Chemin privé !
29 - Châteaux en Provence :
Lacoste - Lourmarin - Monaco - Mons - Montfort sur Argens ...

" La Provence a été le théâtre des événements du vieux monde ; les plus anciennes races humaines, les Romains, la féodalité, y ont tour-à-tour marque leur passage et leur domination. On n'y trouve pas, comme dans le nord de la France, ces basiliques hardiment profilées, ces abbayes du Moyen-âge longtemps flétries de l'épithète vague de gothiques et dont la vue pénètre l'âme d'admiration et de respect ; mais elle a reçu aussi des peuples éteints plus d'un legs précieux dans ce genre de beautés.

Nous avons fait connaître ces dons de la grandeur et de la munificence du peuple-roi. Le temps qui détruit tout, ne nous a transmis que des ruines et la nature a repris sur ces droits, son empire ineffaçable. Cependant, tels qu'ils sont, ils ne méritent pas le dédain dont on les couvre. En les signalant à l'attention du pays dont ils retracent les destinées et la gloire, nous avons essayé de les venger de cet oubli (
Statistique du département du Var - N. Noyon - 1846).


Le marquis de Sade, seigneur de Lacoste de 1763 à 1796.
  " POURQUOI faut-il que le château de Lacoste, dans le Vaucluse, qui appartient aux illustres familles d'Agoult et de Simiane, soit surtout connu pour son dernier seigneur ? " (Le Monde - 1980).

En 1876, " LACOSTE (Costa). Cette commune, perchée sur un des contreforts du Lubéron, à 2 kilomètres, O. de Bonnieux, 14 d'Apt et 47 d'Avignon, récolte des grains et beaucoup de cocons. Il y a trois foires par an, les 28 janvier, 24 septembre et 29 décembre. Sa population est de 540 habitants, la superficie de 1066 hectares et l'altitude (clocher) de 326 mètres.
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Lacoste fut un des premiers pays dont les Vaudois s'emparèrent, en 1533, pour en faire un de leurs repaires. Il fut pris et brûlé après l'expédition contre Cabrières, en 1545. Un horrible combat s'engagea, dans un verger, entre une soldatesque effrénée et les pauvres mères qui voulaient ravir leurs filles à sa brutalité. Forcées de les abandonner, elles leur jetaient un couteau, en les exhortant à se percer le sein. Lacoste était une seigneurie de la famille de Sade. Pendant la révolution, le fameux marquis de Sade vendit le château au représentant Rovère, de Bonnieux. La famille l'a racheté ; mais il est à l'état de ruines. " (Dictionnaire géographique, géologique, historique, archéologique et biographique des communes du Vaucluse - Jules Courtet - 1876).

En 1857, Alexandre Dumas décrit le marquis de Sade comme " une des personnifications les plus curieuses de la fin du siècle de Louis XV. C'était un beau seigneur, déjà âgé à cette époque de trente-cinq ans, qui était né dans l'hôtel de madame la princesse de Condé, dont sa mère était dame d'honneur. Élevé au collège Louis-le-Grand, il était, à l'âge de treize ans, entré aux chevaux-légers. Il avait fait la guerre de sept ans, puis il avait malgré lui épousé mademoiselle de Montreuil. Le marquis de Sade était riche, il était jeune, il était beau, il portait un nom honorable ; pourquoi cet esprit fasciné, pourquoi ce cœur pervers, pourquoi ces désirs immondes, pourquoi cette rage de sang ?


" Un soir, un samedi saint, il passe sur la place des Victoires, il y est arrêté par une femme qui lui demande l'aumône ; il s'arrête, il la regarde ; elle est jeune et jolie ; il s'informe à elle pour savoir si elle ne fait pas un autre métier plus agréable et plus lucratif. Elle est honnête ; cette honnêteté semble le toucher ; il plaint sa misère, il lui propose de la prendre comme gouvernante, de la mettre à la tête de sa maison ; elle y consent ; il lui met une bourse dans la main, et lui donne rendez-vous pour le lendemain à sa maison d'Arcueil. La malheureuse ne se défie de rien, elle y vient à l'heure indiquée ; le marquis l'attend, va fermer les portes derrière elle, renouvelle ses instances, et comme elle continue de refuser, il s'en empare, l'épée à la main, la force à se déshabiller, puis il l'attache à la colonne d'un lit, la flagelle, lui incise le corps avec un canif, et, dans les incisions, fait couler de la cire brûlante, puis il se retire, la laissant sanglante, à moitié brûlée; alors, à force d'efforts, elle rompt ses liens, court à la fenêtre, appelle, puis, comme elle entend du bruit dans l'escalier, et qu'elle préfère la mort au renouvellement de ses souffrances, elle se jette par la fenêtre.


