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32 - Châteaux en Provence
Saint-Cyr-sur-Mer - Salernes - Sillans la Cascade - Tourette - Vérignon - " La fin du 18 siècle marquée par les derniers soupirs de l'aristocratie, le fut aussi par la destruction des châteaux fondés sous l'empire de ses coutumes guerrières. Semblable à l'oiseau de proie dont il emprunte les ruses, le génie de la destruction s'abattit furieux sur ces puissantes forteresses et joncha le sol de leurs épaisses murailles, de leurs tours jusqu'alors respectées. C'est à peine aujourd'hui s'il en reste quelques-unes debout et si l'on peut assigner la place de celles qui ont disparu, tant fut terrible, dans son explosion, la colère que de longs siècles d'oppression avaient amassée sur eux. Les souvenirs que l'histoire a transmis sur la plupart de ces vieilles demeures font partie du patrimoine national et du trésor intellectuel de notre département. Nous les avons recueillis avec soin. (Statistique du département du Var - N. Noyon - 1846). |
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Saint
Cyr sur Mer - château des Baumelles
" Château des Baumelles. Ce château nommé en provençal d'Enchourin fut construit au XVIe siècle. Pittoresquement situé sur la pente Nord d'une colline avoisinant les ruines des Lèques, il était autrefois une arrière fief de l'Abbaye de Saint Victor et fut érigé en 1647 en faveur de Goujon. Cette vaste construction rectangulaire, flanquée de tours aux angles est aujourd'hui transformée en grange. Elle contenait autrefois une petite chapelle dédiée à N. D. des Sept Douleurs. " ... |
| " Baume désigne en provençal aussi bien une caverne, qu'une
grotte et qu'un abri. Ce terme s'applique à toute cavité creusée dans
le rocher. Son diminutif Baumette ou Baumelle, qui caractérise certains
aspects physiques, a passé dans la détermination cadastrale et
géographique : Les Baumelles (Rade de la Ciotat) ; les Baumettes,
petite ville de la vallée d'Apt, etc., etc. " (Bulletin
de l'Académie du Var - Académie du Var - 1904). |
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Ecco
Salerna ! Voilà Salernes ! Le
château féodal.
XVIIe siècle. " Salernes est un gros lieu. On y voit sur une hauteur un château bien entretenu, qui appartient à M. le marquis des Issars, Avignonnois, avec huit mille livres de rente, qu'il retire de cette seule terre. Ce lieu, qui est assez bien bâti, a beaucoup de ruisseaux et de fontaines, et deux mille communians. L'église fut bâtie dans le même siècle et le même goût que bien d'autres du diocèse, par les religieux de Saint-Victor, comme celles de Villecrose, de Tourtour, de Grimaud, etc. La dime est encore de ce monastère. Saint Pierre en est le patron. Elle est régie par un vicaire et quatre secondaires. La rivière de Bresc passe au bas de Salernes, où on a construit un beau pont à deux arcades. Cette rivière prend sa source dans la terre de Fos. Le terroir de Salernes est beau en vignes et oliviers ; ses figues sont renommées. " ... (Description historique du diocèse de Fréjus - M. Girardin et M. d'Antelmy) |
 " Adolphe Joanne place
en tête de ses renseignements topographiques sur la jolie petite ville
de Salernes, les ruines imposantes d'un château du XIIIe siècle. Ses
archives historiques ont pu seules fournir cette date, car les pierres
qui en restent sont muettes pour l'archéologue qui voudrait chercher un
style à toutes ces voûtes effondrées, ces tour décapitées et ces débris
déterrasses ; mais ce colossal squelette de pierres mérite bien le
titre d'imposant, dont le géographe moderne l'a gratifié. ...Le château de Salernes avait comme dernier propriétaire en 1793, le marquis de Gallifet. Le monument n'échappa pointa la furie révolutionnaire qui mit tant de torches aux mains des vandales français qui se disaient patriotes. Il fut incendié : mais on doit cette justice aux autorités salernoises de l'époque quelles firent arrêter et conduire, garottés, aux prisons d'Aix quatre des incendiaires reconnus. Il est vrai que trois jours après une bande de marseillais à la même étiquette de patriotes vint enfoncer les portes de la prison d'Aix et rendre à la liberté ces héros de la torche qui n'étaient pas salernois. C'est encore de l'histoire. |
La généalogie des anciens seigneurs de Salernes nous sera
facilitée
grâce aux archives communales si habilement déchiffrées par le très
érudit archiviste départemental M. Mireur. La seigneurie de Salernes
n'arriva à la famille de Galliffet que par une vente contestée parla
famille des Issarts de 1762 à 1765, mais pendant les six ou sept
siècles-précédents elle fut l'apanage d'une douzaine de familles qui se
