Chemin privé !
Le fort de Brégançon,
le château de Grimaud, le château de Bormes les Mimosas
les châteaux de Brégançon et de Léoube, la tour Fondue à Giens, la batterie du Cap Léoube.

" Castrum Bragansenum, château de Breganson, dans la mer, aux îles d'Hyères, dont fait mention Antoine de Aréna, en « la Viguerie d'Hyères. » (Bouche, hist de Prov.). Il fut érigé en marquisat, avec tous ses fiefs et arrière-fiefs dépendants, par le roi Henri III, en faveur d'Antoine Escalin des Aimars, Baron de la Garde, général des galères, cy-devant lieutenant du roy en cette province, par patentes données à Avignon, le mois de décembre 1574. » (Bouche, ibid.).
Antoine Aréna appelle ce château Bergansum. II existe encore aujourd'hui sur une pointe de terre située presque en face de l'île du Levant et est désigné dans le pays sous le nom de fort de Briganson." (Bulletin de la Société d'études scientifiques et archéologiques de la ville de Draguignan - 1866).


Le Fort de Brégançon.
Ci-dessous, tout au fond au centre, le fort de Brégançon est d'abord connu pour être la résidence des présidents de la République depuis 1968, date de son réaménagement par l'architecte Pierre-Jean Guth. Le 25 août 1964, le général de Gaulle venu présider les cérémonies du 20ème anniversaire du débarquement de Provence, vint coucher à Brégançon, hâtivement aménagé pour la circonstance. Situé sur la commune de Bormes les Mimosas, il se dresse sur un piton rocheux qui fut pendant de longs siècles, séparé de la côte par quelques brasses - vous verrez plus bas que Brégançon était un îlôt séparé du continent. Bien qu'il ne culmine qu'à 35 mètres, il tiendrait son nom du terme gaulois "briga" qui signifie " haut, élevé ".
fort de bregancon
Occupé très tôt, les Ligures y construisirent probablement un premier oppidum vers la fin du VIe siècle avant notre ère. Comptoir de Massaliètes (fondateur de Marseille) entre le Ve et le IVe siècle, Brégançon devint un comptoir grec qui prit le nom de "Pergantion" lorsque les Romains s'installèrent en Provence.

A l'époque mérovingienne, un château fort fut édifié sur l'îlot qui devint propriété des comtes bourguignons. En 972, Guillaume Le Libérateur, offrit Brégançon aux vicomtes de Marseille, en remerciement de leur participation à la croisade qu'il avait menée contre les Sarrasins installés dans la région vers 884. Mais ruinés par les Croisades, les vicomtes de Marseille vendirent le domaine à la communauté de Marseille.


Extrait de " Vues perspectives de la Seine, Tollon, Hières, Breganson " - Jacques Maretz (?) - 1631

Raymond-Geoffroy vend et cède à la ville et vicomté de Marseille représentée par ses recteurs Aubert Pizan et Guillaume Bérard, la totalité du château et du territoire de Brégançon, culte ou inculte, avec toutes ses appartenances et ses droits sur terre et sur mer, sur les hommes ou sur les eaux, étangs, marais, salines, îles et autres lieux ; il vend en même temps la douzième partie de la seigneurie d'Hyères lui appartenant : le tout pour la somme de 18,000 sols royaux coronats. »

Raymond Fournier alors bailli de Brégançon, pour Raymond-Geoffroy de Fos, mit en possession de leur acquisition les recteurs de Marseille qui, après avoir reçu "hommage et fidélité" des habitants par l'organe de quelques notables d'entre eux, nommèrent à leur tour bailli, pour Marseille, Guillaume Abella ; et alors « la bannière de Marseille fut hissée au sommet du donjon du château ». (Hyères ancien et moderne, promenades pittoresques, scientifiques et littéraires sur son territoire, ses environs et ses îles , par M. A. Denis)
fort de bregancon
Les différents châtelains se servent alors de la forteresse pour se livrer à des actes de piraterie sur les commerçants et navigateurs  qui relâchaient en rade d'Hyères.