Le marquis était revenu tranquillement à Paris ; tout était bien fermé, il la croyait bien garrottée ; il espérait sans doute qu'elle mourrait de faim. Cette fois, l'affaire est évoquée et suit son cours, et le marquis de Sade fait six semaines de prison au château de Pierre-Encise. Au bout de six semaines, il en sort, il oublie la malheureuse fille Keller, qui, outre les blessures qu'il lui a faites, s'est cassée, en sautant par la fenêtre, la cuisse et le bras. Il se retire dans son beau château de Lacoste, près Marseille, vient dans la ville au mois de juin 1772, y donne un bal où il réunit les plus charmantes femmes de la ville ; puis pendant le bal, leur fait manger des pastilles aux cantharides. "

Illustration : Le marquis de Sade : l'homme et l'écrivain, d'après des documents inédits, avec une bibliographie de ses œuvres - Henri d'Almeras - 1906.

" Au bout d'une heure, le bal est changé en orgie romaine. Trois femmes en meurent, cinq ou six en devienssent folles. M. de Sade s'enfuit en enlevant sa belle-sœur, et le parlement d'Aix le condamne à mort, comme empoisonneur. Mais l'arrêt du parlement d'Aix est cassé, et le marquis rachète sa tête pour cinquante francs. Il revient et publie Justine. Ce n'est plus au gouffre que marche la société, c'est à l'égout. Pour faire pendant à cette ordure, le chevalier de Nerciat publie, en 1770, Félicia ou mes Fredaines. Un jeune prêtre écrit une lettre sur les dangers de la continence. Toutes ces anecdotes sont bien honteuses, bien immondes ; mais ce sont les seules qui amusent le roi. M. de Sartine lui en fait un journal ; c'est encore une idée de l'ingénieuse madame du Barry. " (La régence et Louis XV, Alexandre Dumas - 1857).
" ... le marquis de Sade s'était tenu aussi tranquille que possible pendant la Terreur, il adressait bien, de temps à autre, des motions incendiaires et sanguinaires à la Convention, mais la Convention passait à l'ordre du jour dès que son nom était prononcé. C'est à peine si l'on daignait accepter ses dons patriotiques.

Il conserva son titre de marquis malgré lui et à son corps défendant, et l'on peut dire que c'était le seul marquis que la guillotine eût laissé debout sous le règne de Robespierre et de Fouquier-Tinville.

Son superbe château de Lacoste avait été saccagé et brûlé par les paysans, dès les premiers mouvements insurrectionnels de 1790 ; il s'était bien gardé de reparaître dans ce pays, où le souvenir de ses orgies et de ses horreurs se dressait comme un fantôme accusateur. Dans le sac du château, on découvrit, dit-on, des instruments de torture qui servaient à ses hideuses débauches. En tous cas, on n'épargna pas même la célèbre salle des Clystères, dans laquelle un peintre de talent avait couvert les murailles des peintures les plus bouffonnes et les † saugrenues : c'étaient des seringues de toutes grosseurs à figures humaines, poursuivant, dans une espèce de ronde du sabbat, une foule de gens à qui elles rendaient les armes. Il n'y a rien d'aussi fantastique dans les mystères de la Dive bouteille. "

" Le marquis de Sade n'avait pas quitté Paris depuis que la prise de la Bastille l'avait remis en liberté. Il habitait un appartement très-somptueux et très-confortable, dans la rue du Pot-de-Fer ; il y recevait nombreuses sociétés : des comédiens, des poètes, des inconnus suspects d'allure et de ton. Il avait pris, pour tenir sa maison, une jeune femme, plus gracieuse que belle, qu'il nommait sa Justine tout bas et son amie tout haut. ...

