Des
prières, sermons et processions aquifères demandant la pluie en
Provence.
" Y'a personne là haut !? ", c'est le cri désespéré de Jean de Florette dans le roman éponyme de Marcel Pagnol et remarquablement mis en scène par Claude Berri. Personne là haut ? Pas si sûr... |
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Saint
Gens, Dieu permit qu'une une soif ardente tourmentât sa pauvre mère.
" Saint Gens naquît à Monteux [au commencement du douzième siècle, en l'année 1104] dans le Comtat Venaissin, d'après une tradition immémoriale et constante confirmée par la décision de plusieurs papes, d'un grand nombre d'évêques, et par l'autorité de quelques martyrologes. ... La beauté de cet enfant lui fit donner le nom de Getts ou de Gentil. Celle dénomination de Gens qui a pour signification beau, ou joli, était fort en usage dans ce temps-là : les anciens noëls et cantiques provençaux en font foi. " (Vie de saint Gens - Maxime Guffroy - éd 1869). Saint Gens, " En gardant les troupeaux, il prêche la Parole de Dieu aux autres bergers. A cette époque à Monteux, lors de la fête de Saint Raphaël, une procession se rendait à la chapelle du même nom, puis, après des prières pour obtenir la pluie, les Montiliens plongeaient la statue dans l'eau du ruisseau tout proche. Gens s'insurge contre ces pratiques et brise la statue. Il est alors chassé à coups de pierres par les habitants du village. Il part sans destination précise, simplement accompagné de deux vaches. " ... Mais regardez bien le vitrail, il n'y a qu'une seule vache ? Car... |
Il recherche la solitude, vit du travail de la terre et prie pour la conversion des Montiliens. Un jour, un loup dévore une de ses vaches. Gens apprivoise la bête et l'attelle avec sa dernière vache . C'est son premier miracle. Pendant ce temps, à Monteux, pas une goutte d'eau. La mère de Gens part le chercher. Il refuse tout d'abord de revenir dans sa ville natale... « Je ne puis désobéir aux ordres de Dieu ! » Telle fut la réponse invariable de notre saint aux instances et aux supplications de sa mère. ... Mais, après avoir prié, il décide la suivre. Sa mère après un tel trajet, a soif et lui réclame à boire. ..." (panneau d'information). |
Vous comprenez maintenant pourquoi une vache et un loup sont
représentés sur la fontaine du sanctuaire. |
" Elle
pria son fils de lui donner à boire. Comme on était éloigné de
l'ermitage, saint Gens toucha du doigt un rocher auprès duquel ils se
trouvaient, du rocher jaillit une double source, l'une d'eau pure,
l'autre de vin, de sorte que la mère du saint anachorète put à loisir
étancher sa soif. ... " La source de vin est tarie (sur demande de sa mère qu'il l'estimait source de malheur), mais la fontaine d'eau limpide coule perpétuellement et son onde miraculeuse sert à guérir les fièvres et autres maladies. C'est son deuxième miracle. Secrètement averti par Dieu d'écouter la voix de sa mère, saint Gens se dirigea avec elle vers Monteux. A peine fut-il arrivé dans la ville, suivi et acclamé par une foule considérable d'hommes, de femmes et d'errants, qu'une pluie torrentielle se mit à tomber, au moment où ce peuple enthousiaste pour les Vertus de saint Gens voulait le porter en triomphe. C'est son troisième miracle. D'après le récit de M. Gandon, prêtre secondaire du Beaucet, le même miracle se renouvela longtemps après lorsque les habitants de la ville furent venus prier au pied de l'autel dans la chapelle du saint. |
Cependant, le serviteur de Dieu rentra dans la maison
paternelle, suivi
du loup de la montagne qui, par un nouveau miracle, était devenu doux
comme un agneau, ne faisait de mal à personne, et se laissait caresser
par les enfants. Saint Gens ne demeura pas longtemps auprès de son père et de sa mère, il regagna bientôt sa chère solitude où il continua son premier genre de vie durant sept années, embaumant la vallée du parfum de ses vertus et appelant sur sa patrie et sa famille les bénédictions du ciel. |
La source
miraculeuse (à droite)
Ce laps de temps écoulé, saint Gens, jeune encore , mais déjà aussi puissant en vertus et en mérites que le saint le plus consommé, s'endormit dans le Seigneur, le 16 mai 1127, à l'âge de 23 ans. |
Son corps fut inhumé, suivant l'usage de ce temps-là, près d'une petite chapelle que le père de saint Gens avait fait bâtir. La voix du peuple mit Gens au rang des saints, le béatifia et le canonisa. Dieu opéra par son intercession des miracles innombrables, et il se fit un si grand concours de fidèles à son tombeau que l'on résolut de remplacer la petite chapelle par une grande église et un monastère. Un fit alors une translation solennelle des reliques de saint Gens, et ces restes furent déposés dans le nouveau sanctuaire sous une table de pierre élevée au-dessus du pavé d'environ deux pieds. |
La source
miraculeuse.