Vers 1257, les Marseillais cédèrent Brégançon à Charles d'Anjou (frère de Saint Louis), qui avait revendiqué le comté de Provence après avoir épousé la dernière fille des comtes de Provence. Restaurée, le fort est alors dirigé par un gouverneur assisté de neuf hommes d'armes, trois hommes de service et un chapelain.

Possession des souverains de Naples et de Sicile, la Provence devint en 1348 le refuge de la reine Jeanne qui débarqua au petit port de Brégançon en janvier. L'histoire de la forteresse se bouscule alors, vendue par la même reine à l'armateur marseillais Jacques de Galbert, les Hyèrois, furieux détruisent la place forte. L'armateur la reconstruit mais la reperd aussitôt car la reine révoque toutes ses donations ...
fort de bregancon
L'ancien chemin gallo-romain, empierré, borde l'actuel route qui permet l'accès au rocher protégé par une rampe sinueuse et un premier pont-levis reconstitué.

Brégançon fut assiégé en août 1524 ; après quelques jours de résistance, la forteresse dut se rendre et le connétable de Bourbon lui confisqua ses canons. En octobre 1578, Hubert de Vins assiégea Brégançon dont la garnison se rendit deux jours après. Impitoyable, il massacra le châtelain et les soldats de la garnison.

Le Fort de Brégançon, dessin de François Blondel - XVIIe siècle.

En 1624, Richelieu chargea le duc de Guise, nommé Gouverneur de Provence, d'inspecter les défenses de la côte. Brégançon fut visité et aménagé de manière à pouvoir lutter contre les pirates barbaresques qui infestaient la Méditerranée.

La porte s'ouvre entre deux grosses tours (ci-dessus à gauche) fendues de hautes meurtrières, qui constituaient le donjon. La tour Est abritait la chapelle.

Les Iles d'Hyères et le fort de Brégançon et autres forces de Provence, etc. Carel Allard - XVIIIe.

1637. " Effectifs fixés pour les ouvrages de la rade et les isles d'Hyères : Brégançon. Cinquante hommes en temps de paix, cent en temps de guerre et un gouverneur fort assuré, et récompenser celui qui y est, lequel a réputation de fort homme de bien. Le viguériat de Draguignan suffit jusqu'à cette heure pour l'entretien. (lettre de « de Sourdis » du 12 juin 1637 - Henri d'Escoubleau de Sourdis, lieutenant général de la marine royale sous Louis XIII). ...

... Consulté le 1er juin suivant par Richelieu sur les garnisons à mettre aux îles d'Hyères, de Sourdis conseilla de laisser à la charge des vigueries l'entretien des garnisons à laisser tant à Brégançon qu'aux îles d'Hyères. Cet impôt ne plaisait pas aux Provençaux et on voit leurs Assemblées des Communautés, sorte d'Etats de Provence, protester plusieurs fois contre les frais entraînés par cet entretien des troupes de garnison. Honoré Bouche rapporte, qu'en 1658, les états de Provence, à force de sollicitations ayant obtenu de s'assembler à Tarascon (il n'y avait plus eu de réunion depuis 1639), le roi fit demander la continuation de l'entretien des garnisons des places, îles, tours et forteresses le long de la mer, et Brégançon et Porquerolles font partie des lieux ainsi désignés. L'entretien fût accordé par les Etats, excepté celui de cette dernière place, malgré les grandes instances et protestations des inconvénients avancés de la part de l'abbé de Sainte-Croix, maître des requêtes de l'hôtel du roi, gouverneur de l'île. "

     
Photo de gauche, un premier pont-levis aujourd'hui disparu protégeait l'entrée primitive du fort ; au centre, le second pont-levis existe toujours ; enfin à droite, le troisième et dernier pont-levis dont les glissières de herses sont encore visibles, le fossé a été comblé par un dallage de pierres.

