Moulins à eau - 7
En 1789, on ne plaisante plus avec les
survivances du droit de banalités ! Les cahiers de
doléances des communautés de la sénéchaussée de Draguignan signalent
qu'à
La Garde Freinet la population se plaint des foulures sur grains. "
Anciennement plusieurs seigneurs s'étaient réservés, dans les nouveaux
baux, que les emphytéotès seraient soumis à faire fouler leurs grains
par leurs haras. Actuellement presque tous les seigneurs n'en tiennent
plus, et les habitants sont par là nécessités de faire fouler leurs
grains par leurs bestiaux ou par ceux qu'ils louent ; cependant les
seigneurs ou leurs fermiers exigent le droit de foulure, les uns à
plein, les autres à moitié, ce qui n'est juste ni raisonnable. "Le moulin de Blanche à La Garde Freinet |
Là encore une très
jolie balade, profitez-en pour passer par la Croix des Maures, le fort
Freinet et le rucher de Blay sans oublier de visiter ce joli village. Entre février 2001 et février 2004, au rythme d'environ une journée de travail par mois, des adolescents de l'IME de Sylvabelle de La Croix Valmer, aidés de bénévoles, ont débroussaillé, pris la pioche, gâché du ciment, charrié des pierres, ... pour stabiliser les ruines d'un ancien moulin à eau tombé dans l'oubli. Ce fut à la fois un chantier de sauvegarde du patrimoine local et un projet à caractère éducatif et social, qui a permis à des jeunes en formation de mettre en application leur apprentissage et de finaliser un projet de valorisation. Qu'ils en soient remerciés. |
Contre la roche il est marqué par le passage de l'eau Posé au bord du du ruisseau dans ce vallon Les pieds sous l'ombrage, il écoute sans aucun bruit |
Le murmure de l'onde claire qui joue
contre les pierres Et le chant des oiseaux, qui berce son nid |
L’existence du moulin est attestée par une délibération communale du 16 mai 1819 qui autorise un certain Louis Courchet à utiliser un terrain communal pour y construire un moulin à eau. En contrepartie, la commune lui demande seulement de refaire, sur 2 m de large, le chemin vicinal qui part du village jusqu’au terrain qui lui est concédé. Ce moulin servant à la production de farine dit « de Blanche », fait allusion à l’ancien quartier des « Herbes blanches », situé dans ce secteur. |
Les éléments du moulin :
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Laissez votre souris quelques instants sur l'image et ... |
Le moulin avec une meule
réinstallée au moment de la restauration. Vous pouvez voir deux
ouvertures : - la première au centre de la meule avait deux fonctions : recevoir le blé de la trémie pour l'entraîner entre les deux meules et ainsi le moudre ; relier la meule à la roue à cuillères située au sous-sol et ainsi permettre son mouvement de rotation ; - l’autre, carrée, au niveau du sol, servait au mécanisme permettant le réglage de l'écart entre les deux meules définissant la qualité de la farine. |
La pièce voûtée située au sous-sol abritait le mécanisme d’entraînement. |
Là encore, laissez votre souris quelques instants sur l'image et ... Le mécanisme d'entraînement des meules était composé d’une roue horizontale (à rodet) dont il ne reste aucune trace (probablement en bois). |
Nous sommes toujours au sous-sol dans la salle voutée, ce
trou
rond - lumineux - est celui du centre de la meule que
vous avez pu voir deux images plus haut. Une deuxième ouverture, plus grande, correspond au passage entre le sous-sol et l'étage des meules pour régler l'écart entre les meules. |
Le canal
d’amenée des eaux des "Neuf Riaux", sa
longueur restante est d'environ 50 mètres.
