D'autres tours ...
" A l'expulsion des barbares, quelques familles
encore errantes vinrent
établir leur demeure sous la protection de la tour sarrasine, où l'on
se tenait continuellement en vigie, pour voir venir de loin l'ennemi,
et donner le signal convenu, afin de faire retirer les habitants et les
troupeaux qui se trouvaient disséminés dans la campagne. Malgré cette
sage précaution et le courage héroïque d'un nommé Aubanet, qui s'était
enfermé dans la tour qui porte encore son nom, le village fut saccagé
et livré à la proie des flammes par le cruel Raymond de Turenne.
" (Dictionnaire historique & topographique de la Provence - E.
Garcin - 1835). |
"
... Découvrons les jolis coins de notre
Provence " : Tanneron,
Saint Cassien des Bois et le "Castrum Tanaroni"
" A deux kilomètres au-dessous de la route de
Draguignan, on rencontre le joli site de Saint-Cassien des bois où
cette rivière met en jeu, sur la rive droite, des scieries et un moulin
à blé. On remarque, sur un rocher plongeant dans la rivière, les ruines
d'un château-fort du moyen-âge. " (Annuaire des Alpes-Maritimes, 1871)." Saint-Cassien-des- Bois est un petit village situé à l'Est du département du Var à la limite des Alpes-Maritimes. C'est la rivière la Siagne, qui à cet endroit, constitue la limite des deux départements. La région que nous avons explorée fait partie du massif du Tanneron situé au Nord-Est de celui de l'Estérel, ce sont en réalité deux massifs jumelés, la roche en est d'ailleurs de même constitution, c'est-à-dire du cristallin." (Bulletin de la Société entomologique de France, 1936). |
Comme l'auteur : " Arrêtons-nous pour déjeuner
dans ce nid de verdure. Nous remarquons les
débris d'une vieille tour. On
l'appelle communément dans le pays "la Tour de l'Ermite", en lui
attribuant une origine miraculeuse : ... " |
" Afin que Saint Cassien et son ami Germain qui avaient décidé de vivre dans la solitude eussent moins à souffrir de leur séparation, Dieu fit surgir d'une part la Butte chère aux Cannois, qui domine le camp d'aviation, et d'autre part cette tour pour que les deux anachorètes puissent s'apercevoir de loin. Les chartes désignent cette tour sous le nom de "Castrum Tanaroni". " (journal Le Littoral, édition du 29/05/1941). |
" Tanneron est une grande forêt, où l'on trouve une
chapelle sur le bord de le Siagne, sous le titre de Saint
Cassien, à laquelle est attaché un bénéfice simple de cinq cens livres
dont M. l'évêque de Fréjus est collateur. " (Bulletin de la Société
d'études scientifiques et archéologiques de la ville de Draguignan -
1870). Cette chapelle était la porte d'entrée des dépendances de l'abbaye de Lérins dont le territoire s'étendait au sud, suffisant pour y installer un droit d'octroi, c'est à dire un péage pour les marchandises. |
" Il faut rappeler ici que ce fief était l'apanage des
cadets de la Maison de Grasse. L'un d'eux, d'abord Chanoine de Fréjus,
rendit le nom de Tanneron célèbre par ses exploits au cours des guerres
de religion. Combattant avec les protestants, il fut pris, livré au
Comte de Carcès et condamné à mort par le Parlement, en 1574. A cette
nouvelle, ses cheveux blanchirent en une nuit. Gracié, il se rallia au
parti Razat et fut tué en 1589 en combattant au siège de Grasse. "
(journal Le Littoral, édition du 29/05/1941). |
Juste à côté, l'ancien moulin à blé. L'eau emprunte encore
l'ancien canal du moulin (au premier plan, sous l'arche) quand le
niveau de la Siagne est élevé. D'autres moulins. |
" On voit au-dessus de ce bourg, un vieux fort
bâti sur une éminence avec l'ancienne église, où l'on monte pour
enterrer les morts. La nouvelle, qui est dans le village, est dédiée
sous le titre de l'Annonciation de la Sainte Vierge. Le patron du lieu
est saint Jean-Baptiste. " (Bulletin de la Société d'études
scientifiques et archéologiques de la ville de Draguignan - 1870). Châteaudouble, prieuré dont le nom apparait dans une bulle de Grégoire VII de 1079 (Cartulaire de St-Victor de Marseille), doit son nom au fait que l'ancien village était défendu par deux forts : un subsistant au travers une tour, XII-XIIIe siècle, et pour le deuxième : l'ancien château de La Garde, sur l'autre rive de la Nartuby, détruit au XVIème siècle. |
La tour
sarrasine tout à gauche.
