sable sur les tartanes à destination notamment de Nice afin de répondre aux besoins des entrepreneurs qui manquaient de sable sur place.Ainsi de nombreux immeubles et grands hôtels de la Promenade des Anglais sont sonstruits avec du sable de Saint-Tropez. En 1933 par exemple, le port de Saint-Tropez totalise 70126 tonneaux de mouvements dont 59495 d'exportation, principalement vers Nice et Toulon. Le sable est une des dernières marchandises transportées par les caboteurs tropéziens avec le vin, le ciment et le bois au début du XXième siècle. Les lesteurs remplissaient de sable leur coffre en osier à l'aide d'une sape. Les couffes pouvaient contenir jusqu'à 50Kg de sable. Mais la lus grande couffe, appelée "République" contenait 80 Kg de sable. Il fallait plusieurs centaines de voyages pour charger une Tartane. _________
|
Cet ingénieux système permettant la
remontée du
pont-levis est dit à transmission rigide : les
contrepoids sont constants et la courbe directrice dite "saut de ski".
Les deux systèmes principaux associés à ce principe sont le système
Bélidor (1750) et le système Richerand-Dobenheim (1782). (source
fortificationetmemoire.fr) |
Photo
de gauche, lu sur la plaque que l'on aperçoit à droite de l'angle. "
Ancien château du Bailly de Suffren,
né en 1729, mort en 1788. " L'amour de la Patrie est ta suprême loi,
tes talents a ton char enchaînent la victoire ; couronné de lauriers
par les mains de ton roi. Que peut-il te manquer. Cette plaque a été
placée en1890 en vertu d'un vote du conseil municipal. " Marin
illustre, Suffren, a laissé son nom a plusieurs navires de la Marine
Nationale. Photo de droite, une des anciennes tours des remparts qui protégeait la ville. |
En
1921, le donjon est classé Monument Historique. En 1993, l'armée vend
le site à la ville qui obtient en 1995 le classement complet de la
citadelle comme Monument Historique. Depuis les années 1950 le site à
une vocation culturelle (muséee, expositions, spectacles). |
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