6 - FORTIFICATIONS
DE LA RADE DE TOULON
Grand port militaire, Toulon est protégé par une
multitude de
fortifications et d'ouvrages à vocation militaire, commençons cette
page à Six-Fours les Plages avec le fort, la batterie du Cap Nègre,
la batterie du cap Vieux, le poste de direction de tir de Montjoie ; le
fort de la Pointe de la Cride à Sanary sur Mer ; la batterie de Peyras
à La Seyne sur Mer, et pas que ..." La rade de Toulon est la plus belle et la plus excellente de la Méditerranée, de l'aveu de toutes les nations " disait Vauban dans son premier Mémoire sur Toulon, le 9 mars 1679. |
Batterie de Peyras à La Seyne sur Mer et Fort de Six Fours les Plage. |
Le Fort de
Six-Fours les Plages.
Le Fort de Six-Fours a été construit à la fin du 19e siècle : après la défaite de 1870, la Marine décide d'acquérir le vieux village fortifié de Six-Fours. Elle exproprie les derniers habitants, rase les maisons, l’église Sainte-Marie de Cortine ainsi que le château. Le fort est aujourd'hui encore occupé par la Marine Nationale. A sa droite la collégiale. |
La batterie
du Cap Nègre à Six Fours les Plages.
La batterie du Cap Nègre de Six Fours les Plages est située à l'extrémité ouest du Parc de la Méditerranée. Edifiée en 1846 et entourée d'un pont-levis et dormant, cette batterie est composée d'une plate-forme crénelée, équipée de quatre pièces de canons, surmontant deux niveaux voutés et une citerne. |
Le premier niveau contenait le magasin à poudre, le magasin aux vivres, le magasin d'artillerie et la citerne. L'étage pouvait accueillir 60 hommes et deux pièces de canons pour défendre la porte. |
La
batterie protégeait la baie devant le Brusc et Sanary.
Même si elle n'a pas connue de hauts faits de guerre, elle est le
témoin de méthodes d'observation et de défense côtières au XVIIIème et
XIXème siècle. Entièrement restaurée en 1999, la batterie abrite un centre d'interprétation historique consacré à l'activité maritime locale et à son passé militaire. |
La batterie
de la Pointe de la Cride à Sanary sur Mer.
Cousine de la batterie précédente, la batterie de la Point de la Cride à Sanary sur Mer protégeait la baie de Bandol. Plusieurs fois remaniée, abandonnée, réoccupée au gré des aléas historiques, elle a été restaurée récemment. |
" L'installation de la batterie de la Cride est peu
antérieure à 1695. Cette même année, elle fut mise en état par ordre du
maréchal de Tourville, venu en personne pour étudier la valeur
stratégique du littoral. Des mortiers, des canons et de la poudre y
furent portés immédiatement. Le traitement du garde incomba à la
communauté. Après avoir été supprimé d'une façon intempestive à la fin
du XIX siècle, cet important poste fut rétabli en 1913 et muni de tous
les perfectionnements dus à la science moderne." (Sanary et le siège de
Toulon - Vallentin Du Cheylard - 1914). |
En 1793, année du siège de Toulon, la batterie comptait 4
canons de 24,
tous en fer mais en mauvais état. Cela ne l'empêcha pas d'ouvrir le feu
sur
un navire qui avait refusé " de mettre sa couleur et de se faire
connaître " le 31 décembre 1793. Son commandant fut condamné à payer la
somme de 10 livres 10 sols, prix du coup de canon de 24 que cette
batterie avait dû lui tirer. La disponibilité des troupes sanaryiennes n'était pas non plus brillante. Après la mise en état de réquisition permanente prononcée en mai 1793, " les 6 compagnies comprenaient 264 volontaires, dont 99 étaient exempts à raison de leur âge, de leurs infirmités ou de la place occupée par eux. Sur 165 hommes, formant la différence entre les deux nombres précédents, 40 se trouvaient en service permanent aux batteries de Portissol et de la Cride, 64 servaient à ces postes en qualité de servants canonniers, 8 étaient chefs de pièce et 3 autres canonniers ; 50 hommes seulement restaient disponibles. Ces derniers déclarèrent que le recrutement désiré était impraticable à raison de la situation stratégique de Saint-Nazaire et à cause du grand nombre de leurs compatriotes employés à la marine, à l'arsenal et aux armées. " |
Occupée par les Allemands en 1944, les quelques 230 soldat
se rendirent après des négociations initiées par deux habitants suisses
de la région et le lieutenant de vaisseau Kaiser qui commandait alors
la place. Des marins français reprirent alors possession du fort dont
les pièces de 95 et de 138 et leurs munitions avaient été sabordées. |
La
batterie de Peyras à La Seyne sur Mer.