Les deux tours l'entourant sont protégées par un petit avant corps, ancien local de commande de la herse ; deux mâchicoulis permettaient de déverser poix et autre liquide bouillant sur les assaillants.

" De Marseille, le 12 février 1647. Les huit galères qui s'apprêtent ici en doivent partir le 20 de ce mois : auquel temps les vaisseaux que l'on équipe à Toulon se doivent aussi mettre à la voile par les soins continuels qu'en prend l'Archevêque d'Aix. Cependant deux vaisseaux Turcs & vne caravelle s'entretiennent depuis long-temps sur ces costes, où ils ont fait quelques prises. La semaine passée, ayans débarqué vingt soldats du côté de Brégançon, ils entrèrent dans la maison d'Argentiéres qui appartient aux Chartreux de Laverne près de Saint Tropez : dans laquelle ils prirent & en emmenèrent trois Chartreux une heure après que l'Archevêque de Toulon en fut parti. " (Recueil des Gazette Nouvelles ordinaires et extraordinaires relations et autres récits des choses advenues toute l'année 1647).


Plan du fort de Brégançon - XVIIIe.

Après la prise de Toulon par les troupes de la République, Bonaparte, nommé général de brigade, fut chargé d'inspecter les côtes de Marseille à Nice et s'arrêta alors à Brégançon qu'il signala au Comité de Salut public :

« Héraclée (nom qui avait remplacé celui de Saint-Tropez). 10 ventôse An 11. Je m'occupe, depuis la prise de Port-la-Montagne (Toulon, disgracié pour s'être remis du côté de la royauté - 1793), à mettre nos côtes sur un état de défense respectable.

J'ai, visité celles comprises depuis les Bouches-du-Rhône jusqu'à Héraclée ; on travaille partout à perfectionner les anciennes batteries et à en construire de nouvelles, dans plusieurs endroits où je l'ai jugé indispensable.

... La rade d'Hyères a, sous ce point de vue particulièrement, attiré mon attention ; l'on y établit dans ce moment-ci les batteries des Républicains et de la Convention, chacune composée de quatre pièces de 36, deux de 18 et deux mortiers à plaque. Ces deux batteries, situées l'une dans l'île de Porquerolles et l'autre dans l'île de Port-Cros, sont indépendantes des forts de ces deux îles ; je fais établir à Brégançon, à Gapeau et à Giens, des pièces de 36, de sorte qu'avant peu de temps l'immense rade d'Hyères sera aussi bien défendue qu'il est possible et pourra offrir un refuge à notre escadre. quelle que soit la force de nos ennemis.

Je pars aujourd'hui pour achever l'inspection de la côte jusqu'à Menton. ... Signé : Buonaparte » . (Mémoires de l'Institut historique de Provence - éd 1932).

A ce rêve de Bonaparte la Commission de défense des côtes répondit en ces termes : « Il n'y a que des forces maritimes qui puissent faire respecter le mouillage dans la rade d'Hyères qui n'a rien à craindre des batteries, soit de la côte, soit des îles il faut assurer aux escadres françaises la petite passe et pour cela occuper Porquerolles dont les feux croisent avec ceux de Giens. Quant aux autres batteries, elles ne sont propres qu'à protéger le cabotage. » (Revue maritime, publiée par le Ministère de la Marine - 1909).

Mais Bonaparte ne pouvait s'en contenter, le pouvoir conquis, Bonaparte devenu Napoléon fit réparer et améliorer la forteresse et la dota " d'une artillerie imposante, soit 23 canons. "



En 1810, la forteresse comptait 25 bouches à feu et 7 mortiers.

