17 - Châteauneuf
les Moustiers (La Palud sur Verdon), une église et une chapelle dans un
village abandonné,
la grotte Notre Dame, aussi appelée chapelle de Notre-Dame de la Baume, ou encore grotte de ND ou des Templiers ; Rougon, la chapelle Saint Christophe et les oratoires Sainte Rose et Sainte Anne. |
" On trouve dans son territoire
une
grotte qui est en grande vénération ; la tradition porte qu'un
religieux Templier, s'étant évadé de sa prison, lors du
procès célèbre intenté à cet ordre, vint s'y réfugier, et qu'il y
mourut en odeur de sainteté. On y a depuis construit une chapelle ... "
Le 11 juillet 1819, jour de dimanche, M. Salomé, curé de Moustiers et commissaire épiscopal se rendit à Châteauneuf pour y installer un nouveau recteur. ... Le temps était beau, on remarquait seulement quelques gros nuages. La messe fut commencée ... lorsqu'on étendit trois détonations de tonnerre qui se succédèrent avec la rapidité de l'éclair. ... |
Un village déserté. Par arrêté du 1er février 1974 paru au
journal officiel le 28 du même mois, la commune de Châteauneuf les
Moustiers, est administrativement dissoute et rattachée à La
Palud-sur-Verdon le 1er mars 1974. Cela ne signifie aucunement
disparition car une cinquantaine
de personnes habitent toujours différents hameaux environnants.
Rendez-vous ICI
pour découvrir cet ancien village. |
En 1844, " La Paroisse De Châteauneuf comprend le village,
les hameaux de Ponçonnet, les Subis, Ovins, Vaux, Alaves, Aile,
Sarpeyes, la Plan et
Maubec ; en tout une population de 310 âmes. Son église paroissiale est
dédiée à saint Pons. Elle ne date que de la fin du XVIIIème
siècle. Il y a une école primaire qui n'est fréquentée que dans la
morte saison. " (Géographie historique et
biographique du département des Basses-Alpes - JJM Féraud). Mentionnée une première fois dans la bulle de confirmation des églises dépendant de l'abbaye de Montmajour en 1204 - l'équivalent du précieux cartulaire de l'abbaye Saint Victor de Marseille - cette église traverse difficilement les siècles ; en 1582, ses portes sont cassées ; plus tard, le toit, le clocher, les escaliers, le crépissage intérieur et le pavement nécessiteront " des réparations d'une nécessité absolues ". En 1804, le clocher fragilisé fut démoli et reconstruit. Une messe en plein air fut y fut célébrée en 1971. |
Arrivée au village, la maison qui domine l'oratoire a servi
de presbytère avant les troubles de la Révolution,
elle est alors confisquée pour abriter la mairie. Comme beaucoup de
maisons, les encadrements de portes ont été enlevés pour être
réutilisés. Châteauneuf-les-Moustiers va perdre 19 hommes, tous nés au village, au cours de la première guerre mondiale. Cet oratoire "reconverti" en monument aux morts rappelle les noms de 11 hommes : " Guerre 1914 - 1918 A la mémoire des enfants de Châteauneuf morts pour la patrie " : J. Meissel, A. Guichard, J. Constantin, G. Constantin, B.Constantin, E. Abert, H. Bondil, M. Bondil, E. Merlac, L. Laurent, B. Guichard. Egalement inscrit le nom de "Robert Scipion 1939-1945". |
Egalement nés à Châteauneuf les Moustiers, les 8 autres noms
sont inscrits dans une niche située sur la façade de la chapelle Saint
Pierre (hameau des Chauvets, voir infra) : G. Bondil, C Abbes, A.
