"
La Bête
rampe, saute ; elle avance. Un coup de griffe à droite, un à gauche ;
ici elle éventre une chênaie ; là elle dévore d'un seul craquement de
gueule vingt chênes blancs et
trois pompons de pins ; le dard de sa langue tâte le vent pour prendre
la direction. On dirait qu'elle sait où elle va. Et c'est son mufle
dégouttant de sang que Maurras a aperçu dans la combe ". Jean GIONO,
Colline, 1928.
|
" Courage et dévouement" - " Sauver ou
périr "
Comme moi, vous
êtes peut-être passés juste à côté sans la
voir, sans savoir ... Et pourtant, elle est là ...
Extrait du quotidien "Le Journal", édition du 25/08/1906. " LA MONTAGNE DE FEU. TOULON, 24 août 1906. (Par dépêche de notre correspondant particulier.) Il était quatre heures, ce matin, lorsque j'ai quitté le théâtre de l'incendie. Un large ruban de feu ceinturait à mi-flanc le mont Caumes. Sur un parcours de onze kilomètres, et entre 200 et 800 mètres d'altitude, il ne restait plus un seul arbre. On confirme que le feu aurait été mis imprudemment mercredi par des ouvriers peintres qui allaient travailler au fort de Caumes. Le garde d'artillerie qui les suivait avec sa longue-vue a très nettement vu des flammes jaillir, derrière eux, sitôt après leur passage. L'incendie a continué toute la matinée, mais le vent étant moins violent et de nouvelles troupes étant venues, le combat entrepris contre le feu a plus de chances de triompher. |
... pas loin,
juste en contrebas de la route un peu avant
d'arriver au sommet du Mont Caume.
Extrait du quotidien "Le Journal", édition du 25/08/1906. " Déjà la commune du Revest, de laquelle le feu s'était approché de deux cents mètres, est préservée. On a fait de larges tranchées autour des hameaux voisins et de leur côté aussi, les craintes disparaissent. Il ne reste plus qu'à maîtriser complètement l'incendie des collines boisées. Le sous-préfet et les colonels de l'infanterie de ligne et coloniale se sont rendus de nouveau sur les lignes et ils espèrent que ce soir tout sera terminé. Tous les rapports des officiers font les plus grands éloges de la conduite des soldats de toutes armes et des réservistes. Depuis ce matin, le bruit court en ville que deux individus auraient été arrêtés au hameau des Pomets par des soldats. Ces deux individus seraient soupçonnés d'avoir allumé l'incendie qui coûta la vie à trois personnes. Jusqu'alors, il a été impossible de vérifier ce bruit. " |
Ici, trois
hommes sont morts le 23 août 1906.
" Les trois soldats brûlée. Les trois infortunés soldats, si tragiquement morts au milieu des flammes, avaient été surpris par un retour de l'incendie, drossé par le vent. Aveuglés par la fumée, ils tombèrent parmi les broussailles enflammées et furent asphyxiés. Voici l'état-civil exact des victimes : Antoine Davayat, né le 15 novembre 1883, à Aulnat Puy-de-Dôme), demeurant à Ollioules ; Appolinaire Gabriel, né lé 24 août 1884, à Gèmenos (Bouches-du-Rhône) ; Eugène Rougon, né le 1er octobre 1882 à Ollioules, habitant La Seyne (Var). Sur la demande des parents, le corps de Gabriel a été mis en bière et dirigé, sans autre cérémonial que le piquet ordinaire, sur Gèmenos, par le train de trois heures de l'après-midi. Les obsèques des deux autres auront lieu demain matin, à huit heures, dans l'ossuaire du « Souvenir Français », à Lagoubran. " |
Gravé au pied de la colonne : " Le souvenir français à la
mémoire de DAVAYAT Antoine, ROUGON Eugène, GABRIEL Appolinaire, soldats
au IIIème de ligne, morts en ce lieu
victimes du devoir dans l'incendie du 23 août 1906 ". " ... Le feu qui a dévoré les forêts des environs de Toulon a fait malheureusement de nouvelles victimes. Le commandant Noguès, du 111ème d'infanterie, est tombé avec son cheval, dans un ravin, et s'est blessé à la jambe droite ; le sergent Salvini, qui commandait l'escouade si tragiquement décimée hier, et qui eut la main droite brûlée, est devenu fou. " |
- M. Davayat Antoine, soldat de 2ème classe, né le 15 août
1883 à Aulnat (Puy de Dôme) ; habitait Ollioules. - M. Gabriel Apollinaire-Gustave, soldat de 2ème classe, né le 24 août 1884 à Gémenos. - M. Rougon Eugène-Marie-Rémy, soldat de 2ème classe, né le 1er octobre 1882 à Ollioules ; habitait la Seyne-sur-Mer.