On ne possède aucun portrait, peint ou gravé, de l'auteur de Justine : il avait la figure ronde, le teint coloré, les yeux bleus, les cheveux blonds ! et frisés. C'était ce qu'on appelle un joli homme... Mais voilà que je vous conte des historiettes quand je ne vous ai promis que des lettres de personnages historiques et littéraires. Fi du marquis de Sade ! cherchons un sujet plus honnête, sinon plus curieux. " (L'amateur d'autographes - N°25 - 01/01/1863).

Lourmarin, " les témoins les plus véridiques vous diront que le château n'a jamais chômé de sorcières. "

En 1876, " LOURMARIN (C. de Luco Marino). Cette Commune, ainsi mentionnée dans les chartes des papes Gélase II et Alexandre III (V. Lauris), anciennement du diocèse et parlement d'Aix et viguerie d'Apt, est située à 4 kilomètres N. de Cadenet, 18 d'Apt et 58 d'Avignon, à la sortie de la gorge du Lubéron, désignée sous le nom de Combe de Lourmarin. Le terroir est bon et fertile. Bien qu'il y ait beaucoup de bois, les productions sont très-variées. On y récolte du blé, du bon vin, de l'huile, des fourrages et beaucoup de cocons. Il y a quelques belles filatures. On y fabriquait jadis des bas et des rubans. Le climat est fort sain. Il y a un bureau de bienfaisance, des religieuses de la Conception, une salle d'asile et trois foires par an. La population est de 1,272 habitants, et la superficie de 2,018 hectares. Alt. (clocher) 238 mètres. Cette terre portait anciennement le titre de baronnie. ... "  (Dictionnaire géographique, géologique, historique, archéologique et biographique des communes du Vaucluse - Jules Courtet - 1876).
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... " Aux portes de Lourmarin est le château, dans le style de la Renaissance, où domine l'arc en anse à panier. Dans la cour du nord, une tourelle octogone renferme un escalier ; on lit sur la porte le millésime de 1513. La façade principale, avec la cour et l'escalier d'honneur, est au midi. Celui-ci monte, par une pente très-douce en colimaçon, dans une tour carrée très-élevée, éclairée par de grandes croisées soutenues par des colonnes, ayant pour chapiteaux des cornes d'abondance. Saint André et saint Trophime sont les patrons de la paroisse. La collation du prieuré appartenait à l'abbé de Cluny.

En 1536, pendant l'expédition de Charles-Quint en Provence, un corps d'Espagnols s'empara du château ; mais les capitaines Paul et Curton de Lafayette ne tardèrent pas à le reprendre, en faisant sa garnison prisonnière. On sait le rôle que joua ce village dans le drame sanglant de 1545. La dame de Lourmarin fut chargée par les commissaires royaux lorsqu'ils étaient à Cadenet, de faire ses derniers efforts pour ramener ses vassaux ; mais ses remontrances furent inutiles. Le viguier d'Aix, détaché avec trois cents hommes, pour surprendre Lourmarin, fut repoussé et eut besoin d'être soutenu par les troupes des commissaires pour s'emparer du village. " (Dictionnaire géographique, géologique, historique, archéologique et biographique des communes du Vaucluse - Jules Courtet - 1876).

Le château en cours de restauration (1928) - Photographie Albert Jahandiez.

" Ce n'était plus qu'un château fée, un tourne-bride pour les invitées du sabbat, où les sorcières harassées s'endormaient parmi les mille regards des chouettes, des martres grises, des rats des champs et des crapauds, des hulottes et des couleuvres que surveillait un grand-duc majestueux et souriant comme une Joconde des oiseaux ; un relai enfin où, avant de s'envoler par les cheminées, elles étrillaient leurs manches à balai et leur donnaient le picotin. De fait, les témoins les plus véridiques vous diront que le château n'a jamais chômé de sorcières. " ...
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... " Le château de Lourmarin, disputé à la ruine, puis restauré par Robert-Laurent Vibert, noble esprit, cœur magnanime, passionné pour tout ce qui lui paraissait être le patrimoine sacré d'art et d'histoire de notre pays, n'était plus, lorsqu'il le vit pour la première fois, au courant de l'automne de 1920, qu'un vaste décombre, en proie au lierre, d'où avaient fui les chemineaux les plus insoucieux et dont s'écartaient les bohémiens en route pour les Saintes-Maries. Ceux-ci y jetaient, en s'éloignant, un coup d'œil de regret, se rappelant quelles fêtes ils y avaient données naguère et de quelles flammes ils illuminaient les cariatides des cheminées. Mais le gîte était devenu trop peu sûr, les pierres y choyant à l'envi sur la tête des hôtes. " (Le Gaulois artistique - Le vieux château de Lourmarin - Georges Remond -12/05/1928). "