A l'est du massif du Cap Sicié, surplombant la corniche varoise depuis la fin du XIXème siècle, la batterie de Peyras offre un témoignage de l'évolution des batteries côtières jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale. C'est le seul exemple de batterie encore armée des ses canons en parfait état de conservation. Si vous devez visiter un fort, c'est indubitablement celui-ci ! L'armement d'origine (1879) comprenait 3 pièces de 24 cm - 8 pièces de 19 cm - 2 pièces de 30 livres (164mm - voir infra). En 1912 l'armement est modifié et comporte : 4 pièces de 240 mm à tir rapide - 6 pièces de 95 mm. A cette occasion l'aile droite reçoit des cuirassement en béton et son terre-plein d'artillerie est remanié. Ce matériel sera transféré sur le front nord-est durant la première guerre mondiale. |
La batterie fait partie du vaste ensemble de défense côtière "Séré de Rivière". Elle protégeait alors le port militaire de Toulon en croisant ses tirs avec ceux de la batterie de Saint-Elme à Saint Mandrier située plus à l'est. |
Son
système défensif allie fossés, mur de fusillade, caserne
casematée à l'épreuve de l'artillerie, une cuirasse en béton de trois
mètres d'épaisseur ... En 1880, la place forte était armée par 29
canonniers et 68 auxiliaires. Ci-dessus l'aile gauche, longue de 150m. a
conservé
un aspect proche de celui d'origine. Les, pièces d'artillerie était
disposées sur des plateformes séparées par les magasins-abris en
maçonnerie qui subsistent. |
Pendant la seconde Guerre Mondiale, les troupes allemandes
de la 7eme batterie du 355 RAD Gem.Flak-Abteilung appartenant à la V
Flak Brigade, y installent une batterie de 6 canons de 88 mm Flak
(DCA). Les Allemands se rendent le 25 août 1944 aux troupes françaises
de l'Armée d'Afrique, après avoir saboter leurs matériels. Le 1er juin 1957, la batterie est retirée du service opérationnel. Jusqu'en 1967, la batterie sera une des bases du commando de Trepel. Aujourd'hui, la batterie possède quatre canons allemands (105 mm) ainsi qu'un télémètre de 6,58 m encore en très bon état. |
Ouverture : la batterie est ouverte une fois par an pour la journée du patrimoine et ponctuellement pour des visites de groupes sur réservation, renseignements : Office de Tourisme de la Seyne sur Mer. |
Après la Seconde Guerre mondiale, la Marine Nationale installe une école d'artillerie de défense antiaérienne (DCA) dont il subsiste aujourd'hui 4 canons. Ces derniers proviennent de la région de Lorient, canons de Marine allemands de 105 mm Flak, modèle 3KC 32, sous coupole blindée. |
Le poids du tube est de 1706 kg. La tourelle pèse 14 690 kg. Le pointage en site se fait manuellement. La rotation en azimut est motorisée, débrayable manuellement. La portée maximale de tir est de 15 350 m. Ils sont guidés par un télémètre optique de 6.52m de long toujours complet. |
Le pointage en site se fait manuellement. La rotation en azimut est motorisée, débréyable manuellement. La portée maximale de tir est de 15 350 m. Il sont guidés par un télémètre optique de 6.52m de long toujours complet (photo de droite). |
Au musée
de l'artillerie de Draguignan, à gauche, 2
canons de 30 livres (poids du projectile tiré). Issu du modèle utilisé
dans la marine
vers 1850, à âme lisse appelé canon de 30 de côte, mle 1840. Ce modèle
a été cédé à diverses époques à l'artillerie de terre pour emploi dans
les places ou sur les côtes, comme à la batterie de Peyras. A droite, un canon de place en bronze de 24 fondu à Toulouse en 1836 (musée de l'artillerie de Draguignan). |
Collection de véhicules de la
seconde guerre mondiale |
Une très belle collection présentés à l'occasion des journées du Patrimoine au fort de Peyras. |
On ne présente plus la légendaire "JEEP", définition d'un véhicule idéal. |