1811 « Le général Lariboisière. premier inspecteur de l'artillerie, est dans notre ville depuis un mois. Il a fait établir dans les îles de Porquerolles et de Port-Cros, dans l'île de Bagau, à la pointe de Brégançon dans la presqu'île de Giens et sur plusieurs points de la plage du Continent, des batteries «armées de bouches à feu de nouvelle invention. Par l'effet de ces batteries, quelque point de mouillage des îles d'Hyères que l'ennemi voulut prendre, il se trouverait atteint de tous côtés. Un vaisseau anglais vient d'en faire l'expérience. Ce vaisseau était entré dans la rade d'Hyères, et ayant pris le mouillage qu'avait l'habitude de prendre l'escadre anglaise, et où elle n'avait, pas été atteinte, a été sur le champ salué et atteint. Il a promptement coupé ses câbles et est sorti tenant le milieu de la passe entre les îles de Porquerolles et de Port-Gros. Il est malheureux qu'une quinzaine de bouches à feu destinées à défendre cette passe n'aient pu être déchargées à cause du gros temps ; ce vaisseau n'en n'aurait pas été quitte à si bon marché ». (Mémoires de l'Institut historique de Provence - éd 1932).


Une petite troupe l'occupe pendant la guerre de 14-18 ; elle est déclassée en 1919 puis déclarée "site pittoresque" en 1924. Le décret du 30 décembre 1967 la raya définitivement des places de guerre et postes militaires.

" De Gaulle couche ce soir chez la reine Jeanne "

Le général de Gaulle a dormi à Brégançon le 15 août 1964 ; malgré un lit trop petit pour son mètre 96, des moustiques affamés, la chaleur ... il décide quand même d'en faire une résidence présidentielle, le fort devint ainsi résidence officielle du Président de la République par arrêté du 5 janvier 1968.

A droite un article du Journal "Paris-Presse l'intransigeant" du 15 aout 1964 : " De Gaulle couche ce soir chez la reine Jeanne

C'est derrière cet murs que le général de Gaulle passe sa première nuit sur la Côte-d'Azur. Dominant la plus belle plage de la Côte, le fort de Brégançon fut un ancien repaire de pirates avant d'abriter les tumultueuses amours de la belle reine Jeanne.

C’est cet après-midi, après le conseil des ministres, que le général de Gaulle quitte Paris par avion pour le Midi.

Il passe la nuit au château de Brégançon, dans le Var avant de reprendre l’air demain matin où il est attendu sur la case de Fréjus-Saint-Raphaël.

Après la visite des plages où eurent lieu les débarquements d’août 19-14, le président de la République reprendra l’avion dans la soirée après un discours à Toulon.

Il sera de retour à Colombey-les-Deux-Eglises dans la soirée. "

Le 15 août il inaugurera la Nécropole nationale de Boulouris à
Saint-Raphaël.


Le fameux trop petit lit : " C'est le chambre à coucher de le reine Jean»». De Gaulle passera la nuit dans ce lit à colonnes."





Vue sur les plages de Cabasson.

" Je revois le soir où je lus donc ces pages à celle que j'appelle Geneviève. C'était à Brégançon, sur la plage. J'avais posé le cahier sur le sable. Je lisais bas, sans lever les yeux vers le visage qui m'écoutait. Malgré ma voix, et comme née d'elle, il y avait entre nous deux la vie secrète du silence, silence vibrant, avec chaque phrase et chaque moment de ma lecture.

Quand j'eus terminé elle dit simplement : « Il faudrait que Geneviève existe : elle serait heureuse, elle est heureuse... ».

Elle regardait devant elle la mer, d'un grand regard qui semblait en suivre le mouvement frêle près du rivage : une vague, peut-être, qui se levait. Ce n'était qu'un peu de jour, un jour fluide et transparent qui court, qui monte, culmine, plus pur et plus précieux que le vrai jour. Et puis, rien : morte, la vague. " (Incertitudes de Pierre Aiguines, extrait de La Revue hebdomadaire : romans, histoire, voyages éd du 29/05/1937).

Le fort fut classé monument historique le 25 septembre 1968.

Aujourd'hui géré par le centre des monuments nationaux, le fort de Brégançon est ouvert à la visite pendant la saison estivale depuis 2014, réservation obligatoire via le site de l'office de tourisme de Bormes les Mimosa.

