Mas, bergeries, jas, cabanes et cabanons de Provence -
1 " Derrière le Mas, était un sentier qui, entre deux hauts talus, montait vers la colline. Je m'y engage à tout hasard et marche ... " (Frédéric Mistral) |
Pages : 1 - 2 - 3 - 4 - |
Au commencement, les grottes et les abris, ici, la baume Saint Michel à Mazaugues et la bergerie des Maigres sur le plateau d'Agnis. |
La baume Saint-Michel à
Mazaugues (extrait
du panneau explicatif de l'ASER) : " Prospections, fouilles
archéologiques et enquêtes orales nous apprennent que la Baume a été
occupée depuis le Néolithique (6000 avt J.C.) en tant que halte de
chasse et habitat temporaire lié à des séjours initiatiques. Des inhumations de la fin de l'âge du Bronze (autour de 1000 avt JC) et des occupations du Moyen Age (XIII-XV S.) prolongent cette vocation culturelle des lieux. Au XVIIe siècle, un ermite s'installe dans la cavité et y aménage une chapelle, diverses cellules et une citerne. Sur le mur de cette citerne il peint a fresco Saint-Michel terrassant le dragon. Le site est ensuite ré-aménagé plusieurs fois : par des chasseurs, par des forestiers, par des hors la loi et, en dernier lieu, par des Résistants lors de la deuxième guerre mondiale. " |
La bergerie des Maigres (extrait du site
de l'ASER Centre Var) : Il y a plus de
4000 ans, les premiers éleveurs-agriculteurs du Var se sont installés
sous un abri, aujourd'hui une bergerie abandonnée, et y ont peint des
figures humaines et
géométriques. Ces témoignages exceptionnellement rares de leur passage
ont été récemment découverts, restaurés et étudiés par l'ASER. Un peu d'histoire : la bergerie a été construite sur le flanc d'un rocher dolomitique à la limite des communes de Signes et de Mazaugues. Il s'agit d'un ensemble de bâtiments à vocation agricole et pastorale: un cabanon à deux niveaux et une bergerie à piliers centraux de l'époque moderne. Les parois du rocher à l'intérieur de la bergerie portent encore de nombreuses peintures de la fin du Néolithique (fin du IIIème millénaire avant notre ère) avec personnages et animaux, ainsi que des gravures médiévales (personnages masculins à mains palmées, divers signes). Il n'y a pas vraiment de scènes. Certaines gravures ont été dupliquées jusqu'à l'époque moderne, une particularité que l'on retrouve dans d'autres sites ornés. Même si aucun vestige ne permet de supposer l'existence d'une bergerie au Néolithique, le site a donc été occupé de tout temps pour ses particularités physiques : son exposition au sud et son humidité, aussi utiles aux peintres de le Préhistoire (raisons symboliques) qu'aux bergers de l'époque moderne. Différents vestiges de l'occupation du site ont été découverts : céramique, industrie lithique et osseuse, faune ... Aujourd'hui, le site est fermé pour mieux le protéger. Des chantiers de restauration ont été entrepris pour consolider le bâti et nettoyer les parois et les recherches sur place continuent. |
Les Jas.
Le mot désigne une
bergerie provençale ayant servi à l'élevage caprin ou ovin.