Un char Ford M8, automitrailleuse 6 roues automotrices. 45 litres/h pour propulser les 7350 Kg de l'engin armé d'un canon de 37 mm et d'une mitrailleuse 12,7mm. Extrait de WIKIPEDIA : Le "M8 Light Armored Car" fut produit par la "Ford Motor Company" et utilisé par les alliés au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il fut encore aperçu au combat jusqu’en 2006 dans les armées des pays en voie de développement. Les Britanniques le surnommèrent "Greyhound"(lévrier). |
Deux Dodge, à gauche le modèle WC56 et à droite un WC62. |
Un AMX13-Ambulance (presque neuf !) côtoie un char américain Stuart : le Light Tank M3 est un char léger produit par les États-Unis au cours de la Seconde Guerre mondiale, outre les armées américaines, il fut utilisé par les forces britanniques et du Commonwealth. Son surnom de "General Stuart" ou simplement "Stuart" lui a été donné par les Britanniques en hommage au général J.E.B. Stuart, officier général qui s'illustrât pendant la guerre de Sécession. Certaines troupes utilisaient le terme non-officiel de "Honey" alors que les Américains lui préféraient la désignation officielle "Light Tank M3" (source : Wikipedia). |
Canon
côtier de 95 mm Lahitolle modèle 1888, poids du tube : 808 kilos, poids
de l'âffut : 1113 kilos, protée entre 8900 et 10100 mètres, poids de
l'obus ; 11 kilos. Il porte le nom de son concepteur, Henri
Périer de Lahitolle, 1832-1879, lieutenant-colonel de l'armée française
affecté à l'artillerie. C'est le premier canon en acier français et
l'un des premiers canons munis d'une culasse à vis. Décliné en
plusieurs modèles, il fut utilisé
pour armer les forteresses et les places fortes du système Séré de
Rivières - nous y sommes - mais aussi la Ligne Maginot. Si j'ai bien compris, ce canon était installé sur la Presqu'île de Porquerolles jusqu'en 1997. Il aurait alors été démonté par la Marine nationale en 1997 et offert à l'association de sauvegarde de Peyras. |
Canon
antiaérien 40 mm Bofors en version tracté (à gauche) et embarqué sur
les navires de la marine nationale (photo de droite, tourelle blanche à
l'arrière-plan). Il fut conçu par l’armurier suédois Bofors au début
des années 1930 et utilisé par différentes nations et sous différents
modèles au cours de la Seconde Guerre Mondiale. " Portée : en antiaérien : 3 800 m par autodestruction de l'obus ; en anti-personnel : 3 000 m ; en antichar : 1 000 m ; portée maximale supérieure à 7 000 m. Poids de l'obus antiaérien 0,890 kg pour 68 g d'explosif. Le coup complet (douille, obus et charge propulsive) pèse 2,12 kg. " (source WIKIPEDIA). |
Une
BMW-R71 version side-car. La moto était propulsée par un moteur
bi-cylindres à plat de 750cm³ à soupapes latérales développant 22 CV à
4600 t/mn, 4 vitesses lui permettant d'atteindre une vitesse de 125
km/h et un réservoir de 14 litres pour une consommation de 4,5 l au 100
Km. Merci à BM (pas la société !) qui a corrigé une erreur
d'identification. Un autre side-car célèbre : le Zundapp KS 750 qui fut opérationnel dés décembre 1940. La moto fut produite à 18600 exemplaires pendant la seconde guerre mondiale et la société continuea à produire des motos jusqu'en 1984. |
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A gauche, un Dodge WC54 modèle T214 - 3/4T, 4 roues motrices ambulance.
PTC 3690 Kg, charge utile 680 Kg, 6 cylindres de 3,8L pour une
puissance de 92 chevaux pour une vitesse maximale de 85 Km/h.
Consommation : 29,5 L. Autonomie : 380 Km. Il pouvait transporter 4
malades couchés ou 6 assis. - A droite, un GMC CCKW-353 - 2,5T - 1941 - 6 roues motrices camion baché à grand empattement. Poids à vide : 4560 kg - en charge : 9060 kg ; charge utile 4500 Kg. ; 6,48m de long ; 150 L de carburant alimentant 6 cylindres de 4,4 l. pour une puissance de 104 ch - 75 km/h et 385 km d'autonomie. Consommation : 38 l. |
Danger Mines, restez sur le chemin ! |
Le poste de direction de tir de Montjoie.