Une des quatorze bibliothèques du château.
En 1562, le chevalier d'Ansouis et le capitaine Pignolli sortirent, l'un de Cucuron, l'autre de Lacoste, attaquèrent et prirent Lourmarin et chassèrent les huguenots avec une perte de vingt-cinq hommes. Les autres se dispersèrent dans les bois et dans les montagnes ; il fut repris par les religionnaires de Provence en 1567. Un siècle plus tard, en 1633, le maréchal de Vitry, gouverneur de Provence, se rendait à Apt pour tenir les États. Arrivé à Lourmarin, il apprend que les chevaux ne pourront faire traverser la Combe à sa litière, à cause des mauvais chemins. Il convoqua alors les consuls et les força, dit-on, de porter sa litière, en les faisant relayer par ses domestiques, associant ainsi, dit Papon, le chaperon à la livrée. C'est peu croyable. " (Dictionnaire géographique, géologique, historique, archéologique et biographique des communes du Vaucluse - Jules Courtet - 1876).

Monaco

" La maison de Grimaldi paraît avoir possédé cette principauté depuis son origine, mais les chronologistes et les historiens ne font remonter la filiation de ces princes qu'à Grimaldus IV, fils d'Obert, prince de Monaco. Ce Grimaldus fut, selon Venasque, historien déjà cité de la maison de Grimaldi, amiral de la flotte des croisés, qui emportèrent le port de Damiette le 25 août 1218, et la ville, le 5 novembre de l'année suivante. L'ancienne baronnie de Baux , en Provence, fut érigée en marquisat par lettres patentes du mois de mai 1642, enregistrées au Parlement de Paris le 18 juillet suivant, et à celui d'Aix le 30 avril 1643, en faveur d'Honoré Grimaldi, prince de Monaco. " (Notice nécrologique sur S.A.S. Honoré V, Gabriel Grimaldi, prince de Monaco - Eugène de Monclave - 1847).

" Contrairement à une légende largement diffusée au XVIIe siècle lors de la grande alliance franco-monégasque scellée par le traité de Péronne (14 septembre 1641 ), les Grimaldi ne descendent pas du prince Grimoald, frère de Charles Martel, mais du patricien Otto Canella, consul de Gênes en 1133. En 1297, ils occupent de père en fils ou d'oncle en neveu des charges de haute importance dans le gouvernement de la république de Gênes depuis plus d'un siècle et demi. Avec les Fieschi, ils défendent le parti du Pape (Guelfes) contre les Doria et les Spinola, partisans de l'Empereur (Gibelins). De 1301 à 1419, la forteresse de Monaco passe et repasse alternativement des mains des Grimaldi à celles de leurs adversaires génois gibelins. Les Grimaldi ont en effet, sur décision de Charles 1er, également amiral de France, fils de Rainier 1er et premier seigneur de Monaco, choisi le camp français pendant la guerre de Cent Ans et dangereusement dégarni la forteresse afin d'aider Jean le Bon à la bataille de Poitiers. ...
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Dans la nuit du 8 janvier 1297, un seigneur génois, guelfe, François (Francesco) Grimaldi, déguisé en moine (ndlr, photo ci-dessus), s'empare par ruse de la forteresse de Monaco tenue alors par les gibelins génois. François, dit « la Malice » (Malizia), apporte alors cette forteresse, érigée en 1215, au chef du nom et d'armes de la famille, Rainier 1er Grimaldi, amiral de France au service de Philippe le Bel, considéré comme fondateur de la dynastie des Grimaldi à Monaco.

