|
ROUGON " Rougon, en latin Rogonum, est situé sur le versant de la montagne Suez, sur la rive droite du Verdon, à 23 Km à l'est de Moustiers, et 66 au sud-est de Digne. Ce lieu, dit autrefois Rogon, tire son nom de "rogonum" bûcher, à cause que le village, anciennement entouré de bois, semblait placé sur un bûcher. Son territoire est vaste et cultivé ; il est fertile en blé et en fruits. On y nourrit beaucoup de bêtes à laine. On y trouve aussi des pétrifications curieuses et un tout petit lac dans le hameau d'Enc. " (Géographie historique et biographique du département des Basses-Alpes - J.J.M. Féraud, 1844). |
" L'ancien château seigneurial était situé sur un rocher formant un cône tronqué. Il appartenait jadis à la famille Brun de Castellane, dont l'un des membres, Jean Bru, seigneur de Caille et de Rougon, se rendit célèbre par son acharnement pour l'hérésie de Calvin. Obligé de s'expatrier, son château fut confisqué et resta au pouvoir des moines de Lérins jusqu'en 1792. Rougon a une population de 548 âmes. " |
Comme
à Châteauneuf les Moustiers, le problème des voies de circulation est
particulièrement prégnant. Ainsi, " Il est d'une incontestable évidence
que si l'administration pouvait leur offrir un utile concours, elles
s'imposeraient des sacrifices extraordinaires, pour procurer à leurs
communications vicinales une amélioration dont le besoin se fait de
jour en jour plus vivement sentir, et pour les défendre ainsi contre
les agressions des cours torrentiels qui coupent le pays en mille sens
divers. La commune de Rougon a fait d'incroyables efforts pour jeter un
pont sur le Verdon, mais ses sacrifices seront nécessairement frappés
de stérilité si le gouvernement n'accorde un prompt et utile concours à
l'exécution des projets de celle commune . " (Procès verbal des
délibérations du Conseil général des Basses-Alpes, 1859). |
MOUSTIERS SAINTE MARIE
"
Cette ville, dite dans les plus anciennes chartes, Castrum monasterium,
Monasterium, Monsterium,, et dans les moins anciennes Mosterias,
Universatis, ou Civitas, ou Villa mosteriarum, est bâtie en
amphithéâtre sur une masse de tuf, au pied d'un chaîne de rochers aux
hauteurs prodigieuses ... Moustiers doit son nom et son origine à
quelques moines que saint Maxime, élu évêque de Riez, en 433, emmena
avec lui de l'abbaye de Lérins. " |
Moustiers Sainte-Marie était ceinturée par un
rempart ; quatre portes permettaient l'accès au village protégé au nord
par la falaise. Ci-dessus, la porte du Riou est située sous la barre
rocheuse à l'ouest du
village. Elle est également nommée Portes des Oules (les marmites en
provençal),
parce que les potiers habitaient ce quartier. |
" Après que ce
désert eut été privé du
séjour de ces saints solitaires, à ce qu'on présume, par la fureur des
Sarrasins, qui répandirent les meurtres et la désolation dans toute la
Province, et notamment dans la ville de Riez, surtout des les
huitièmes, dixième et onzième siècles ; les habitants du voisinage ,
ayant considéré la forte situation naturelle du lieu ci-devant habité
par les moines, s'y réfugièrent à l'envi, et n'oublièrent rien pour se
fortifier encore mieux, par tout ce que l'art permettait alors, contre
les irruptions de ces barbares. Ce fut ainsi que la ville de Moustiers,
devenue un lieu très fort, par sa situation et par les ouvrages dont on
la munit, vit ajouter à son nom de monasterium celui de castrum.