Vue sur le cap Bénat, le domaine de la tour Sarrasine (propriété du duché du Luxembourg) et celui de de la Reine Jeanne.

" Près dû fortin de Brégançon, position jadis si redoutée des pirates de Barberousse, on voit une crique presque circulaire, à l'abri de tous les vents qui ressemble avec ses eaux bleues et ses bords de roches ciselées à un vaste bassin de saphir fouillé par le burin d'un Cellini. Des massifs de hautes bruyères et de lentisques où s'enlacent les longs sarments des vignes forment autour d'elle une verdoyante barrière qui ne laisse pénétrer aucun bruit sur ses rives silencieuses. Le redoutable mistral, ce fléau permanent de la Provence, semble respecter la paix qui règne, éternellement, sur l'onde de ce bassin solitaire dans laquelle scintillent au soleil les reflets argentés des poissons qui l'habitent. Placée sur le prolongement d'un vaste, jardin au milieu duquel s'élève une vieille mais confortable maison de campagne, elle termine le gracieux encadrement de la végétation qui s'y développe et d'un site dont la main de l'homme a respecté jusqu'ici la merveilleuse beauté. " (Variétés - Cœurs de Soldats - Souvenus Militaires, auteur ; Capitaine Blanc ; extrait des Annales catholiques : revue religieuse hebdomadaire de la France et de l'Église, éd du  29/10/1892).

La cour du fort est pavée en galets de Durance. Les galets noirs dessinent sur un fond de galets jaunes des figures géométriques copiées d'une cour de l'Alcazar de Séville.

Georges et Claude Pompidou furent les premiers à aménager le fort pour y séjourner pendant leurs vacances. Passionnés d'art moderne, ils firent installer un mobilier contemporain conçu par Pierre Paulin.

Trois des sept canons attribués à Napoléon sont alignés le long du mur nord.

Le belvédère à l'extrême pointe de la presqu'île.
fort de bregancon
" Brégançon. Cette vigie maritime, le Perganûum d'Etienne de Byzançe, a subi tant de transformations, depuis l'époque où se perdaient sur le rivage les pièces massaliotes qui s'y récoltent pêle-mêle avec les liards Louis XIII et les deniers romains, jusqu'à celle où un fort à la Vauban en couvrit définitivement presque toute la surface, que toutes traces de ses véritables origines ont disparu. Mais la position, assez forte pour avoir servi de nid de pirates au Génois Spinola, de refuge à là reine Jeanne après le meurtre de son premier mari et, longtemps, de point d'appui aux Romains, s'imposait par sa nature à l'attention des premiers hommes et mérite, à cause de cela, la nôtre. " (Bulletin de la Société préhistorique de France - 1923).


Château de Grimaud.
" Les Maures d'Afrique plus connus sous le nom de Sarazins firent une incursion en Provence et s'y établirent vers les années 850. Ils s'emparèrent du golfe de Sambratie, Sinus Sambracitanus, aujourd'hui nommé golfe de Grimaud. ...

Leur séjour de plus d'un siècle les avait extrêmement multipliés ; leur audace s'accrut avec leur puissance ; ils couraient depuis le Fraxinet jusqu'à l'extrémité de la Provence et tout pliait devant eux, lorsqu'un seigneur de Castellane, indigné de leurs brigandages, entreprit de les combattre. Ils avaient incendié la ville de ce nom qui est située dans nos hautes montagnes, il les battit plusieurs fois et les en chassa ; ils furent poursuivis par Gibelin de Grimaldy, des princes de Monaco, qui leur livra plusieurs combats et les força ensuite dans leur forteresse du Fraxinet qu'il détruisit, après les avoir tous exterminés.