Bondil, J. Laurent, F. Laurent, A. Abert, J. Boyer, C. Abbes. " As-tu jamais songé aux autres morts, ceux que nous n'avons pas connus, tous les morts de tous les régiments ? Le nôtre, rien que le nôtre, en a semé des centaines sur ses pas. Partout où nous passions, les petites croix se levaient derrière nous, les deux branches avec le képi rouge accroché. Nous ne savions même pas combien nous en laissions : nous marchions... Et dans le même temps d'autres régiments marchaient, des centaines de régiments dont chacun laissait derrière lui des centaines et des centaines de morts. Conçois-tu cela ? Cette multitude ? On n'ose . " (Maurice Genevois, Ceux de 14) Rendez-vous ICI pour plus d'informations. |
" Chute de trois masses de feu sur une église ; neuf personnes tuées, quatre-vingt deux blessés, tous les chiens meurent en conservant leur attitude ". |
Extrait
du " Traité de géographie et de statistique médicales et des maladies
endémiques : comprenant la météorologie et la géologie médicales, les
lois statistiques de la population et de la mortalité, la distribution
géographique des maladies et la pathologie comparée des races humaines.
" Tome 1 - Jean-Christian-Marc Boudin - 1857. " Il y a dans le département des Basses-Alpes, un village appelé Châteauneuf, situé au sommet et à l'extrémité de l'une des premières montagnes des Alpes, qui forment un amphithéâtre sur Moustiers. Il consiste en quatorze maisons réunies au presbytère et à l'église paroissiale, sur une éminence coupée par les angles de deux autres montagnes, l'une au levant, l'autre au couchant. L'intervalle qui sépare le village de la montagne du levant est si étroit et si profond, que l'aspect en est effrayant. 105 habitations sont dispersées en hameaux, presque toutes sur le penchant de la montagne du levant et forment une population de 500 âmes. Le 11 juillet 1819, jour de dimanche, M. Salomé, curé de Moustiers et commissaire épiscopal se rendit à Châteauneuf pour y installer un nouveau recteur. Vers les deux heures et demie, ou se rendit en procession de la maison curiale à l'église. Le temps était beau, on remarquait seulement quelques gros nuages. La messe fut commencée par le nouveau recteur. Un jeune homme de dix-huit ans qui avait accompagné le curé de Moustiers, chantait l'épître, lorsqu'on étendit trois détonations de tonnerre qui se succédèrent avec la rapidité de l'éclair. |
Le missel lui fut enlevé des mains et mis en pièces ; il se
sentit
lui-même serré étroitement au corps par la flamme qui le prit tout de
suite au cou. Ce jeune homme, qui avait d'abord jeté de grands cris,
ferma la bouche, fut renversé, roulé sur les personnes rassemblées dans
l'église, qui toutes avaient été terrassées, et jeté ainsi hors de la
porte. Le curé fut trouvé asphyxié et sans connaissance. On le releva, on éteignit la flamme de son surplis, et l'on parvint à le rappeler à la vie environ deux heures après. Il vomit beaucoup de sang. Il assure n'avoir pas entendu le tonnerre, et n'avoir rien su de ce qui se passait. Le fluide électrique avait touché fortement la partie supérieure du galon d'or de son étole, coulé jusqu'au bas, enlevé un de ses souliers qu'il porta à l'extrémité de l'église et brisé la boucle de métal. Photo de gauche, né d'un partenariat entre la commune de La Palud et l'association Alpes de Lumière, des chantiers de bénévoles ont consolidé les ruines de l'église, un cintre en bois (2010-2012) soutient depuis le chevet. |
Ses blessures n'ont été cicatrisées que deux mois après. Il
avait une eschare de plusieurs travers de doigt à l'épaule droite ; une
autre s'étendait du milieu postérieur du bras du même côté jusqu'à la
partie moyenne et extérieure de l'avant-bras; une troisième eschare