Relativement commun mais très souvent dégradé, ce patrimoine traduit un
pastoralisme sommaire et éloigné des bourgs. Dans le Var et les Bouches
du Rhône, l'architecture et souvent similaire : un quadrilatère couvert
d'un toit d'un seul pan incliné sur l'avant. Parmi les plus
belles représentations ... |
Jas
des Sambles
Puis le jas : le mot désigne une bergerie
provençale ayant servi à
l'élevage caprin ou ovin. Relativement commun mais très souvent
dégradé, ce patrimoine traduit un pastoralisme sommaire et éloigné des
bourgs. Dans le Var et les Bouches du Rhône, l'architecture et souvent
similaire : un quadrilatère couvert d'un toit d'un seul pan incliné
sur l'avant. Parmi les plus belles représentations ... |
Un bel exemple d'architecture en voutes. |
Jas de Sylvain avant sa restauration. |
Le jas de Frédéric a été restauré. |
Le jas des Maures aux Arcs-sur-Argens. Mais regardez bien,
on a repris la photo du jas de Frédéric en
l'inversant pour illustrer une "reconstitution
graphique" du panneau explicatif, vous pourrez y lire : " Le jas de Maures a été construit en 1659 par M. Antoine David ; il se trouve dans le vallon de Bozole. Les paysans l'utilisaient pour mettre à l'abri les troupeaux qui passaient en direction des marchés aux bestiaux des Arcs sur Argens et de Draguignan ou qui venaient des Alpes pour y passer l'hiver (principalement de Castellane) ou inversement. Lors des transhumances, les troupeaux qui venaient du littoral transitaient par cette bergerie pour rejoindre le plateau de Canjuers et le Haut-Var. A la fin du 19è siècle, l'utilisation est peu-à-peu abandonnée, alors que dans les années 1740, la municipalité percevait une taxe pour l'hivernage de quelques 7000 moutons. En bas à droite, l'extrait d'un texte d'archives de la Préfecture du Var de 1810 qui signale l'attribution de 470 francs et cinquante centimes pour réparer la bergerie de la forêt communale des Arcs. |
La bergerie. |
La bergerie de la Maison
des 4 Frères au Beausset. |
Le
mas.
Etape
suivante : le mas. Comme les jas, le terme est provençal et
désigne une ferme. Il étend l'activité du jas à l'ensemble des usages
agricoles, cultures céréalières, maraîchères, horticoles, vinicole,
oléicole ou autres ... L'architecture est variée, articulée autour du
principe de l'habitation, maison et dépendances. Le mot s'emploie
plus largement dans le très grand sud-est, le sud-centre, voire un
partie du sud ouest. |
Autour du
mas : les meulières, moulins, pressoirs, ruchers, fours, puits et
citernes ... |
Avant les moulins, les MEULIERES : carrière d'où l'on extrayait les pierres de meules. Ici celles de Bagnols en Forêt, on imagine les efforts nécessaires à ce travail de forçat. |
LE MOULIN A SANG. Indispensable, le moulin sert à la production de farine, d'huile ou de vin. Celui-ci servait à la production d'huile ; il est appelé "moulin à sang", car mue par la force animale ou humaine. Suer sang et eau trouvait ici toute sa signification ! Rendez-vous au Conservatoire variétal de l'olivier à La Valette du Var pour l'admirer. Et, sur la même image, juste derrière à droite ... |
LE PRESSOIR. Toujours au conservatoire de l'olivier à La Valette, un pressoir à arbre. Pour le principe de fonctionnement : la presse (absente sur l'image) est au centre ; une corde (rajoutée au montage) était fixée à l'extrémité gauche du bras articulé (poutre horizontale) puis roulée sur l'axe d'un cabestan (rondin au centre du poteau de gauche), il suffisait alors de faire tourner l'axe au moyen de barres (en noir, rajoutée au montage), la corde s'enroulait autour de l'axe rabattant la poutre qui actionnait alors la presse. |
LE MOULIN A VENT POUR LES CEREALES. Grâce au Mistral, la Provence est une terre d'élection pour les moulins à vent introduits dès le XIIe siècle. A Régusse les deux moulins à vent sont inscrits à l'inventaire des Monuments historiques depuis 1978. Plus de moulins en ICI. |
Le champ d'oliviers, la charrette et l'âne de Provence avant ... |
L'incontournable moulin
à huile de
Provence. Les olives sont d'abord
écrasées en pâtes grâce aux meules de pierre (à gauche sur la photo)
afin d'obtenir une pâte plus ou moins grossière selon le goût
recherché. On alterne ensuite pâte d'huile et scourtins (disque de
fibres, à droite sur la