... l'on raconte qu'un cabaretier de L'Isle (Vaucluse) s'étant un jour approché de cette source, conduit plutôt par un mouvement de curiosité que par esprit de religion, prononça en riant quelques paroles malhonnêtes. L'eau s'arrêta tout à coup, laissant stupéfaits notre impie et tous ceux qui l'environnaient. Le cabaretier, revenu à lui-même, reconnut sa faute, la confessa immédiatement à un père franciscain qui se trouvait en cet endroit et la source jaillit de nouveau. La fête du premier dimanche de septembre en l'honneur du glorieux saint Gens se célèbre avec une solennité toute particulière. Les orphéons des localités voisines viennent s'échelonner à l'envi sur la montagne et font entendre en l'honneur du Saint des hymnes et des cantiques. Ceux qui sont atteints de la fièvre accourent à la source miraculeuse, et le malade qui boit de cette eau avec une foi sincère est inévitablement guéri. Recourons donc tous à saint Gens, soit que nous soyons affligés des maladies du corps, soit que la fièvre brûlante des passions et du péché dévore notre cœur. Saint Gens priera Dieu jour nous et Dieu nous exaucera. " (Vie de saint Gens - Maxime Guffroy - ed 1869). |
Saint
Honorat, « invoqué dans les calamités publiques, pour et contre la
pluie. »
" Malgré les liens qui l'attachaient au paganisme, saint Honorat, issu d'une noble famille romaine et originaire du territoire de Toul, vendit au profit des pauvres tous les biens dont il pouvait disposer, pour vaquer plus librement à tous les exercices de la vie chrétienne. L'aîné de ses frères, Venant, ayant suivi son exemple, l'accompagna dans un voyage sur les côtes de la Grèce pour étudier de plus près les vertus et les pratiques des moines de ces contrées. Après la mort de Venant qu'il perdit dans le Péloponèse, il prit le parti de revenir dans les Gaules et demeura quelque temps dans le creux d'un rocher, qu'on nomme encore aujourd'hui la Baume de saint Honorat, dans un lieu appelé le désert de Caparosse. Mais pour se dérober encore plus aux yeux du monde, il prit le parti de s'installer dans la petite île de Lérins, malgré les serpents qui y pullulaient et qui perdirent leur venin à son égard et à l'égard de ses disciples. " |
" La Baume de Saint Honorat (ci-dessus) était située entre l'île
de Lérins et Fréjus.
Vincent Barralis qui avait fait profession à l'Abbaye de Lérins
le 12 mars 1577, raconte dans sa chronologie de Lérins, publiée en 1613
à Lyon, qu'à cette époque les fidèles et surtout les habitants de
Fréjus, lorsqu'ils étaient affligés par la trop grande abondance de
pluie, par la sécheresse ou par quelque autre calamité y venaient en
foule processionnellement pour apaiser la colère du Très-Haut. " (Les
saints patrons des corporations et protecteurs spécialement invoqués
dans les maladies et les circonstances critiques de la vie... - Louis
Du Broc de Segange - 1887). |
Notre-Dame
de
Consolation : « En 1867, une sécheresse effrayante menaçait nos
récoltes... »
Au sanctuaire Notre-Dame de Consolation à Hyères, les vitraux raconte l'histoire de la ville et Notre-Dame de consolation y dispense ses grâces : Saint Louis débarquant à Hyères, les Huguenots en 1630, Révolution de 1789, Procession de 1815, la proie des flammes, le sécheresse et le choléra en 1885 |
« En 1867, une sécheresse effrayante
menaçait nos récoltes,
le blé mourait et tout ce qui était dans nos champs. Des prières
publiques eurent lieu ; le Ciel resta sourd ; le peuple d'Hyères
demanda
à grands cris à notre pasteur de descendre la Vierge de Notre-Dame de
Consolation à notre église paroissiale d'Hyères. Le 3 mai, jour de dimanche, nous montons en procession pour descendre la statue ; un soleil de plomb nous brûlait, les hommes se disputaient l'honneur de porter la statue ; plus de deux mille personnes suivaient. On déposa la statue dans la paroisse Saint Louis. Le lundi 4 mai, le temps se couvrit, et, dans la nuit, une pluie douce et fine vint ressusciter nos récoltes, et, chose remarquable, la pluie s'arrêta aux limites de la commune. » (Le dossier des pèlerinages - Paul Parfait - 1877). |