|
Ces noms apparaissent aussi sur une stèle située au Revest les Eaux. Le 15 décembre 1987, a été ajouté ceux des sapeurs pompiers du département " morts au feu ou en service commandé ". |
Extrait du journal Le Matin :
derniers télégrammes de la nuit , édition du 26/08/1907. " Une
touchante cérémonie a eu lieu cet après-midi dans la commune du Revest,
dont ces jours derniers les bois flambaient encore. Sur l'initiative du
conseil municipal de cette commune accrochée sur les flancs du mont
Caume et d'un comité, un monument a été élevé à la mémoire des trois
soldats du IIIe de ligne, Rougon, Davayat et Gabriel, qui périrent dans
les flammes le 23 août 1906 au cours de l'incendie du mont Caume. Ce
monument, très modeste, s'érige à l'intersection de la route du Revest
et du chemin du mont Caume. " |
Au
dessus d'Aubagne, entre Cuges et Gémenos, une autre stèle rappelle le
sacrifice d'un sapeur pompier d'Auriol : "
A notre camarade Paul Borgialli, sapeur pompier volontaire à Auriol,
décédé lors de l'incendie du 11 mars 1979 à l'âge de 22 ans ". |
Hommage lui est rendu. Le centre de secours d'Auriol porte aujourd'hui son nom. |
"
C'est ici que lors de l'incendie de forêt du 02.10.1970 deux sapeurs
pompiers du corps de Toulon trouveront la mort en se portant au secours
des habitants de ce quartier. La ville de Toulon représentée par son
maire monsieur Maurice Arreckx a fait élever cette stèle à la mémoire
de ses deux enfants. Mariani Antoine et Ferrari Ange ". La stèle est
située à la sortie nord de Toulon, un peu avant le quartier des
Pomets, route du Broussan. |
|
Collines du Baou des 4 Oures. |
La
Garde Freynet, massif des Maures, le drame du 1er septembre 2003
" ... l'affaire est refermée. Pas les plaies " (Var Matin, 1er sept 2013). Le 1er septembre 2003 à La Garde-Freinet, Michel Giovannini, Georges Lahaye et Patrick Zedda, sapeurs pompiers à La Seyne sur Mer périssent par le feu, bloqués dans leur camion qu'un incendie de forêt a pris au piège. 10 ans après j'empruntai la RD14 entre Grimaud et Collobrières et m'arrêtai sur les lieux du drame. Les chênes liège sont grands est verts, rien ne laisse croire que le feu est passé ici il y a seulement 10 ans. |
"
Souvenez-vous de leur sacrifice et de leur courage. Donner sa vie afin
de protéger celle des autres, quelle belle leçon donnée aux vivants. En
hommage à Michel Giovannini, Georges Lahaye, Patrick Zedda, sapeurs
pompiers du centre d'incendie et de secours de La Seyne sur Mer,
décédés le 1er septembre 2003 lors d'un violent feu de forêt. Les
coudes bien serrés, unis comme des frères, dans un engagement où il ont
tout donné. Ils ont tout partagé, le bonheur, les misères et gagné leur
combat par la fraternité ". Cette stèle se situe à quelques dizaines de mètres du lieu de la tragédie qui ne permettait pas l'organisation des rassemblements commémoratifs.. |
" je
m'arrête régulièrement sur leur stèle à la Garde-Freinet. Dès qu'on
passe dans le coin, on s'arrête. Je n'ai pas besoin d'attendre la date
anniversaire " (Un pompier seynois, Var Matin, 1er sept 2013). |
"
A cet endroit le 1er septembre 2003, l'adjudant Michel Giovannini,
l'adjudant Georges Lahaye, le caporal Patrick Zedda, du centre
d'incendie et de secours de la Seyne sur Mer, ont fait le sacrifice de
leur vie en luttant contre un terrible incendie de forêt ". "C'est un hommage juste, nécessaire et impérieux, un devoir de mémoire que nous leur devons, que nous vous devons. Mais ce n'est pas réparation." (Marc Vuillemot, maire de La Seyne sur Mer). |
Un Canadair en intervention au dessus des collines varoises. Il mesure 19,82 m de long pour une envergure de 28,60 m. |
La rapidité de l'intervention est absolument déterminante,
l'hélicoptère prouve alors toute son utilité et son efficacité. |
Après un incendie au Baou. |
Le «
Canadair » est le nom de cet avion bombardier d'eau utilisé par la
sécurité civile en France dans la lutte contre les feux de forêts. Il
est fabriqué par la société canadienne "Bombardier
Aéronautique". |
Le
Dash 8-Q400 dans sa version bombardier d'eau. Il est lui aussi mis en
œuvre par la sécurité civile dans la lutte contre les incendies de
forêts. Il emporte jusqu'à 10 000 litres dans un réservoir placé sous
le fuselage et bien visible sur la photo ci-dessus.Un calculateur
interne commande le largage dit " en flux constant " améliorant ainsi
les performances d'extinction. |
Avant
et après. Deux images du pont du Croupatier, colline du Nord de Toulon. |
Le
Canadair est capable
d'écoper 6 000 litres d'eau stockées dans
deux réservoirs. La manœuvre s'effectue à fleur d'eau, sur rivières,
lacs ou mer, pour peu que l'espace soit suffisant et les conditions de
sécurité réunies. Les 6 tonnes d'eau sont embarquées en 12 secondes à
une vitesse de 110 km/h sur une longueur de 1500 mètres. Les
Trackers et Dash-8 sont eux obligés de se reposer pour remplir leurs
réservoirs d'intervention une fois le largage assuré. |
Les
collines du Castellet, La Cadière d'Azur et du Beausset ont été
ravagées par plusieurs incendies à quelques années d'intervalle. |
Les
opérations de largage sont particulièrement délicates et obligent à une
coordination des moyens terrestres et aériens. Cette dernière peut être
assurée par un hélicoptère généralement positionné en stationnement au
dessus de la zone d'intervention. |
Après l'incendie du Baou en 2008. |
Un
additif est parfois ajouté à l'eau embarquée par les Canadairs et
autres bombardiers d'eau. Outre l'amélioration des
performances ignifuge de lutte, le détergent possède des pouvoirs
retardant et sert au marquage des zones de largage quand il est teinté
en rouge. |
Le
feu a dévoré le cœur cet olivier sans toutefois l'anéantir. C'est le
témoin d'une adaptation incroyable de la nature que le chêne
liège sait aussi reproduire. La vie reprend toujours ses droits. |
"
Les horreurs sont supportables tant qu'on se contente de baisser la
tête, mais elles tuent quand on y réfléchit ". (A l'ouest rien de
nouveau - Erich Maria Remarque). |
Retour haut de page Retour page d'accueil |