photo) afin d'obtenir la précieuse huile par pression verticale des
disques. La suite ICI. |
L'AIRE DE BATTAGE : avant le moulin, il était nécessaire de séparer grains et tiges. Les plus grandes propriétés comme ici au château de Dardennes au Revest les Eaux possédaient une aire de battage du blé spécialement dédiée. |
L'AIRE DE BATTAGE : à
Montauroux, l'iéreto (=l'aire) a été nivelé entre 1825-1826 et servit
longtemps d'aire de battage pour le blé suite à l'ouverture d'une porte
latérale dans les remparts de la forteresse. A droite, la chapelle St Barthelemy date de 1638. Son premier propriétaire fut Henri-Emmanuelle Poulle. Salle publique de réunions pendant la Révolution, grenier à fion, bergerie pendant les guerres de l'empire, elle fut de nouveau affectée au culte au début du 19ème siècle. Plus proche de nous, elle a appartenu à Christian Dior, qui possédait une grande propriété dans la plaine de Montauroux de 1950 à 1957. Il fit don de cette chapelle à la commune en 1953 à condition que celle-ci l'entretienne et la restaure. |
LE FOUR A PAIN. Après le battage, le moulin, la farine et avant le pain : le four ! Et pour les autres types de fours : à chaux, à poix, à plâtre : c'est ICI. |
LE MIEL : Un mur rucher (ou apié, apier), en pierres sèches, les niches abritaient les essaims d'abeilles nécessaires à la production de miel. Celui présenté ci-dessus, situé sur la commune de Cuers, compte pas moins de 25 niches. Voir d'autres apiers du Var : ICI. |
Séchoir à figues
: " Les diverses qualités de figues sèches. Les meilleures figues
sèches sont celles de Smyrne, puis celles de Provence, dites
marseillaises, récoltées dans la région d'Ollioules, et vendues en
petites caisses ; ensuite les figues de Portugal, emballées en cabas de
jonc. " (L'Alimentation moderne et les industries annexes - 1919). Ça
tombe bien, ce séchoir à figues est à Ollioules. |
LE FOUR A CADE : il agrémentait les revenus agricoles par production d'une huile cosmétique servant à de multiples usages. Rendez vous : ICI pour tout savoir sur cette production et découvrir d'autres fours. |
En 1913, " Après
un copieux déjeuner préparé par la fermière, où le meilleur de notre
temps a été absorbé, on est reparti vers deux heures, par les chemins
traversant les bois et arrivant au Broussan. Nous signalerons une
industrie nouvelle : l'exploitation de la résine du pin d'Alep ; les
arbres, en grand nombre, sont saignés et portent à la partie inférieure
de la blessure le petit pot en terre ou se recueille la résine. "
(Société d'histoire naturelle de Toulon). |
LE GEMMAGE
(récolte à vif de la résine). " Mais sachons exploiter nos forêts ;
nous paraissons ignorer que le pin, en plus de son bois, donne encore
de la résine. Le gemmage, qui a fait la fortune des Landais, ne
pourrait-il pas, tout au moins, subvenir chez nous aux frais de
nettoiement du sous-bois ? Si l'on prend les chiffres d'avant-guerre,
le kilo de résine se vendait au moins 0 fr. 20 ; un pin exploitable en
donnait près, de deux kilos. Avec une moyenne de 150 pins à l'hectare,
nous pouvons compter sur un revenu annuel de 60 fr. Or le salaire
quotidien d'un bûcheron variait entre 3 et 4 fr. On aurait donc pu
payer de quinze à vingt journées de travail, ce qui aurait été plus que
suffisant pour débroussailler une surface de dix mille mètres carrés. "
(Annales de Provence - Société d'études provençales - 1921). On trouve encore par endroits de nombreux tessons de poterie ainsi que des lamelles de zinc. " La résine récoltée à froid était distillée afin d'obtenir de l'essence de térébenthine, nécessaire à la fabrication de peintures et des vernis. " (Culture et patrimoine Ollioules). |
LE PUITS ET LA CITERNE : indispensables ! Pas d'habitation sans eau, c'est à dire un puits ou une citerne. Et comme j'ai un faible pour toutes les histoires d'eau , rendez vous ICI. |
Et pour relier l'ensemble : LES CHEMINS. Carraire de transhumance, sentier de chèvres, chemin de traverse, ou magnifiquement empierrés comme ci-dessus (à Cuers), tous les chemins mènent dans la colline ! Loin d'être exhaustif, ce petit tour d'horizon pastoral est facilement accessible, un œil curieux et un sac à dos suffiront. |
Pages
: 1 - 2
- 3
- 4
- |
Retour haut de page Retour page d'accueil |