" ... ce lieu élevé fut longtemps considéré comme imprenable. Ainsi en 890, des gens de la région fuyant les sarrasins vinrent s’y réfugier. Le village initialement construit sur le haut du rocher descendra son implantation sur l’emplacement actuel au XVème siècle. " (chateaudouble.fr) " Château-double, au diocèse de Fréjus, viguerie de Draguignan, en provençal Castéou-Double, en latin, Castellum Duplum. On y compte quatre feux et demi en cadastre. En 1765, il y avait onze cent soixante cinq personnes : le nombre a augmenté d'un cinquième. La paroisse est desservie par un curé et deux vicaires. Les Bénéficiers de la Cathédrale de Fréjus partagent la dîme avec le curé. Il y a une succursale au quartier de Rebouillon, desservie par un troisième vicaire. On a trouvé une mine de fer fort riche dans ce quartier mais on ne l'a pas exploitée. " ... |
Castel Diabolicum. ... " L'ancien village était bâti sur un
roc. On y voit la
chapelle des Pénitents Blancs, qui était autrefois la paroisse et qu'on
croit avoir été plus anciennement un Temple du paganisme. Il y a encore
une citerne qui fournit de l'eau aux habitants du temps de Romains. Le produit du terroir est, année courante, de deux milles charges de blé, quatre mille coupes d'huile et autant de vin. " (Description historique, géographique et topographique des villes, bourgs ... Claude-François Achard, 1787). |
La restauration de la tour valut à la commune le 1er Prix du ministère de la Culture et de la Communication au palmarès du XXIe concours des municipalités en 2010. |
Meurtre à Châteaudouble en 1897 . " LE FOU ASSASSIN. Le maire, de Châteaudouble (Var) où fut assassinée, le 10 novembre 1894, Louise Marcel, crime avoué par Vacher, signale que dans la nuit du 6 au 7 décembre de la même année, les Époux Honorât, 75 ans et 71 ans furent assassinés chez eux. Les blessures avaient été faites avec un rasoir. Ce double assassinat peut être imputé à Vacher qui se trouvait dans la région à l'époque du crime. (La Croix, 23/11/1897). |
Réconciliation des deux bouchers de Châteaudouble en
1876 : " Les deux bouchers de Châteaudouble (Var) étaient ennemis
jurés. Il y a quelques jours, ils allaient l'un et l'autre sur leur
char respectif, au marché de Draguignan. C'était vers cinq heures du
matin, A ... courait à cinq cents mètres environ devant son concurrent,
lorsque le cheval de M. pris d'une frayeur subite, s'élança tout à coup
hors du chemin et demeura suspendu sur l'abîme au delà du parapet,
menaçant d'entraîner dans sa chute le véhicule, le boucher et sa femme,
qui le montaient. Au milieu de la nuit, dans un ravin sombre et désert, A. entend les cris de détresse de son ennemi, et, ne consultant que sa générosité, il arrête son char et court au secours de M. et de sa femme éperdus. Il voit d'un coup d'œil ce qu'il faut faire pour arracher les deux époux à une mort certaine et parvient à les faire descendre du char. Puis, retournant à sa voiture à toute vitesse, il en rapporte des cordes à l'aide desquelles il attache le cheval et parvient, après avoir couru mille dangers, à le descendre sain et sauf au bas du précipice. Il ne re- tourne à son char qu'après avoir entièrement sauvé les deux époux et leur cheval. Ajoutons que toute la famille M. a voulu aller, en corps, chez A. le remercier de ce signalé service. Ces deux ennemis se sont réconciliés." (Le Petit journal, 18/02/1876) |
Chapelle Saint Jean le Baptiste. " Châteaudouble, dont
l'abord est affreux de tous cotés, a sept cens communiants, un vicaire
et deux secondaires. Le corps des bénéficiers de Fréjus en a la dîme,
mais le vicaire est condécimateur. ... Le patron du lieu est Saint
Jean-Baptiste. " (Description historique du diocèse de Fréjus, M.