" Au pied de l'ancien fort, il sort un ruisseau nommé "Leis Noous Riaus", il traverse un vallon sinueux & il vient se jeter dans la rivière de Haïe qui vient de Gonfaront. On lui a donné ce nom de nuef Riaux, parce qu'il fallait le traverser neuf fois en allant à GOnfaron avant que le grand chemin fut fait " (C-F Achard - Description historique, géographique et topographique des villes, bourgs, villages et hameaux de la Provence ancienne et moderne - 1787). États généraux de 1789 : cahiers des doléances des communautés de la sénéchaussée de Draguignan - La Garde Freinet - Sur les anciens moulins banaux qui ne subsistent plus. " La plupart des seigneurs possédaient anciennement des moulins à farine banaux, et, quoiqu'ils ne subsistent plus et que les habitants soient obligés d'aller moudre leurs grains ailleurs, cependant ces seigneurs en exigent le droit de mouture les uns à plein, les autres à moitié, ce qui est de leur part une des prétentions les plus iniques. Les habitants devraient donc être déchargés de ce droit jusqu'à ce que les seigneurs eussent rétabli leurs moulins, ce qui d'ailleurs serait conforme au droit général de cette Province qui, après un bref délai dans les différents ; temps où les moulins banaux ne peuvent pas travailler, permet aux habitants d'aller moudre leurs grains ailleurs, sans qu'il [soit] dû au seigneur, à qui sont ces moulins banaux, ou à son fermier ; aucun droit de mouture. " |
Le bassin en partie taillé dans
la roche. La partie supérieure maçonnée devait probablement être
couverte d’enduit, comme il en reste des traces à certains endroits. Contre la roche il est marqué
par le passage de l'eau
Posé au bord du du ruisseau dans ce vallon Les pieds sous l'ombrage, il écoute sans aucun bruit Le murmure de l'onde claire qui joue contre les pierres Et le chant des oiseaux, qui berce son nid |
Le bassin, de
petite dimension,
a une capacité d'environ 200m³. Le moulin devait fonctionner à
l’éclusée. Si vous fermez les yeux et portez
attention
Vous entendrez la
chute qui pousse la roueEt la pierre qui roule écrasant les grains qui se vident à ses pieds Quelques éclats de voix perceront la vieille porte du moulin Ce sont les gens de maison qui vivent au rythme des saisons |
Les meules, en pierre de
Marseille (en poudingue de calcaire et galets), confirment le
fonctionnement du moulin au XIXe siècle. Le ruisseau des Neuf Riaux en
haut de l'image. Aujourd'hui la meule est dans l'herbe haute
La chute ne coule plus et le moulin a perdu son chapeau de tuiles rouges Mais ! Il marque le pas, et reste témoin d'une époque où son seul nom Faisait rêver les parents et courir les enfants |
En savoir plus
avec le site du Conservatoire du patrimoine du Freinet. Pour que renaisse la magie du moulin L'eau va revenir sous sa voûte et à chaque saison, va revivre le vallon C'est le destin des moulins Le Moulin de Blanche - Adrien |
Ruines d'un moulin à eau ayant servi à la
production d'huile d'olive.
Là encore, la meule s'est assoupie, la
roue ne danse plus et la presse s'est tue. Le temps n'en charme pas
moins ces ruines. |
Les restes de la grande roue, recto ci-dessus, et verso
ci-dessous. |
Ampus, un chemin de l'eau : le canal de Fontigon, un moulin,
deux lavoirs, un "tournaou", ...
" On y compte quatre feux et demi de cadastre,
deux cents famille, et à peu-près mille personnes. ... Il y a apparence
que ce village a été autrefois plus peuplé qu'aujourd'hui (ndlr : en
1787), puisque outre le curé il y a encore trois vicaires, quoiqu'il
n'y en a guère que onze cents personnes en tout. ... La principale
production du territoire est le blé. ... La dixme du territoire est
partagée entre le curé &
l'abbaye de Saint-Victor. " (Géographie de la
Provence ... M. Achard - 1787).Le canal de Fontigon acheminait l'eau vers le très joli village d'Ampus, " il l'a fait vivre pendant plus de cinq siècles en alimentant ses lavoirs, ses moulins à farine et à huile, son tournaou et en fournissant l'énergie nécessaire à la production d'électricité. Propriété seigneuriale de 1497 à 1905, il irriguait les prés et les jardins. " |
La montée de
l'aqueduc. Profitant d'un fort dénivelé, l'aqueduc fut construit entre
le grand lavoir et la tour du moulin afin de provoquer une importante
chute d'eau essentielle au bon fonctionnement du moulin à farine. La conduite métallique (enterrée, à gauche) aménagée dans la montée de l'aqueduc permettait de mettre sous pression l'eau destinée à actionner une turbine, attelée à une dynamo. De 1906 jusqu'en 1947 et 1948, dates du raccordement au réseau EDF, cette dynamo a produit l'électricité nécessaire à l'éclairage des rues, des foyers et quelques commerces du village. |
" AMPUS. Son terroir est vaste, mais pierreux et inculte en
plusieurs endroits. Le village est situé au milieu de ce terroir, sur
une éminence de difficile d'accès, entouré néanmoins de quelques
prairies, qui s'arrosent par une pente douce. Deux seigneurs partagent également la juridiction d'Ampus, M. de Lauris Castellane et M. de Perrache, qui y fait sa résidence. Il y a dans cette paroisse trois bénéfices sacerdotaux de patronage laïque, et dont la révolution des temps a fort diminué les revenus. Saint Michel est le titulaire de l'église d'Ampus. Cette église est située sur le haut du bourg, au-dessous d'un ancien château que le duc d'Epernon fit détruire pendant les guerres des protestants. Elle est fort ancienne, de pierres de taille, mais peu considérable pour huit cents communiants régis par un vicaire et trois secondaires. " (Description historique du diocèse de Fréjus, auteurs Girardin (1678-1753) et d'Antelmy (1647-1697) - édition 1872). |
A
gauche, le Tournaou, meule
entraînée par la roue à aubes située juste de
l'autre côté du mur ; elle servait à émoudre et affûter les outils.