Le poste de direction de tirs et de télémesure de la batterie d'artillerie du cap Cépet à Six Fours les Plages. De construction française, il date des années 1930, situé entre ND du Mai et La Lèque au sommet de Montjoie, il dirigeiat les tris des batteries côtières entre Saint Mandrier et Six Fours. |
L'armée allemande l'aurait également utilisé pendant la dernière guerre, mais sans y installer de canons. |
La station radar et la batterie de Notre-Dame du Mai
Au début de la Seconde guerre mondiale, la Marine nationale retient le site de la chapelle de ND du Mai (à droite de l'antenne sur la photo ci-dessous) en raison de son altitude pour y installer un premier radar, intégré par la suite dans une ligne de surveillance des côtes provençales. |
ND du Mai vu de l'ancien sémaphore. Les Allemands retiennent
aussi le site pour y implanter un radar (de type FuMO 2 Seetakt, comme
au cap Bénat) de
leur propre chaine de surveillance armée de 16 stations couvrant toute
la côte méditerranéenne française. Cuves et ruines en béton témoignent
encore de ces épisodes. Le 12 août 1944, soit trois jours avant le débarquement allié de Provence, les stations radars allemandes sont détruite par un raid allié ayant réuni 103 appareils P51 Mustang. |
L'ancien sémaphore du cap Siciè.
Il fut détruit par les Allemands au cours de la seconde guerre mondiale. |
Il fut équipé d'une canon de semonce pour prévenir les batteries voisines d'un éventuel danger. |
Le poste photo-électrique du Cap Sicié (fin du XIXème
siècle).
Fin XIXème siècle, la marine avait mis en place ce réseau de postes photo-électriques pour éclairer et guider les tirs des différentes batteries contre des navires ennemis susceptibles d'attaquer de nuit. La station du Cap Sicié servait ici la batterie de Peyras. |
Giens, Maregau, Cap Brun,
Saint-Mandrier, Mar Vivo... Les marcheurs attentifs auront remarqué les
similitudes avec le poste photo-électrique de Giens. Comme le sémaphore qu'on aperçoit au sommet, l'emprise de Siciè fut détruite par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale. |
L’ensemble comprenait une usine électrique, des
citernes (à eau, pétrole...), un logement pour la garnison, un abri
rond qui supportait le projecteur. Comme le phare de l'Escampo Bariou
à Giens un puits pouvait abriter le projecteur pour le protéger. |
La batterie de côte du Jonquet, Massif du Cap Sicié (fin
XVIIIème siècle)
Accès difficile compliqué par une végétation qui recouvre peu à peu cette batterie surplombant le Cap des Jonquiers. Construite sur le même principe - un pas de tir, un corps de garde et un magasin à poudres ; et à la même époque que la batterie du Cap Vieux (ci-dessous) - toute fin XVIIIème consécutivement au siège de Toulon. On doit ces deux constructions à un capitaine d'artillerie s'étant illustré pendant le siège de Toulon : Bonaparte. |
La batterie du cap Vieux et ses canons (fin XVIIIème siècle)
Donc, la batterie du Cap Vieux (également batterie de Notre-Dame) à Six-Fours-les-Plages, massif du cap Sicié. Bonaparte y avait installé des canons après le siège de Toulon. Et c'est ici que l'histoire va rejoindre le musée Balaguier... |
En 1970, trois canons gravés "1793", "Liberté, égalité" et "Creusot" étaient encore présents dans les ruines jouxtant le muret d'enceinte. Deux sont aujourd'hui exposés au musée Balaguier, le troisième aurait disparu. Référence et passage incontournable par le site de Marcel Autran pour tout savoir sur La Seyne sur Mer et le massif du cap Sicié en particulier. Allons donc voir nos canons... |
Le fort Balaguier à la Seyne sur Mer, à sa droite, les deux canons du cap Siciè. |
" Canons de marine modèle 1786. Ces canons faisaient partie d'une batterie installée au Cap Sicié par Bonaparte au moment du siège de Toulon en 1793. En jui 1973 la Marine les a fait enlever par hélicoptère et transporter ici. " |
Deux des trois canons du Cap Sicié sont donc installés dans
le musée du fort Balaguier, quant au troisième ? ... |
Continuez avec : - Rade de Toulon : Balaguier, l'Eguillette, le fort Napoléon, la Tour Royale, le fort Saint Louis, le fort du Cap Brun et sa batterie basse. - Entre Fabrégas et Saint-Mandier sur Mer : batterie du Bau Rouge, fort de Fabrégas, St Elme, Gros Bau, la Coudoulière... - Mont Faron : tour Beaumont, Croix-Faron, Fort-Faron, Gd St Antoine, tour de l'Hubac, d'Artigues, Ste-Catherine et Lamalgue ... - Autour de Toulon : au Gros Cerveau, Mont Caume, poudrières du Las ; Coudon : le fort du Lieutenant Girardon et celui du Baou Pointu. - A l'est de de Toulon : les forts de la Colle Noire, la Gavaresse, la Bayarde et plus à l'est : au Cap Bénat et la batterie de Mauvanne. - Les 3 forteresses d'Evenos. |
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