profonde partait de la partie moyenne et postérieure du bras gauche, et
allait jusqu'à la partie moyenne de l'avant-bras du même côté, une
quatrième plus superficielle et moins étendue au côté externe de la
partie inférieure de la cuisse gauche ; et une cinquième sur la lèvre
supérieure jusqu'au nez. Il a été fatigué d'une insomnie absolue
pendant près de deux mois ; il a eu les bras paralysés, et il souffre
des différentes variations de l'atmosphère. Un jeune enfant fut enlevé au bras de sa mère et porté à six pas plus loin ; on ne le rappela à la vie qu'en lui faisant respirer le grand air. Tout le monde avait les jambes paralysées. Les femmes, échevelées, offraient un spectacle horrible. L'église fut remplie d'une fumée noire et épaisse ; on ne pouvait distinguer les objets qu'à la faveur des flammes des parties de vêtements allumées par la foudre. Huit personnes restèrent sur place ; une fille de dix-neuf ans fut transportée chez elle sans connaissance ; elle expira le lendemain, en proie à des douleurs horribles, à en juger par ses hurlements de sorte que le nombre des personnes mortes est de 9 ; celui des blessés est de 82. Le prêtre célébrant ne fut point atteint. Tous les chiens qui étaient dans l'église furent trouvés morts dans l'attitude qu'ils avaient. |
Une femme qui était dans une cabane,
sur la montagne de Barbin, au
couchant de Châteauneuf, vit tomber successivement trois masses de feu
qui semblaient devoir réduire ce village en cendres. Il paraît que la
foudre frappa d'abord la croix du clocher qu'on trouva plantée dans la
fente d'un rocher, à une distance de 16 mètres ; elle pénétra ensuite
dans l'église par une brèche qu'elle fit à la voûte, à la distance d'un
demi-mètre de celle par où passe la corde d'une cloche ; la chaire fut
écrasée. On trouva dans l'église une excavation d'un demi-mètre de
diamètre, prolongée sous les fondements du mur jusque sur le pavé de la
rue, et une autre qui rentrait sous les fondements d'une écurie, où
l'ou trouva morts cinq moutons et une jument. On sonnait les cloches
quand la foudre tomba sur l'église. " |
"Grotte
Notre Dame", aussi nommée "chapelle de Notre-Dame de la Baume", ou encore " grotte de Notre-Dame ou des Templiers" |
Direction les Chauvets au fond du ravin du Bau par l'ancienne voie romaine car après la Sainte Baume, St Mihel-Sous-Terre, ou encore la Sainte Baume de l'Estérel, je voulais voir ... |
... en haut des marches ... |
... une chapelle ! |
Deux meurtrières ne laissent aucun doute sur un usage défensif qui ne surprend pas. On situe leur construction au XVIème-XVIIème siècle alors que les seigneurs de Rougon, comtes de Carcès, guerre de religions, invasion de la Provence troublent toute la région. |
" On trouve dans son territoire une
grotte qui est en grande
vénération ; la tradition porte qu'un religieux Templier, s'étant évadé
de sa prison, lors du procès célèbre intenté à cet ordre, vint s'y
réfugier, et qu'il y mourut en odeur de sainteté. On y a depuis
construit une chapelle en l'honneur de la Sainte Vierge, où l'on se
rend en procession; le jour de l'Assomption. On croit de plus qu'il y
avait
au hameau de Chauvet un couvent des Templiers ; on y trouve en effet
des masures et des vestiges d'un monastère. " (Géographie
historique et biographique du département des
Basses-Alpes - J.J.M. Féraud, 1844). Laissons les Templiers hanter les
lieux car peu de documents permettent de retracer l'histoire de cette
chapelle sinon une occupation par des convers signalée en 1274 dans un
registre
ecclésiastique de Riez. Remarquez le mur de courtine protégeant la partie basse et surtout, une vaste terrasse située au dessus de la grotte de la chapelle, protégée elle aussi par un mur, elle est accessible grâce à un boyau très étroit démarrant au fond de la partie basse (lampe obligatoire). |