Cette meule était publique : le maréchal-ferrant et tous les
villageois pouvaient s'en servir pour aiguiser leurs couteaux, haches,
faucilles, etc. |
A
gauche, le (grand) lavoir est le plus important du village, acheté par
la commune à
la famille seigneuriale, il fut rendu publique en 1905. Deux cheminée
servaient à faire bouillir l'eau de la lessive. Propice aux rencontres
et discussions, le lavoir est un élément déterminant de la cohésion
sociale du village. A droite, la citerne permettait d'assurer la
continuité de l'alimentation en cas de besoin. |
" Dans les anciens titres, la paroisse d'Ampus est nommée Castrum de Empus. L'on trouve dans
la plupart des livre sur la Provence, le nom de ce village écrit Empus en français. Cependant
l'usage a prévalu d'écrire Ampus,
et nous avons cru devoir suivre cette nouvelle orthographe. Il serait
difficile de découvrir l'étymologie de ce village, à moins qu'on ne le
fit du latin emptus (ndlr : action
d'acheter ou objet acheté) ; mais il faudrait avoir des titres
qu'on prouvassent un achat dans les premiers temps : ce qui nous
manque. " (Géographie de la Provence ... M. Achard - 1787). Ampus, un joli village provençal, ne manquez pas non plus le chemin de croix réalisé par Geoff Hindry : 14 stations émaillées et incrustées dans le rocher ; il est installé à l’emplacement de l’ancien château seigneurial. Passez aussi par Notre-Dame de Spéluque et sa borne milliaire christianisée, le dolmen de Marencq, la glacière de Raton, l'église et les chapelles St Michel, St Roch ... |
Le moulin à grains du parc Saint Pons à Gémenos.
" Ce vallon de Saint-Pons, jusqu'à Géménos, «
offre l'un des plus beaux paysages qu'on puisse voir de Marseille à
Toulon » digne d'être célèbre, il l'était en effet, quand on lisait
beaucoup le poète Delille, qui l'avait vanté dans l'Homme des Champs. A
Géménos, le ravin s'ouvre brusquement sur une large plaine, antique lac
aujourd'hui remplacé par la vallée de l'Huveaune, et le Fauge s'y perd
dans la Maïré, canal de dessèchement gagnant la riveg. de l'Huveaune.
Cours 5100 mètres, bassin 1780 hectares, eaux ordinaires 150 litres,
étiage 70, crues 15 m/cubes. 2 moulins à blé, 1 moulin à plâtre, 3
moulins à ciment, 1 scierie, 1 papeterie, 1 fabrique de crin végétal, 1
peignage de laine, 1 verrerie. Irrigation d'une centaine d'hectares.
(Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses
colonies). Paul Joanne - (1890). " |
Le moulin à
grains du parc Saint Pons à Gémenos était un moulin à eau dont les
meules était entraînées par la force hydraulique générée par le Fauge,
torrent impétueux. Le bien nommé "chemin
du blé" reliait Cuges les Pins au moulin, c'est aujourd'hui un chemin
appréciait des randonneurs. |
En bas de la montée, le
moulin
de Bargème !
" Au fond d'un vaste
cirque, couvert de prairies verdoyantes et entouré de montagnes
escarpées, l'Artuby roule ses eaux écumantes débouchant avec fracas
d'une gorge profonde et étroite, comme coupée au couteau dans l'un des
derniers contreforts de la montagne de Clare, ... Même après la féerie
des Grandes Gorges du Verdon le cirque du Moulin de Bargème mérite une
visite, il peut supporter la comparaison avec les chaos les plus
fantastiques de Rougon ou d'Aiguines. " (Société d'histoire naturelle
de Toulon - 1910). |
Un
moulin !? Oui, celui de Bargème situé au bord de l'Artuby. Un peu plus
de 3 kilomètres sépare le moulin du plus
haut village du Var, le chemin les reliant s'appelle donc
naturellement " La montée du moulin " . Et pour une autre très jolie balade autour d'un moulin à eau : le moulin de Palisson à Ollioules. |
A Solliès-Pont
Le "moulin des Chevilles" était situé sur
l'extrémité du canal de l'Enclos, ancienne propriété de Saporta puis de
monsieur Gérard et enfin d'Auguste Béja. Ce moulin qui tournait jour et
nuit était actionné par les eaux du Gapeau. |
A la sortie de ce moulin, les eaux se dirigeaient le jour vers le moulin de la Place, et la nuit vers le canal des Lices pour alimenter les canal des Petits Jardins, le canal des Fillols, le canal des Trois Pierres et celui des Laugiers. |
Un moulin dans un écrin, Saint Cassien des Bois
Aux limites Est du Var, le moulin à blé de Saint
Cassien des Bois se situe au bord de la Siagne sur la commune du
Tanneron. |
L'eau emprunte encore l'ancien canal du moulin (au premier plan, sous l'arche) quand le niveau de la Siagne est élevé. Vous ne manquerez pas la tour, vestige de l'ancien castrum, et la chapelle situées juste à côté. |
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