Notre Dame de Grâce
à Aix en Provence, « on ne se souvient pas que ce dernier effort de la
piété d'un peuple consterné soit demeuré sans effet. »
" La statue qui représentait Marie sous ce titre fut, dit la tradition, envoyée a ces Religieux par saint Bonaventure, et exposée à la vénération publique dans leur église. Là, elle attira promptement a elle un immense concours de fidèles. Dans toutes les calamités publiques, dans toutes les nécessités privées, on accourait a ses pieds, et les nombreux ex-voto suspendus à ses côtés attestaient qu'on avait été exaucé. On l'invoquait surtout dans les grandes sécheresses, qui menaçaient les moissons et les fruits de la terre. On y allait en procession des diverses paroisses, et si la sécheresse continuait, on allait en foule solliciter les consuls de demander à l'autorité ecclésiastique la permission de porter en procession la statue elle-même de Notre-Dame de Grâce. Alors une foule immense de cultivateurs, de tout âge et de tout sexe, se rassemblait pour suivre la sainte image ; les rues et les places publiques retentissaient des accents de leurs prières, et ces supplications souvent accompagnées de larmes étaient toujours exaucées. Les historiens du temps affirment que, de mémoire d'homme, on ne se souvient pas que ce dernier effort de la piété d'un peuple consterné soit demeuré sans effet. A l'époque de la Révolution, la sainte image fut soustraite à la profanation, et soigneusement cachée ; mais à la réouverture des églises, on la déposa à l'église paroissiale de Sainte-Marie-Madeleine, et aussitôt les offrandes, les neuvaines, les ex-voto vinrent prouver que la dévotion à Notre-Dame de Grâce vivait encore dans les cœurs comme aux temps anciens. Au mois de juin 1818, une longue sécheresse, à la suite d'un rigoureux hiver, menaçait les campagnes d'une stérilité désastreuse. On porta en procession la statue de Notre-Dame de Grâce, on fit une neuvaine de prières dans l'église de Sainte-Marie-Madeleine (photo) ; et avant l'expiration de la neuvaine, une pluie abondante rafraîchissait la terre, développait la végétation, assurait la moisson. Un trait de protection aussi remarquable inspira aux fidèles le désir de consacrer un autel spécial à la statue de Notre-Dame de Grâce. Le clergé répondit à un vœu si louable ; un autel fut dressé, et, le 8 décembre, on y transféra la statue avec la plus grande solennité. Depuis cette époque, on y fait brûler un nombre prodigieux de cierges, et on s'y presse en foule pour réclamer la protection de Marie ; une confrérie ou association s'est établie en son honneur, et Pie VII, par un bref du 1er février 1819, y a attaché de nombreuses indulgences. " (ND de France, ou Histoire du culte de la sainte Vierge en France depuis l'origine du christianisme jusqu'à nos jours - M. le curé de Saint-Sulpice - A.-J.-M. Hamon - éd. 1861-1866). |
Saint-Eutrope,
« Oh
!
moun bouan moussu. Si lou menavi pas ensin, n'en pourriou ren faïré ! »
" Saint-Eutrope, patron du Vieux-Beausset, a le privilège de faire pleuvoir ; mais il paraît qu'il reste assez souvent sourd aux supplications des fidèles, quand il est de mauvaise humeur. Il est vrai que dans ce cas, des menaces, et même des coups, lui sont prodigués. " |
" Un jour de mai, la sécheresse menaçait les récoltes. Or,
comme les prières et les neuvaines étaient restées sans effet, le
gardien de l'ermitage où se trouve la vieille statue du saint, réputée
la plus habile à faire pleuvoir, prit saint Eutrope, le plaça sur la
porte de la chapelle, et se mit à le rouer de coups. Un passant étonné
d'un pareil traitement, lui en demanda la raison ; le sacristain lui
répondit : Oh ! moun bouan moussu. Si lou menavi pas ensin, n'en
pourriou ren faïré ! " |
Oratoire Saint
Eutrope (1943).
" Oh ! mon bon monsieur ! Si je ne le traitais pas ainsi, je n'en pourrais rien faire ! Peu après, la pluie se mit à tomber, dit la légende ; et les récoltes furent sauvées ". (Communication de M. Jean PROBASSY). |
Saint
Pons trempé irrévérencieusement trois
fois dans l'eau à Collobrières.