La grotte vue de l'autre côté du ravin du Bau. Un pélerinage
y était organisé le jour de l'Assomption. Début 1970, des abrutis détruisirent une paroi décorée, le sol pavé de carreaux de terre cuite et une cloison sur laquelle la date de 1746 apparaissait. |
A 1250 m. d'altitude, " La Paroisse de Chauvet comprend
Chauvet qui en est le
chef-lieu, et les hameaux de Périer, les Bondils Saint-Martin,
Saint-Jean, Brochier, les Paluds et quatre bastides : en tout, une
population dé 266 âmes. L'église paroissiale est dédiée à saint Pierre
: c'était autrefois une
annexe de Châteauneuf desservie par le vicaire de ce lieu. Elle est
construite en forme de grotte. Chauvet s'appelait autrefois Silvet, à
cause des petites forêts qui couvraient son sol. On changea le nom de
Silvet en celui de Chauvet, qui vient de chauve, après que ces bois
eurent été abattus. Il y à une école primaire et un bureau de
bienfaisance. " (Géographie historique et biographique du département
des
Basses-Alpes - JJM Féraud, 1844). Aux Chauvets, une chapelle est mentionnée dès 1096 dans une charte de l'abbaye de Montmajour à qui l'évêque de Riez en avait fait don. Ce n'est pas celle de la photo, car il ne subsiste rien de ce premier édifice. Une voie de communication importante passait par là, elle reliait Châteauneuf les Moustiers à la vallée de l'Asse, au nord du plateau de Valensole. Qui dit grand chemin dit "hospitalité" (une sorte d'auberge au Moyen-âge). Il s'en trouvait effectivement une en ce lieu, doublée d'un établissement religieux comme ce fut souvent le cas. Elle perdura jusqu'au XIVème siècle. En 1783, après 50 ans d'efforts, les habitants des hameaux de Périer, des Louches, des Bondils et des Paluds obtinrent l'autorisation de construire une église - celle de la photo - succursale de l'église paroissiale de Châteauneuf-les-Moustiers, elle fut placée sous la protection de Saint Pierre, dont le sanctuaire n'existait plus. |
La Palud sur Verdon. |
L'oratoire Saint-Louis-de-Gonzague. |
A gauche, un oratoire dédié à Saint Jean Baptiste datant de
la
fin du XXème siècle. A droite l'oratoire Saint Sébastien. |
ROUGON " Rougon, en latin Rogonum, tire son nom de "rogonum" bûcher, à cause que le village, anciennement entouré de bois, semblait placé sur un bûcher. Son territoire est vaste et cultivé ; il est fertile en blé et en fruits. On y nourrit beaucoup de bêtes à laine. " (Géographie historique et biographique du département des Basses-Alpes - J.J.M. Féraud, 1844). |
La chapelle Saint Christophe (XVIIème) a probablement
succèdé à un premier édifice datant
du milieu du Moyen-âge. |
Quelle heure est-il ? La mairie de Rougon comprend une
petite tour ayant servi de beffroi et supportant un campanile dont la
cloche date de 1769, une horloge et un cadran solaire orné d'une
peinture (2010), cette dernière est l'oeuvre du Marielle Bonnefoi,
elle représente un vautour, les gorges du Verdon, le village et
son château, la chapelle Saint Christophe et enfin un berger
surveillant son troupeau. Vous pouvez noter mon passage à Rougon à 17h18 car l'horloge fonctionne bien grâce à un mécanisme électronique, mais son vieil ensemble mécanique existe encore. Photo de droite, j'ai monté les contrastes de la peinture du cadran solaire qui affiche plus de 15h00 puisqu'il ne va pas au-delà. L'incription : « Rougoun amo fièro - Verdoun indountablo - Au païs gavot » qui signifie : " Rougon âme fière - Verdon indomptable - Au pays montagnard ". |
Oratoire Sainte-Rose. |
Oratoire Sainte Anne. |
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