Plusieurs seigneurs s'y réfugièrent au même endroit, et augmentèrent la
foule : le premier et le plus considérable d'entre eux fut un Guillaume
qui se qualifiait du titre de seinor de moasterio. " (Géographie historique et
biographique du département des Basses-Alpes - J.J.M. Féraud, 1844). |
Ci-dessus, la porte Notre-Dame
de Beauvoir, près de l'enceinte de la chapelle, un chemin se
faufilait entre les rochers et menait vers l'est, via Vincel et la
route romaine. La porte des Bastouins
s'ouvrait au sud, elle s'est écroulée en 1843. " Vers la fin du quatorzième siècle, comme à Châteauneuf les Moustiers, la ville fut successivement la proie de deux factions (Grandes compagnies) qui désolèrent la Provence après la mort de la reine Jeanne. ... L'église fut profanée, les bourgeois massacrés ou mis aux fers ; les femmes déshonorées, et la ville n'échappa, après le pillage à un incendie général, que moyennant une contribution de cinq mille florins d'or : ces malheurs avaient pour cause, l'ignorance de la certitude la mort de la mort de la reine Jeanne, et l'attachement inviolable des Moustiers pour cette infortunée princesse. " |
TRIGANCE Le château de Trigance est un hôtel-restaurant renommé dont l'accès est par conséquent réservé à la clientèle. Son histoire chevauche celle de ses voisins puisqu'on y retrouve les familles de Valbelle, Castellane, Pontevès auxquelles s'ajoutent celle des de Raimondis ou encore de Demandolx |
Première
mention d'un "villae Tregentia" en 813-814 dans un registre de l'abbaye
de Saint Victor de Marseille, le château ne pourrait cependant dater
que du XIème siècle. A
la Révolution, le château n'est pas confisqué mais détruit avec ses
archives et sert alors de carrière aux habitants du village. Dans la
deuxième moitié du XIXème Siècle, une des tours du château fut détruite
pour en employer les pierres à la construction d'un moulin à Soleils
(commune actuelle de Trigance). |
En 1961,
M. et Mme Hartmann, commerçants au Luc, signent un crédit bail
avec la
mairie avec l'idée folle de restaurer le
château. Après avoir remué 900 tonnes de pierres, l'hôtel-restaurant ouvre ses portes en 1964. En 1970, la famille Thomas leur succède. Les travaux se poursuivent. La tour sud-ouest jusqu'alors ensevelie est entièrement reconstruite et reliée aux autres par un mur ornée de créneaux. Il contribue aujourd'hui au renouveau de l'essor touristique du village. |
Une histoire de
famille : " Branche des
Seigneurs de Trigance. Heiriez de Demandols fils puîné de Bartelemi,
Seigneur de Demandols, eut de Louise de Raimond sa femme, Dame de
Trigance, Claude de Demandols, Seigneur de Trigance, marié l'an 1496
avec Louise de Glandevez, de la branche des Seigneurs de Gréoux, dont
Jean de Demandols Seigneur de Trigance, & d'Estele, qui de Claude
de Tende sa femme, Dame de Châteauneuf, eut Melchion de Demandols,
Seigneur de Trigance & de Châteauneuf, marié l'an 1581. avec Diane
de Villeneuve des Seigneurs des Arcs, donc François de Demandols,
Seigneur de Trigance & d'Estele, qui épousa l'an 1607. Anne de
Simiane, des Seigneurs de la Coste, dont Claude de Demandols, Seigneur
de Trigance & d'Estele, qui n'a point eu d'enfans de Louise de
Vento sa femme, mais il maria François de Demandols son frère (qui
avait été reçu Chevalier de Malte ) avec N. de Vento nièce de sa femme,
pour continuer cette branche. " (L' Etat de la Provence, contenant ce
qu'il y a de plus remarquable dans la Police, la Justice, dans
l'Eglise, & dans la Noblesse de cette Province, avec les armes de
chaque famille - M. l'abbé Robert de Briançon, 1693). |
A droite, la tour de l'horloge. Construite au
milieu du XVIIIème par un horloger de Draguignan, un serrurier de
Fayence et un maçon de Castellane, ce dernier ne donnera pas
satisfaction et sera remplacé ;
coût 582 francs, devis retenu après maintes tergiversations. |
Fait divers
tragique à Trigance ! " Le nommé Bourgarel, de Trigance (Var),
revenait le soir,
vers cinq heures, de sa propriété, portant sur le dos une botte à
litière, lorsqu'il vit s'avancer au-devant de lui, à une distance de 50
à 60 mètres, M. A..., ancien maire de Trigance. M. A... dissimulait
sous sa veste un fusil. En voyant Bourgarel, il parut s'éloigner à
travers champs. Mais Bourgarel avait à peine fait quelques pas que là
détonation d'une arme à feu se fit entendre, et, en même temps, il
tombait atteint ou la jambe droite. M. A.., arriva presque
immédiatement pour lui porter secours ; mais, ne se sentant pas la
force de le transporter à son domicile, il lui dit qu'il allait
chercher du secours, et s'éloigna. Depuis, on ne le revit plus. Le malheureux Bourgarel se traîna avec beaucoup de peine jusqu'à l'entrée du village, où plusieurs personnes, attirées par ses cris, accoururent et la transportèrent chez lui. Sa blessure présentait une certaine gravité. La victime, interrogée, a accusé M. A. Ce dernier a été mis en état d'arrestation. Il s'est empoisonné dans sa prison. " (e Petit journal, 26/11/1877). |
SILLANS LA CASCADE |
Le château de Sillans la cascade et son mur d'enceinte. |
Page 16 - Retour haut de page |