Contrairement à une légende largement diffusée au XVIIe siècle lors de la grande alliance franco-monégasque scellée par le traité de Péronne (14 septembre 1641 ), les Grimaldi ne descendent pas du prince Grimoald, frère de Charles Martel, mais du patricien Otto Canella, consul de Gênes en 1133. En 1297, ils occupent de père en fils ou d'oncle en neveu des charges de haute importance dans le gouvernement de la république de Gênes depuis plus d'un siècle et demi. Avec les Fieschi, ils défendent le parti du Pape (Guelfes) contre les Doria et les Spinola, partisans de l'Empereur (Gibelins). ...
De 1301 à 1419, la forteresse de Monaco passe et repasse alternativement des mains des Grimaldi à celles de leurs adversaires génois gibelins. Les Grimaldi ont en effet, sur décision de Charles 1er, également amiral de France, fils de Rainier 1er et premier seigneur de Monaco, choisi le camp français pendant la guerre de Cent Ans et dangereusement dégarni la forteresse afin d'aider Jean le Bon à la bataille de Poitiers.
Le roi Louis XII, dont le seigneur Lucien 1er de Monaco est le grand chambellan, reconnaît formellement l'indépendance de la seigneurie de Monaco en 1512 mais, après les défaites de François 1er en Italie, celle-ci est soumise à un protectorat espagnol de 1524 à 1641.

Le roi Louis XII, dont le seigneur Lucien 1er de Monaco est le grand chambellan, reconnaît formellement l'indépendance de la seigneurie de Monaco en 1512 mais, après les défaites de François 1er en Italie, celle-ci est soumise à un protectorat espagnol de 1524 à 1641. Le seigneur Honoré II (1604-1662), devenu progressivement prince de 1612 à 1633, opère, à la demande de Richelieu, un renversement d'alliance en septembre 1641 au profit de la France et expulse les Espagnols deux mois après. De 1641 à 1793, la France, qui a confirmé sa reconnaissance de l'indépendance de Monaco dont le prince jouit de la pleine souveraineté accorde sa protection militaire au petit Etat, accru de Menton et de Roquebrune depuis le milieu du XlVe siècle. ...
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rempart monaco echauguette
Les descendants d'Honoré II servent systématiquement dans l'armée française (campagnes de Louis XIV, bataille de Fontenoy) et épousent, selon le cas, des princesses (Gramont, Lorraine-Armagnac) ou un prince français (Goyon-Matignon). Ils ont reçu, par le traité de Péronne, les titres et territoires français de duc de Valentinois, pair de France, marquis des Baux et seigneur de Saint-Rémy de Provence, baron des Buis et comte de Carbadez. Au XVIIIe siècle, propriétaires de l'hôtel de Matingon à Paris, ils deviennent héritiers des Mazarin-Mancini et des ducs d'Aumont. En 1814, ils rentrent en possession de leur principauté, annexée par la France depuis 1793 et désormais placée à partir de 1815 sous le protectorat du roi de Piémont-Sardaigne désireux de rattacher Menton et Roquebrune à ses Etats. C'est finalement la France qui procèdent à ce rattachement en 1860, à l'occasion de la cession de la Savoie et du comté de Nice.

Les traités du 2 février 1861, indemnisant le prince de Monaco pour Menton et Roquebrune, puis du 9 novembre 1865, dont l'article 17 concerne les émissions et fabrications monétaires monégasques, régissent désormais les relations franco-monégasques. Des amendements y ont été apportés le 17 juillet 1918 et le 18 mai 1963. La principauté de Monaco est aujourd'hui un Etat souverain, dans le cadre des conventions avec la France, membre de l'ONU depuis le 28 mai 1993. La forme de cet Etat est celle d'une monarchie constitutionnelle depuis le 1 7 décembre 1962. " (Société française de numismatique. 1997).

Mons, château de Beauregard (XVIe s), ou château de Villeneuve, du nom de cette illustre famille de Provence.

La construction de ce château aux grosses tours poivrières débutée au XVe a été achevée fin XVIe siècle par Charles, fondateur la branche des Villeneuve-Beauregard.