" Dans un certain nombre de localités de la Provence, on a été longtemps persuadé, et l'on croit, quelque peu encore, en ce moment : que lorsque la pluie fait défaut dans la contrée, on peut la faire tomber, en allant plonger la statue du patron du pays dans l'eau. Cette coutume est assez complexe ; comme je l'ai fait remarquer dans le chapitre précédent, en examinant ce qui se fait dans les divers villages où elle existe, on constate : que nous sommes en présence de deux vestiges distincts des pratiques anciennes : dans les unes c'est la coercition, pure et simple, qui est exercée par cette immersion ; dans d'autres, l'immersion est, au contraire, une manœuvre de simple piété ; enfin, dans un certain nombre, les deux pratiques se sont confondues : de telle sorte que l'immersion tient, tour à tour, ou suivant le cas, à la coercition ou à la prière. Dans le dernier cas, c'est un vestige du culte de Cybèle, Hertha, etc., etc. ; dans l'autre c'est la punition du fétiche. " ... |
Ruine de l'église Saint Pons à Collobrières
... " La cérémonie de Collobrières, dans le massif des Maures, entre Hyères, et Saint Tropez, on a une dévotion spéciale pour saint Pons. Qu'on me permette de souligner la ressemblance qu'il y a, entre : Pons et Fons, et de rappeler : qu'en Provence, il y a une grande quantité de quartiers ruraux placés sous le patronage de ce saint ; tous, ont une fontaine remarquable par son abondance ou sa fraîcheur. Quoi qu'il en soit, à certaines époques de l'année, on faisait à Collobrières, une procession solennelle ; et, lorsque la sécheresse menaçait les récoltes, ce qui arrive fréquemment dans le massif montagneux de la région, on invoquait saint Pons avec ardeur. Si la sécheresse continuait, malgré les prières, ont portait cérémonieusement saint Pons, dans le quartier qui avoisine la rivière, et on le trempait, irrévérencieusement, trois fois, dans l'eau, pour lui exprimer le désir d'avoir de la pluie ; et aussi, le mécontentement qu'on avait contre lui, parce qu'il n'avait pas fait pleuvoir. " (Superstitions et survivances : étudiées au point de vue de leur origine et de leurs transformations - Laurent-Jean-Baptiste Bérenger-Féraud - 1896) |
Sainte
Rossoline, « Les Habitants de Lorgues... allèrent au nombre de plus de
trois mille
en procession... »
" L'intérêt et le plaisir abordent les hommes qui oublient celui qui est les dispensateur de tous les biens. Pour élever les regards vers le ciel, notre partie véritable, il nous être frappés par le malheur, être témoins de quelque calamité, voire la tome s'entrouvrir devant nous. Heureux, lorsque, rappelés au devoir par quelque avertissement lugubre, par quelque grave épreuve, nous nous souvenons de Dieu de qui vient la miséricorde et le secours. Le récit suivant s'applique à une circonstance semblable ; j'en ai été témoin et j'ai cru devoir lui donner de la publicité. ... |
C'était au printemps de 1817. Il n'avait pas plu en Provence depuis le moment des semailles, tandis que dans le nord de la France, les torrents et les rivières débordaient et inondaient les campagnes : la germination s'était pourtant opérée, et la sécheresse seule était désastreuse. On avait vu les premières fleurs s'épanouir, l'amandier secouer son émail, la campagne donner un bel espoir, quand une perspective désastreuse change de face toutes ces promesses. Les céréales surtout étaient menacées. Le bon roi Louis XVIII, ému par les plaintes des gens de la campagne, invita les évêques à ordonner des prières, pour obtenir la pluie. Dans le département du Var, il y eut partout des prières publiques et des neuvaines ; mais le ciel semblait sourd à tant d'invocations. Le mois d'avril était passé, et le ciel était désespérément serein, et la chaleur du soleil acquérait chaque jour plus d'intensité. La population de Lorgues, comme pour faire violence, par sa foi, au ciel se montrant toujours irrité, accourt en foule tous les soirs aux pieds des autels et y prie avec les meilleurs sentiments. Les habitants des campagnes se rendent avec empressement à ces exercices pieux ; l'église est trop étroite pour contenir l'affluence. Des groupes de fidèles se réunissent en outre dans tous les quartiers, et se dirigent sur la colline de Saint-Ferréol (photo à droite), patron de la ville, et ces processions défilent avec recueillement, à la lueur des étoiles, en psalmodiant le Miserere mei. Arrivés à l'ermitage, chacun se prosterne et invoque le Saint. Cet élan spontané de foi chrétienne, sans prêtre, sans croix, dure pendant quinze jours de la manière la plus touchante, et va toujours croissant en nombre. Les vieillards et les infirmes, ne pouvant suivre les pèlerins sur la montagne, se rendent à la même heure à la porte de l'église, et font les mêmes invocations. Je ne saurais dire quelles étaient les angoisses générales, dans le département du Var, à la vue des moissons compromises ; mais partout les prières montaient au ciel. Ce que je n'oublierai jamais, c'est d'avoir vu alors, l'impie, le libertin, l'indifférent, la femme mondaine marcher, la tête basse vers le temple et écouter les instructions qui s'y donnaient ; ils étaient exemplaires. |