Guillaume 1er, comte de Provence (980), pour récompenser la générosité de ce jeune seigneur et sa grande valeur, lui inféoda non seulement le fort Fraxinet, mais encore toutes les terres et territoire du golfe Sambracitain que la gratitude des peuples a depuis lors appelée golfe de Grimaud qu'il porte encore." (Inventaire général des papiers renfermés dans les archives du château de Grimaud ... - 1902). Et pour en savoir plus suivre ce lien : Mais où sont donc les Sarrasins du Fraxinet ?
chateau grimaud
Les précieux écrits de l'abbaye Saint Victor à Marseille mentionnent le château de Grimaud et son village dans un document du XIème siècle sous la dénomination " Castri nomine Grimaldi ".

" L'oppidum de Grimaud, écrit Fabré, se trouvait situé à l'emplacement même du château ruiné des Grimaldi qui, s'était lui même substitué au XVIe siècle, à un castrum édifié, croit-on, peu après 980, par Gibalin qui aurait reçu du premier comte héréditaire de Provence Guillaume Ier, la seigneurie des Issambres. Une brusque dépression dans les rochers, au Nord, rendait la position inviolable de ce côté. Au sommet une Couronne d'autres rochers formait vigie et réduit. Deux autres enceintes concentriques ceignaient le mamelon à peu près dans les mêmes dispositions que la ligne des remparts dont une partie subsiste, utilisant les obstacles naturels et dessinant une demi ellipse qui appuyait ses extrémités aux à-pic nord. " (Bulletin de la Société préhistorique de France - 1923).
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Même histoire, même schéma, remaniement au XIVe avant un abandon progressif mais moins marqué qu'ailleurs en raison de la proximité immédiate de la plaine. Le château est agrandi au XVII et trouve alors son allure actuelle, abandonné de nouveau, déconstruit en partie, il sera classé en 1928.
chateau grimaud
Les remparts furent construits en plusieurs phases entre la fin du XIIe et le XIVe siècle. L'enceinte entourait et protégeait le village médiéval.
chateau grimaud
Au milieu du XVIIe siècle, la famille Castellane reconstruit le château dont on peut encore voir les deux tours.

Château de Bormes les Mimosas
chateau bormes les mimosas
Le château de Bormes les Mimosas est le point le plus haut du village (104 m). Construit entre le 13ème et 14ème siècles, il est le témoignage du passage et du règne des Comtes de Provence. Classé monument historique depuis 1931 pour certaines de ses parties (tour principale), il n'est pas ouvert aux visites mais on peut admirer un magnifique panorama embrassant la baie du Lavandou, les îles du Levant et de Port Cros, le port de la Favière et le domaine privé du Cap Bénat et du Gaou Bénat.  Ses Remparts très bien conservés datent de la création du village (12ème s.). Extrait du site www.bormeslesmimosas.com.

Le château de Brégançon, l'empreinte de la famille Sabran.
« Les limites du marquisat de Brégançon étaient alors :  au levant et au nord, la crête des plus hautes montagnes qui le séparent des communes de Bormes, Pierrefeu et Collobrières ; au couchant, par les rivières de Real-Martin et de Gapeau et  au midi, par la mer. »

En 1816, Simon Sabran achète le domaine de Brégançon qui compte plus de mille hectares ; on y cultive alors la vigne, des arbres fruitiers (olives, figues, …) et des mûriers. A sa mort en 1835, sa femme décide de vendre la propriété.

1837, propriété des Chappon. Les nouveaux propriétaires, M. Adolphe Chappon, armateur marseillais, et son épouse, vont donner à Brégançon la physionomie que nous lui connaissons aujourd’hui, il font raser l’ancienne bâtisse et construisent en lieu et place un château d’inspiration italienne.
chateau de bregancon
A ne pas confondre avec " le fort ", le château de Brégançon est aujourd'hui un domaine viticole renommé. Il était à l'origine l'ancienne ferme du Marquisat de Brégançon dont le fief était le fort de Brégançon (voir supra l'histoire du fort).