Girardin et d'Antelmy - Ed 1872). |
" Juché sur son étroit plateau, Châteaudouble est un village
qui invite à la découverte nonchalante de ses ruelles se faufilant
entre les maisons et grimpant jusqu’aux ruines du château. " |
" On voit à droite en descendant une curieuse
tour médiévale. La Tour Philippe a été construite en 1888 par un
original qui vivait là comme au Moyen-Age derrière ces créneaux et ses
volets bordés de fer. " (Le Luberon, Hervé Aliquot - 1991). Surprenante, originale, démesurée, énigmatique, atypique, curieuse, mystérieuse, scandaleuse, extravagante, effrayante et même hantée ! Mais à quoi pouvait bien servir cette tour située en plein milieu du massif du Luberon ? Et bien ce serait l'incroyable envie d'un immense panorama qui irait des Alpes à la mer située à 50 km de Bonnieux ! Et c'est ici l'entreprise originale de Philippe Audibert, artiste rêveur, habitant de Bonnieux, qui décida la construction de cette très jolie tour de style néo-médiéval vers 1885. |
Et pour mieux faire naître la légende - Hervé Aliquot
mentionne la tour parmi " Les châteaux hantés" - citons Victoria Gairin
qui dans un article du "Point" ajoute en 2010 à propos de Philippe
Audibert : "ancien capitaine au long cours, qui vit reclus derrière
meurtrières et volets de fer, et qui, du haut de sa tour,
s'autoproclame seigneur tout-puissant de la région. Finalement,
l'énergumène finira par se pendre, en haut de son gigantesque beffroi.
Faisant taire les rumeurs..." Ou l'inverse ! |
Mais ... Ses héritiers n'achèveront jamais l'ouvrage, assez
haut pour voir l'étang de Berre mais trop bas pour voir la mer. |
La
tour des Templiers à Hyères.
" Vestige de la commanderie fondée hors les murs
à la fin du XIIe siècle, la tour des Templiers présentait un double
aspect religieux et militaire. Elle a gardé l'essentiel de son allure
médiévale avec, au rez-de-chaussée, une chapelle dédiée à Saint Blaise
voûtée et au sommet une terrasse de défense, à laquelle on accède par
un escalier construit dans l'épaisseur du mur. " |
Les Templiers géraient dans la région hyèroise de riches
domaines agricoles et on trouve la plus ancienne mention d'un
commandeur, Jordan, dans un acte de 1198. |
" Parmi les mal-aimés du début du XIVe siècle provençal, et plus spécifiquement dans le Var, il serait injuste de passer sous silence l'arrestation des Templiers en 1308, à la fin du règne de Charles II qui se plia aux exigences du roi de France et du pape. Les Templiers possédaient cinq puissantes commanderies dans le Var et exploitaient un grand nombre de domaines. Hyères, Cogolin, Lorgues ou Montfort avec son château en gardent le souvenir. Les Templiers arrêtés sans violence seront emprisonnés, leurs biens confisqués au profit des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Les tribunaux se montreront magnanimes lors de leur jugement. Toutefois cette arrestation des Templiers et l'abolition de l'ordre laisseront des traces profondes dans la mémoire varoise. " (Bulletin de l'Académie du Var - Antoine Marmottans - 2005) On entrait à
l'étage par deux portes qui
communiquaient
avec des bâtiments disparus.
|
Aujourd'hui lieu d'exposition, la tour-chapelle fut aussi
une halle et servit d'Hôtel de ville de 1770 à 1913. " L'hôtel de ville, situé sur la place Massillon, est l'ancienne chapelle d'une commanderie des Templiers. La tour ronde qui flanque l'édifice du côté du midi, est d'un aspect très pittoresque. Expilly, dans son dictionnaire des Gaules, nous dit qu'au sommet de cette tour se trouvait une longue et magnifique terrasse où l'on montait par un escalier pratiqué dans l'épaisseur des murs. ... L'intérieur de la commanderie a perdu son ancien caractère ; dans une des salles basses on a déposé une mosaïque gallo-romaine trouvée dans un champ de la vallée du Gapeau. " (Les villes d'hiver de la Méditerranée et les Alpes maritimes ... Elisée Reclus - 1864). |
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