En 1787, " Beauregard. Au diocèse de Fréjus, dans le reffort de la viguerie & de de la Sénéchaussée de Draguignan, est une terre située entre St Césaire, Avaye, Mons et Tourettes. La rivière de Siagne l'arrose en partie. Beauregard est affouagé avec Mons. Il n'y a d'autres maisons que le château du Seigneur, où l'on compte environ 12 personnes pour la culture des champs. La terre de Beauregard appartient à M. de Villeneuve, qui est aussi seigneur de Mons. On trouve dans cette terre, du marbre, de belles pierres calcaires & de l'albâtre. Le buis & le genévrier y croissent parmi les martageons rouges, les colchiques, les ornithogales, etc. " (Description historique, géographique et topographique des villes, bourgs ... Claude-François Achard - 1787).

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En 1872, " La portion de Beauregard appartient (toujours) à une branche de la maison de Villeneuve, qui en porte le nom, et y fait sa demeure. On y trouve un château à quatre tours bâti à mi-côte d'une montagne avec une chapelle voisine, qui est celle de toute la terre d'Avaye, dont le patron est saint Thomas. On y dit la messe tous les dimanches et fêtes de l'année. " (Description historique du diocèse de Fréjus - Jacques-Félix Girardin, Joseph Antelmy - 1872 ). Saint Roseline de Villeneuve (1269 - 1329), sainte provençale descendante de la famille propriétaire du château, y est aussi priée.

En 2015, un article de Paris Match rappelle les difficultés des propriétaires de châteaux pour préserver leur patrimoine. L'entretien du château de Mons, possession des de Clarens, est difficile et malgré la vente de meubles, de la bibliothèque ("plusieurs milliers de livres") et des activités d'accueils, le château est finalement mis en vente pour plus de 4 millions d’euros. ... La suite ?

Montfort sur Argens

" Montfort, village aux confins de ce diocèse, entre Cotignac, Carcès et Vins, de la viguerie de Brignoles, sur une colline, est divisé en ville vieille, qui est entourée de remparts, et ville neuve, dans la plaine. ... Les avenues de Montfort sont belles, l'air y est tempéré, l'hiver doux ; et le terroir, qui consiste en coteaux, partie en plaine, y donne des fruits de toute espèce d'un goût excellent. Il y a des fabriques d'eau-de-vie qui est estimée, des préries immenses, et un canal dont on se sert pour arroser la plaine. " (Description historique du diocèse de Fréjus, Girardin et d'Antelmy - éd 1872).

En 1207, le comte de Provence Alphonse II cède ses terres de Montfort-sur-Argens et son château à l'Ordre des Templiers. Le bâtiment existant est alors consolidé et transformé en véritable forteresse. Les nombreux commandeurs qui y séjournent surveillent et gèrent les domaines, assurent l'entraînement des novices qui combattront en Palestine. Leur terrain d'exercice, sorte d'amphithéâtre naturel, est toujours visible à deux cent mètres du château.
chateau montfort sur argens
L'architecture de l'édifice est fonctionnelle et sobre, reflétant la vie des commandeurs. Le bâtiment central est encadré de deux tours carrées. Il comporte trois étages dont deux sont habitables, le troisième forme les combles. Le château se compose également d'un superbe escalier à vis, de chambres, de pièces à usage de cellier et d'une salle capitulaire. L'ensemble repose sur des sous-sols voûtés formant plusieurs salles.
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Après l'anéantissement en 1307 de l'Ordre du Temple, la commanderie de Ruou, propriétaire de Montfort-sur-Argens, et frappée de confiscation et tombe en ruines. Son siège est transféré au château de Montfort-sur-Argens et ce dernier est remis à l'Ordre des Hospitaliers de Saint Jean en 1315. Enfin, en 1411, la commanderie de Montfort- sur-Argens est rattachée à celle de Marseille et devient résidence des Chevaliers de Malte. Le château est régulièrement habité, entretenu par les Commandeurs jusqu'à sa transformation en prison révolutionnaire en 1793, ce qui lui permet d'échapper à la destruction. Il est aujourd'hui propriété privée. (panneau explicatif devant le château).

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