La population entière est exacte au rendez-vous. La cloche sonne ; on part. Une femme du peuple, dont la vie avait été jusques là peu édifiante, s'avance les pieds nus, prend une croix de bois et ouvre la marche du cortège pieux. Plus de 1500 filles ou femmes, vêtues de blanc, voilées et un cierge à la main, se rangent sur deux files en chantant le Miserere mei, le Purce Domine. 4500 hommes suivent également une autre croix. Beaucoup marchent pieds nus, un sac sur la tête, une corde au cou et à la ceinture. Les notables du pays et le clergé forment la fin de la procession qui se développe dans une étendue de deux kilomètres. C'était sans doute une nuit solennelle que cette manifestation de pénitence. La nature était calme et semblait attentive à ce spectacle. Bientôt les habitants des campagnes voisines se joignirent eux aussi à la procession, portant des cierges et allant franchir les 22 kilomètres qui séparent la ville de la dévotion indiquée. A la descente de Taradeau, à 6 kilomètres de la ville, la route serpentant sur le penchant d'une colline boisée, présente à l'œil un aspect magique. A l'aurore, la procession se trouvait à peu de distance des Arcs, où passaient en ce moment plus de trente charretiers de Marseille, allant à Nice ou en revenant. Ces hommes si enclins à blasphémer le nom du Seigneur, s'arrêtent, se mettent à genoux, et s'unissent en esprit à l'immense caravane. |
![]() Après l'office, la foule se répand dans les vastes prairies d'alentour, et prend un repas avec quelques provisions apportées. C'était encore là, au sein d'une nature splendide, un tableau bien saisissant. Vers midi, le signal est donné : on repart dans le même ordre que le matin. On oublie la fatigue, On prie, on prie toujours. La pénitente qui portait la croix avait les pieds meurtris ; elle se réhabilitait. A 7 heures du soir la procession était dans l'église de Lorgues (photo de gauche : collégiale St Martin de Lorgues), où la cérémonie fut terminée par la bénédiction du Saint-Sacrement. Le ciel était apaisé : une pluie fine commence à tomber, tandis que chacun rentre chez soi. Bientôt cette pluie est plus abondante et continue toute la nuit. On ne craint plus la famine, et la récolte donne dès le lendemain les plus belles espérances qui ne seront pas trompeuses. Dix jours après cet événement mémorable, les fidèles de Lorgues reconnaissants se rendaient en nombre égal, au sanctuaire de sainte Rossoline, en chantant le Te Deum, et déposaient dans la chapelle un ex-voto et une table de marbre où est gravée la relation du pèlerinage. " (La France littéraire, artistique, scientifique - Courdouan - 1864). |
Saint
Donat, « En une grande sécheresse... il revint sans être mouillé,
encore qu'il plût bien fort. »
" An 290. Saint Donat évêque d'Arezzo, ville de Toscane, naquit de parents nobles, riches et saints, qui furent martyrisés du temps des empereurs Dioclétien et Maximien. ... Donat brillait fort à cause de ses bonnes mœurs, et de sa grande érudition en toutes sortes de sciences : il fut fait diacre et prêtre par Satur, évêque d'Arezzo, après le décès duquel il fut mis en sa place, avec l'approbation et le consentement de tous les fidèles. Dieu fit de grandes merveilles par Saint Donat ; entre lesquelles le Pape Saint Grégoire raconte, que... En une grande sécheresse il obtint la pluie du ciel, et étant allé hors la ville, il revint sans être mouillé, encore qu'il plût bien fort. ... Par ces miracles et d'autres fort rares, il convertit beaucoup de païens, et fit la guerre aux diables. " (Les vies des saints et fêtes de toute l'année par le r. p. Ribadénéira - 1857). |
Parmi les
chapelles dédiées à Saint-Donat, celle de Callian (Var).
" Comme, depuis près de trois ans, la pluie refusait de tomber, et que la stérilité était grande, les infidèles vinrent trouver l’empereur Théodose et lui demandèrent de leur livrer Donat, dont ils accusaient les artifices magiques. Averti par l’empereur, Donat se rendit sur la place, pria le Seigneur, et obtint aussitôt une pluie abondante. Puis il revint chez lui, sans une goutte d’eau sur son vêtement, tandis que tous les autres étaient trempés de pluie. " (La Légende dorée 1261-1266 - traduction éd 1910). 17 siècles plus tard, le 7 août 2023, Var Matin titrait : "A la fête de la Saint-Donat à Sainte-Maxime, ils ont prié pour faire venir la pluie". |
La
Vierge Noire de l'abbaye
Saint Victor à Marseille, « plus de cinquante
procès-verbaux font foi que le
Seigneur a accordé à nos besoins, la pluie qu'il refusait depuis
longtemps. »
Dans les cryptes de l'abbaye, Notre-Dame-de-Confession (ou Vierge Noire). " La statue que l'on révère dans ce sanctuaire, est de la plus haute antiquité. ... Cette statue est en très-grande vénération. Tous les samedis on célèbre les saints mystères dans cette chapelle. Quelques fidèles, en trop petit nombre, viennent y invoquer N.-D.-de-Confession car, peu de personnes connaissent cette pieuse pratique. Mais c'est surtout pendant l'octave de la Chandeleur, que le concours est immense. Chacun se fait un devoir de visiter cette crypte, et d'emporter chez soi un de ces cierges, teints en vert, qui brûlent continuellement devant cette statue ; et cette couleur mystérieuse des bougies est encore un privilège dont jouit cette seule chapelle, et qui remonte une haute antiquité. Jadis, quand la sécheresse se faisait sentir trop vivement, nos consuls, et plus tard nos échevins, demandaient que l'on fit sortir la Vierge Noire. « Et l'on trouve dans l'Hôtel de-Ville, plus de cinquante procès-verbaux qui font foi que le Seigneur a accordé à nos besoins, la pluie qu'il refusait depuis longtemps. » (Essai historique et archéologique sur l'abbaye de Saint-Victor-lez-Marseille, C. Kothen, 1850). |
Comme par exemple le 7 août 1678 : " Procession pour obtenir
qu'il pleuve.