la transmirent par alliances. Nous retrouvons dans les premiers siècles la famille de Castellane. En octobre 1189 Boniface III de Castellane fait hommage à Alphonse roi d'Aragon, comte de Provence, de Salernes et de ses autres biens en la ville de Grasse. Au siècle suivant un autre Castellane, Boniface IV, fait un nouvel hommage pour Salernes. " La seigneurie reste dans cette famille jusqu'au dix-septième siècle où une fille d'Hubert de Castellane, Honorade, dame de Salernes, née en 1710, épouse Ange de Pontevès-Buoux. Une autre, alliance la fait passer en 1640 a la maison de Galéan qualifié dans un acte public à cette même date seigneur de Salernes et des Issarts. Dans l'énumération des illustrations de Salernes que donne dans son dernier trivial M. Mireur, nous retrouvons les Renoux, les Escolle, les d'Arcussia, les d'Agnel Bourbon, les Borély, etc. " |
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C'est le moment de placer en parenthèse une légende que me donnait le
lendemain une aimable châtelaine, femme d'esprit et de grand sens sur
l'origine du nom de Salernes qui n'a jamais eu en France de similaire
et qui est bien un nom italien. A l'époque des guerres civiles qui désolèrent l'Italie, des colonies entières émigrèrent au-delà des Alpes Liguriennes. Un de ces colons jeta son dévolu sur cette belle région pour y fixer sa tente, et contemplant d'où je la voyais hier, ce qui n'était peut-être alors qu'un hameau sans nom géographique, s'écria en reconnaissant la similitude du paysage : Ecco Salerna ! Voilà Salernes ! Si on veut bien encore rapprocher de ces lointains souvenirs la pratique de la céramique qui était de temps immémorial une des industries de la ville italienne on retrouverait peut-être les ancêtres du commerce qui fleurit dans le Salernes français. Un grand philosophe a dit que l'histoire n'avait pas de plus respectable ancêtre que la légende ; pourquoi ne pas accepter celle-là ? (La Vedette : politique, sociale et littéraire ... Stephen d'Arve - Ed 12/06/1896). |
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Sillans
la Cascade
" Sillans, commune du Var, 361 hab., canton de Tavernes (15 km), arrondissement de Brignoles (26 km), à 28 km de Draguignan. Blé, huiles, figues excellentes. Chêne blanc, pin maritime. Filature hydraulique de coton. Foire 11 juin. " ... Reconstruit au XIXe siècle, le château est entouré de remparts. |
| La rivière de Bresque, que
grossisse la source du château de Bresque et le Torrent de Merderic,
descendu du château de Fabrègue, forme près de Sillans une chute de 50
mètres de hauteur. " (Dictionnaire des communes de la France - Adolphe
Joanne - 1864). |
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Tourette,
le château du Puy
Le château du Puy fut construit en 1824 par un Tourettain le général du génie Jacques Fabre ancien lieutenant de Napoléon 1er. De 1966 à 1970 il fut restauré par monsieur Georges Hermans avocat à la cour d'appel de Bruxelles. C'est aujourd'hui un résidence privée d'appartements. |
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Vérignon
Il y a deux château à Vérignon, un médiéval (ci-dessous), imposant, mais abandonné au XVIIIe pour le confort du "nouveau" château situé quelques centaines de mètres plus loin. Ils ont été la propriété des l'illustre famille Blacas jusqu'au milieu du XXe siècle. |
" Parmi l'illustre famille Blacas, "
Pierre-Louis-Jean-Casimir, comte de Blacas, second fils
d'Alexandre-Joseph, né au château de Vérignon en 1771, après avoir
servi pendant quelque temps dans les armées royalistes en Vendée, alla rejoindre à l'étranger le roi Louis XVIII, lui témoigna
pendant toute la durée de son exil un
dévouement absolu et ne rentra en France  qu'à l'époque de
la Restauration. Le Roi combla alors de faveurs ce fidèle serviteur qu'il avait investi de toute sa confiance et une ère toute nouvelle s'ouvrit pour cette vieille race. Apparenté à toute la noblesse de Cour par le mariage qu'il
contracta en avril 1814 avec MIIe de Montsoreau, M. de Blacas fut nommé
cette même année ministre de la maison du Roi et maréchal de camp, fut
appelé à la Chambre des pairs à titre héréditaire par ordonnance du 17
août 1815, fut envoyé comme ambassadeur auprès de diverses Cours, fut
créé chevalier du Saint-Esprit et reçut enfin le titre héréditaire de
duc par lettres patentes du 11 septembre 1824. Après la Révolution de
1830 le duc de Blacas alla rejoindre en exil le roi Charles X et
s'honora en mettant à la disposition de la Famille Royale la grosse
fortune qu'il tenait de la munificence de Louis XVIII. Il mourut à
Prague en 1839 laissant quatre fils. La maison de Blacas d'Aulps a conservé jusqu'à nos jours la terre et le château de Vérignon, dans le Var. Elle a fourni un nombre considérable de chevaliers de Malte, de nombreux officiers dont plusieurs ont été tués à l'ennemi, etc. " (Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle - Gustave Chaix d'Est-Ange - éd 1903-1929 ). |
| Tour ouest du château médiéval. |
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