1880, de nouveau au Sabran ! En 1869, Hermann Sabran, petit-fils de Simon Sabran, épouse Hélène Chappon, fille M. et Mme Chappon. En 1880, ils héritent du domaine qui redevient ainsi une propriété Sabran.
chateau de bregancon
L’empreinte Renée Sabran liée à un souvenir douloureux.
En 1874, Hermann et Hélène Sabran ont perdu leur fille, Renée, décédée d'une tuberculose osseuse à l'âge de huit ans. M. Sabran avait alors souhaité transformer sa propriété varoise en hôpital pour enfants (il était à la même époque président du conseil d’administration des Hospices civiles de Lyon).

L’entreprise de la persévérance : Hermann Sabran se heurte rapidement à l’éloignement du site et la construction d’un barrage pour répondre au besoin d’alimentation en eau ne suffira pas ; il décide donc de changer de site. L’hôpital Renée Sabran va ainsi naître sur la presqu’île de Giens, c’est lui que nous connaissons aujourd’hui.

Extrait du journal "La femme" le 01/08/1893 : CHRONIQUE DU BIEN - L'HOPITAL RENÉE SABRAN (sanatorium de Giens, Var). " On a enfin reconnu en France les bienfaits du traitement marin, et le 12 novembre 1892, s'ouvrait à Giens près d'Hyères (Var) notre troisième hôpital maritime, dont le besoin se faisait sentir depuis longtemps pour les enfants scrofuleux de la région du Rhône, mais dont la question financière avait jusqu'ici retardé la construction. M. Hermann Sabran, président du Conseil général des hospices de Lyon, a pris la généreuse initiative de la campagne qui devait aboutir à la réunion des fonds nécessaires et prêché d'exemple en donnant le domaine de trente hectares situé sur la jolie presqu'île de Giens, où s'élève maintenant le Sanatorium Renée Sabran.

Ce nom est celui d'une enfant tendrement aimée, pleurée depuis quelques années, et l'œuvre de compassion née d'une grande douleur, en a inspiré d'autres de même nature (parmi les donateurs, la Chambre de commerce de Lyon, les frères, sœurs et aumôniers de l'hospice de la Charité, une Société anonyme de filatures, la chambre des avoués et la Caisse d'épargne de Lyon). ... "

En 1914, Francis SABRAN, neveux, d’Herman Sabran (mort sans enfant), hérite de la propriété de Brégançon. Il épouse Marguerite Gérard, fille des propriétaires du château voisin de Léoube (voir infra).  Et c’est sa fille unique, Marguerite SABRAN, qui épousera Georges Tezenas, famille toujours propriétaire du château.

Cru Classé Côtes de Provence depuis 1955, la famille Tezenas, assure la vinification de cépages réputés : Grenache, Cinsault, Syrah, Cabernet Sauvignon et autres nectars ...
bregancon chateau
" C'est ainsi que les œuvres protectrices de l'enfance ont pour elles à la fois les calculs de l'économiste et les rêves du poète. " (extrait d'une allocution prononcée le jour de l'inauguration de l'hôpital Renée Sabran).

Le château de Léoube
chateau de leoube
" Enracinés dans la clarté métallique d’une Méditerranée omniprésente, 560 hectares fertiles, dont 65 dédiés à la vigne, 20 à la culture de l’olivier exhalent leurs parfums, leurs couleurs et leurs songes, au creux d’une anse naturelle doublement protégée des assauts du Mistral et de l’immobilier. " (extrait du site du domaine). A peine plus loin que le château de Brégançon, celui de Léoube produit lui aussi vin et huile d'olive. En haut à droite de l'image, la chapelle du domaine dite "Saint Geoges de Léoube".

La tour Fondue à Giens
tour fondue du pradeau giens hyeres
Plus connue sous le nom de Tour Fondue que batterie du Pradeau, ce petit fort date du XVII s.

Batterie du Cap Léoube
fort batterie cap leoube
Batterie du Cap Léoube. 1852, modifiée en 1879, elle était armée par 3 canons.

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