Une procession générale est
faite par MM. de Saint-Victor, à la prière de MM. les échevins pour
demander à Dieu de la pluie. La procession, où l'image de la
très-sainte Vierge est portée et à laquelle assistent MM. les échevins
avec un grand concours de peuple, part de l'abbaye sur les cinq heures
du soir, descend en ville, moyennant la permission de M. le vicaire
génėral, et vient passer au Cours et de là aux Accoules où MM. du
Chapitre avoyent tout préparé pour donner la bénédiction, à la prière
aussi de MM. les échevins ; de l'église des Accoules, la procession
rentre à l'Abbaye en passant dans la rue de M. de la Reinarde et le
quay du Port-Neuf où la bénédiction est encore donnée, Ad Majorem
Glorian Dei. " (Cérémonial de la ville de Marseille de l'année 1660 a
l'année 1781 - ed 1873) |
L'abbaye Saint
victor à Marseille, une visite - in situ - obligatoire !
Ou encore en 1718, " La sécheresse étant extrême et Mrs. de Saint-Victor ayant résolu de faire une procession pour demander au ciel de la pluie, il est, le 22 juillet 1718, fait ladite procession, à laquelle il est porté l'image miraculeuse de la très-sainte Vierge qui est dans l'église inférieure de l'abbaye de Saint-Victor ; les échevins assistent, en chaperon, à la procession, ainsi que sur l'ordre de l'évêque, les vicaires et prêtres de la paroisse Saint-Ferréol, les capucins et les minimes. " Et pour la prestigieuse abbaye Saint Victor de Marseille, c'est : ICI. |
Saint
Antoine de Padoue à Cuges les Pins : l'eau et le feu...
" Cuges a eu souvent des preuves manifestes de la protection particulière de son illustre patron. Bien des fois, saint Antoine a visiblement préservé la petite ville contre les dangers de la sécheresse, des inondations et des incendies. Très souvent des incendies de forêts de sapin qui menaçaient de dévorer le village s'arrêtèrent subitement lorsqu'on sortait processionnellement de l'église la châsse du Saint. Le miracle s'est reproduit en 1881, et la génération présente peut attester la protection manifeste de saint Antoine en cette circonstance." (Le Pèlerin du 20e siècle - 1895). |
«
Saint Probace de Tourves, un saint prisonnier de ses dévots ! »
Saint Probace compte parmi les 72 disciples venus évangéliser la Provence. Il s'installe alors à Tourves où il serait mort et enterré à l'emplacement même de la chapelle. A la base romaine, la chapelle apparaît en 1019 dans une charte de l'abbaye Saint Victor de Marseille, ermitage, elle sera agrandit en 1643 au cours d'une restauration qui permet la découverte des reliques du Saint aujourd'hui préservées dans l'église du village. |
" Saint Probace est réputé, dans le village de Tourves, pour
faire tomber la pluie ; mais comme il restait assez souvent sourd aux
prières de ses dévots, on eût l'idée d'aller le chercher dans son
ermitage, quand on voulait qu'il fasse pleuvoir. On le gardait, alors,
dans l'église du village jusqu'à ce qu'il eût exaucé les vœux de ses
solliciteurs. C'est à-dire qu'il restait prisonnier de ses dévots. "
(Superstitions et survivances : étudiées au point de vue de leur
origine et de leurs transformations - Laurent-Jean-Baptiste
Bérenger-Féraud - 1896). |
...
« l'on montait, l'on montait, flanquée des deux mulets dépositaires des
parapluies... »
" ... les Provençales ces nuages blancs et roses qui jouent à cache cache avec le grégau ou le labé le vent d'est ou du sud donnent à ceux qui les observent de précieuses indications. ... Quand elles s'en vont momentanément au sud-est pour disparaître, gare au mistral, quand elles plongent à l'ouest gare à la pluie. Il y avait à Grasse il y a quelques vingt ans un curé dont les prières pour obtenir la pluie sont restées célèbres et qui s'était acquis dans la région une réputation méritée. Lorsque les champs étaient dévastés par la sécheresse, que les moissons et les oliviers dépérissaient à vue d'œil faute d'eau, la population venait demander au curé d'organiser un pèlerinage à une petite chapelle qui se trouve à mi-côte sur l'une des hautes collines qui dominent le golfe Juan. Pendant quelques jours le curé se faisait tirer l'oreille sous plusieurs prétextes alléguant qu'il fallait avant tout faire des prières préalables pour se rendre le bon Dieu favorable. Puis un matin tout à coup, la cloche sonnait à toute volée annonçant le départ. En foule, les ouailles se rendaient sur la place de l'église, tous porteurs de parapluies. Au moment du départ les parapluies dans les eissari, les bats des deux superbes mulets qui accompagnaient le pèlerinage et le curé prenait la tête de la procession. Et l'on montait, l'on montait, flanquée des deux mulets dépositaires des parapluies, vestiaires ambulants, se déroulait dans les sentiers pierreux, taillés en plein roc, sous les draïoous sur lesquels les pins avaient secoué le moelleux et glissant tapis de leurs aiguilles rousses. A l'ermitage, il pleuvait, et chacun s'emparant alors des parapluies portés par les mulets on dévalait heureux et content de voir la nappe grise des nuages se fondre en gouttelettes sur les plaines et les coteaux y verser la vie et la fécondité. Dix fois, vingt fois dans son long apostolat l'excellent curé de Grasse a organisé le fameux pèlerinage des parapluies et jamais la sécheresse n'a persisté. Quelques uns ont cru au miracle mais les autres ont raconté tout bas que le curé très au courant des mœurs des Provençales se levait de bon matin et n'organisait son pèlerinage que le jour où les petits nuages blancs avaient disparu à l'Ouest et que des signes non équivoques à l'Est annonçait un pluie prochaine. A d'autres aussi les Provençales feront leurs confidences météorologiques. " (Flavien - Petit annales de Provence - 6 mai 1894). Photo, procession à Laghet (Alpes Maritimes - 06). |
Notre
Dame des Anges « quelques esprits forts qui avaient souri le matin en
voyant partir la procession, vinrent en pleurant se ranger à la suite
des fidèles. »
" En 1753, une sécheresse prolongée ayant mis toutes les récoltes en péril, on se souvint de 1730 ; on alla en procession chercher Notre-Dame des Anges, on la descendit en chantant des prières et des cantiques. Marie ne mit pas longtemps a l'épreuve la confiance de ses enfants : car, le long même de la route, la pluie tomba par torrents ; ce qui frappa tellement tout le monde, que quelques esprits forts qui avaient souri le matin en voyant partir la procession, vinrent en pleurant se ranger a la suite des fidèles ; personne n'osa se tenir en dehors des rangs, ou ne paraître qu'en simple spectateur. Toutes les classes, toutes les conditions confondues marchaient, entraînées par un élan général d'admiration et d'amour ; et plusieurs de ceux-là mêmes qu'on ne voyait jamais ou que très rarement à l'église, se convertirent à une vie chrétienne. " (Notre-Dame de France, ou Histoire du culte de la sainte Vierge en France depuis l'origine du christianisme jusqu'à nos jours - par M. le curé de Saint-Sulpice - A.-J.-M. Hamon - ed 1861-1866). |
Sainte-Joseph
du Béssillon, « Mon Dieu, lui dit-il, je me meurs de soif... »
" Le 7 juin 1660, un jeune berger nommé Gaspard Ricard faisait paître son troupeau sur le versant d'une montagne éloignée de 3 kilomètres de Cotignac (Var), son pays natal. La chaleur était extrême une soif ardente le dévorait. Comment se désaltérer ? L'eau manque dans les alentours ; l'impuissance où il est de calmer une si grande souffrance la lui rend encore plus cruelle. Les personnes pieuses et simples trouvent souvent dans leurs afflictions des moyens de soulagement et même de délivrance que ne saurait se procurer toute l'industrie de l'homme livré à ses propres efforts. C'est que Dieu vit en elles et leur communique son esprit dont la toute-puissance se joue de toutes les impossibilités physiques. Le jeune berger est une de ces bonnes âmes. " |
" Puisez
avec joie aux sources du Sauveur. "
" Privé de tout moyen humain d'étancher sa soif, il n'en désespère pas pour cela, et, élevant son cœur vers Dieu, dans la simplicité de sa foi, il l'appelle à son secours. Mon Dieu, lui dit-il, je me meurs de soif ; et il fait un signe de croix. Dieu l'entend, et, au même instant Gaspard voit apparaître devant lui un beau vieillard, à la figure vénérable et pleine de bonté, qui lui montre à peu de distance une pierre et lui dit qu'elle couvre une source d'eau vive. Cette pierre, d'une grande dimension, paraît si pesante, que notre berger n'ose tenter de la remuer. Mais, sur le signe du vieillard, qui, en même temps, se révèle à lui et décline son nom de Joseph, il la déplace sans effort, et, à sa grande surprise, il aperçoit une source très-abondante à laquelle il se désaltère avec bonheur. Cependant, saint Joseph disparaît, et, quand l'heureux berger veut lui témoigner sa reconnaissance, il ne le trouve plus. ... " |
Trois oratoires
dédiés à Saint Joseph à Cotignac.
" De retour à Cotignac, il s'empresse de raconter la merveille dont il vient d'être témoin. " On accourt aussitôt pour s'assurer du fait, et l'on voit sur le flanc de la montagne bénie, une eau abondante et limpide jaillissant pour la première fois, d'après le témoignage des plus anciens du pays. Mais quel n'est pas l'étonnement de la foule, lorsqu'on s'aperçoit que la pierre, si facilement soulevée par le jeune berger, résiste aux efforts de huit hommes qui essayent en vain de la transporter plus loin ! Gaspard lui-même demeure dans l'admiration et renvoie hautement à saint Joseph la gloire d'une merveille qui n'a pu s'opérer que par sa puissance. Dès ce moment la source de saint Joseph devient un lieu de dévotion. Un grand nombre de guérisons s'opèrent par la vertu de l'eau miraculeuse. On s'y transporte avec un tel empressement que l'autorité municipale doit intervenir. Des sommes abondantes arrivent de toutes parts. L'administration les recueille, et bientôt une grande chapelle est construite au lieu de l'apparition. " (Le propagateur de la dévotion à Saint-Joseph et à la Sainte Famille - Jean-Joseph Huguet - 1867). " |
Mais
aussi...
A Rougiers, « Motre-Dame du Pays-Haut. Près du village de Rougiers, il y a, sur une colline, une chapelle où l'on va en pèlerinage, pour demander de la pluie en temps de sécheresse. Ce pèlerinage est mi-pieux, mi-gai ; de sorte que pour peu que le temps soit sec d'une manière persistante, la jeunesse, encore plus que les dévots, propose d'aller invoquer Notre-Dame-du-Pays-Haut, sachant bien que si elle n'obtient pas la pluie, elle aura au moins l'occasion de s'amuser. » A Draguignan. " Le dimanche 7 mai 2023, les paroisses de la Dracénie organisaient des rogations autour d'un procession pour demander la pluie. " (Diocèse de Fréjus-Toulon https://frejustoulon.fr - affiche ci-contre). A Biot. " Chaque année, au mois de mai, l’Amicale Biotoise des Traditions organise le pèlerinage de la Garoupe, en l’honneur de la Vierge qui aurait permis à la pluie de tomber en 1609 alors que Biot faisait face une sècheresse meurtrière. " (https://provence-alpes-cotedazur.com) A Fréjus, " La fête votive, quartier Sainte-Brigitte, a été entendue, ce dimanche 14 mai 2023. Après la procession, la messe, les danses et chants provençaux au soleil, l’aïoli et les animations ont reçu les précieuses gouttes. " (Monaco matin). ... |
" Les saints ont encore un autre mérite bien précieux à
nos yeux : c'est qu'ils ont vécu de la même vie que nous ; aussi parmi
toutes les grâces que Dieu nous a faites, nous ne saurions trop le
remercier de nous avoir gratifiés d'intermédiaires aussi puissants,
d'autant plus accessibles à nos invocations qu'ils ont ressenti toutes
nos faiblesses, toutes nos défaillances, toutes nos misères, toutes nos
angoisses." Ces autres Saints sont aussi connus pour leur bienfait aquifère : Ste Agathe, St Aphrodise, Ste Austreberte, St Bennon, Ste Berte, Ste Calamande, St Dié, Ste Eulalie, Ste Eurosie, St Eutyche, St Fructueux, St Gaucher, St Gémule, Ste Godeberthe, St Héribert, St Honorat, St Isidore, St Jean, St Paul, St Maxime, St Médard, St Oronte, St Ours, St Paterne, St Rivalin, St Serneu, St Gigebert, Ste Solange ... |
Saint Dominique, « ... des alléluias pour les topinambours, des hosannas pour les coucourdes. » |
On finit à La Treille avec LE sermon aquifère de (Saint !)
Marcel qui fit revenir l'eau aux Bastides Blanches : " Au milieu de la place, la fontaine parlait toute seule [...] Les fidèles s'étaient réunis sur la placette, tous endimanchés, à cause de la messe, dont le premier coup venait de sonner au clocher." Sa fontaine d'où jaillit depuis 1870 la précieuse eau des collines a été rendue à jamais célèbre par les aventures de "Jean de Florette" et "Manon des sources". Son église retentit encore des tonitruants sermons du bouillant curé des "Bastides Blanches". Les amoureux de Pagnol y retrouvent aussi les traces de l'irascible "Jofroi", incarné à l'écran en 1933 par Vincent Scotto (pour une fois comédien), et de Cigalon (1935), dont le restaurant est toujours là."... Maintenant, on savoure : " Il sait très bien le Bon Dieu que vous êtes là parce que la source ne coule plus. Il y en a qui sont inquiets pour le jardin, d’autres pour la prairie, d’autres pour les cochons, d’autres parce qu’ils ne savent plus quoi mettre dans le pastis. Ces prières que vous avez la prétention de lui faire entendre ce sont des prières pour les haricots, des oraisons pour les tomates, des alléluias pour les topinambours, des hosannas pour les coucourdes. Allez, tout ça c’est des prières « Adolphines ». Ça ne peut pas monter au ciel parce que ça n’a pas plus d’ailes qu’un dindon plumé. " (Manon des Sources - Marcel Pagnol. |
Alors,
"
Que le Seigneur bénisse cette initiative et qu’elle porte
du fruit ! " (Mgr Dominique Rey, évêque du Diocèse Fréjus-Toulon à propos de la procession pour demander la pluie en 2023). Et le lendemain de la mise en ligne de cette page... Il pleuvait ! |
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